L’Observatoire des Faits de Langue Contemporains
Où l’intelligence collective est-elle la plus performante ? Dans la mise en commun d’observations. L’œil de A voit ceci que B n’a pas vu. Si A témoigne auprès de B de ce qu’il a vu que B n’a pas vu, B voit mieux.
Ça marche aussi avec les oreilles.
Aussi pourrions-nous cumuler nos forces, nos oreilles, pour recenser des faits de langue contemporains. Non pas tant pour les dénoncer que pour donner à chacun, et à soi-même, la possibilité de ne pas y céder. Ou pour y céder mais en connaissance de cause. Ou pour y céder avec le plaisir pas si indigne de prendre le train de l’époque. Au fond, toutes considérations morales mises à part, il s’agira avant tout de s’octroyer mutuellement le plaisir d’élargir le champ de perception. A quoi d’autre la pensée pourrait-elle donc servir ? Sur quoi qu’elle porte, horreur nazie ou réseau pédophile la pensée est un gain de joie.
Ces faits de langue peuvent être affiliés à deux grandes familles, qu’on appelle par commodité famille 1 et la famille 2.
Famille 1 (les Dugommier) : Les faits d’oralité.
Mots ou groupes de mots dont la valeur sémantique est secondaire, occultée, recouverte ; mots rythmiques propres à scander l’oralité, à la soutenir, à meubler ses blancs, à maintenir le flux là où le verbe peine. Multipliée, la pratique devient réflexe, automatisme, tic.
Exemple : « on va dire ». Raz-de-marée au début des années 2000. En voie de disparition.
Ça ressemblait à ça : « Alors il m’a touché le cul et j’étais un peu gênée on va dire ».
Modalisateur, ce groupe verbal signale une parole qui, soit euphémise pour rester dans le cadre de la courtoisie (l’exemple), soit à l’inverse s’excuse d’aller si loin, d’aller trop vite, de caricaturer, de schématiser. Héritier et pendant oral des « pour ainsi dire » ou « si j’ose dire ». Pas étonnant qu’il ait fait des ravages en même temps que le toujours pimpant « entre guillemets » : c’est le même usage, la même psychologie au travail.
Exemple 2 : « effectivement ». Raz-de-marée au milieu des années 2000, et toujours assez vigoureux dans certaines situations de parole. Le plus souvent, « effectivement » sert de rampe de lancement à une parole sérieuse, à soutenir l’effort intense que produit un locuteur pour se maintenir à un niveau d’expression qui ne lui est pas familier (il n’est familier à personne). Fréquent dans les interviews sur BFM radio ou France Inter, où le locuteur se sent tenu au bien-parler (ce qu’il s’imagine tel). Fréquent aussi en réunion, où chacun se sent obligé de se mettre en position je parle bien, je parle adulte. Sans doute aussi sous-tendu par une positive attitude nourrie d’injonctions managériales : ne jamais dire non, toujours affirmer.
On peut le lier à une béquille comme « un certain nombre », expression probablement remise aux énarques, et aux élèves d’HEC en bonus à leurs diplômes. Mais la tendance est si ancienne qu’elle ne mérite plus le nom de contemporaine.
Exemple 3 : « voilà ». Raz-de-marée de niveau 19. C’est partout. C’est dans ma bouche, dans la tienne. Dans celle des sportifs aux JO (un par phrase, statistique Ipsos). Déjà répertorié par un mauvais roman sorti chez Verticales en 2009 et écrit en 2007, le « voilà » ne faiblit pas. Voir par exemple Omar Sy aux Césars. C’est pas contre Omar, que j’aime beaucoup, c’est juste une illustration parmi des milliers possibles.
http://www.youtube.com/watch?v=Bd2doar0NGQ
Une attachée de presse hier soir au téléphone : deux par phrase. Supérieur donc au niveau olympique.
Exemple 4 : « juste ». Utilisé comme intensificateur d’adjectifs.
Ce mec est juste génial.
Lors de la leçon de cinéma Michel Gondry a juste été lamentable.
Assurément ici, on tient un anglicisme. Un usage inspiré de l’anglais . This guy is just marvelous. At the Gaumont Parnasse, Michel Gondry was just a ass hole. (on voit qu’on peut l’utiliser avec un substantif)
Usage qui ne faiblit pas, mais là encore ça commence à dater.
Passons aussi sur la sidérante persistance d’un fléau comme « au jour d’aujourd’hui », et venons-en à quelques tendances plus récentes :
-« en mode ». Apparu il y a, quoi, deux ans ? Peut-être en voie de déclin, mais toujours là partout (une basketteuse française dans Libé cette semaine : « dans la vie on est sympas, mais sur le parquet on était en mode tueuses »)
-« clairement » ou « très clairement ». La grande tendance 2012, avec poussée depuis la rentrée. Sans doute un anglicisme aussi (clearly ?). Utilisation à l’écrit de plus en plus courante. Grande transversalité sociologique : on l’entend dans Belle toute nue sur M6 autant que dans le débat d’experts de Philippe Meyer le dimanche à 11h sur France cul. Sans doute un héritier du « c’est clair » qui fit des ravages pendant les années 2000, puis déclina comme un Empire
-« si vous voulez ». Peut-être le tube de l’automne, et sans doute de l’hiver. Repéré depuis longtemps dans la bouche d’une Elisabeth Lévy, il sort désormais de la bouche de pas mal d’intellos ou semi-intellos. « Tant qu’on ne relancera pas la compétitivité des entreprises en abaissant les charges sociales, si vous voulez, on ira dans le mur ».
Marqueur oral pur, et souvent abrégé en une quasi onomatopée, comme jadis le « n’est-ce pas » en « ‘pas » (marqueur de droite –voir Radio Courtoisie), comme le « j’veux dire » issus du I mean avait viré « ‘dire ». Ça donne quelque chose comme « sivlé ». Tendance naturelle de l’oral à la réduction au strict minimum. What’s up devient wassup puis waza. Va niquer ta mère devient nique ta mère puis ta mère. On connaît.
Dans cette famille, on distinguera un sous-ensemble composé d’expressions.
Une des plus vivaces : « il me la fait à l’envers ». Quotidienne dans Secret story 2012.
Appelons ça la famille 1bis.
Famille 2 (les Rizzani) : Les clichés lexicaux
Plus redoutables, moins anodins. Car le cliché lexical, porte du sens, un propos, un discours –et donc un discours convenu, tout en se targuant de ne pas l’être, ce qui est la pire chose qui puisse arriver à une bouche. Confinant au cliché d’opinion, il est plus toxique, plus énervant. Pour le coup sa recension n’est pas exempte de l’objectif d’en débarrasser la planète.
Evidemment le lexique psy est le plus performant en la matière : travail de deuil, se reconstruire, le lâcher-prise, résilience, manipulateur, pervers, pervers narcissique, etc. Et, déjà souvent relevés par Bibi, les appendices littéraires : blessure (intime), fêlure (intime –Jean-Luc Delarue), traumatisme, failles, cicatrices, plaies.
Evoquons aussi le lexique républicain : vivre-ensemble, faire société, valeurs, valeurs communes, respect, etc. Comme on fait le boulot par ailleurs, inutile de s’esquinter la santé à traquer ce paradigme là, c’est juste pour donner une idée.
Une famille 2bis se profile, celle des aphorismes, proverbes, adages, sagesse en formules, qui a à un moment connaissent une vogue inespérée :
-« Ce qui ne te tue pas te rend plus fort ». Beaucoup entendu dans les années 2000, comme un mauvais roman sorti en 2006 en porte la trace. Beaucoup moins depuis deux ou trois ans. On l’a tellement essoré qu’il n’a plus de jus. Pauvre Nietzsche.
-« Aujourd’hui est le premier jour du reste de ma vie »
-« Savoir d’où je viens pour comprendre où je vais » (et variantes à base de racines, d’ailes, d’arbres, de ciel)
Entrent aussi dans cette famille 2 des mots qui connaissent une heure de gloire plus ou moins longue, car une heure de gloire ne fait pas forcément soixante minutes. Suggéré par les raz-de-marée écrits plus haut, on pense par exemple à « tsunami » –depuis 2004 et on sait pourquoi. Ou à « sidération » pendant l’affaire Strauss-Khan –retombé depuis. Ou à « procrastination », qui s’est invité à table au milieu des années 2000.
Le travail du sitiste ?
En priorité : proposer à l’archivage commun un tic, un mot, un groupe de mots, un adage, qui entrent dans ces catégories –préciser laquelle, sachant qu’on peut proposer d’autres catégories qui seront validées par un Comité des Sages composé de deux membres à vie, Shakira et Bibi. Sachant aussi que les deux familles se touchent : certains mots ont assurément une valeur sémantique et cependant sont au bord de tourner à la pure scansion orale.
Si possible : donner un ou plusieurs exemples entendus récemment, et pourquoi pas un lien vidéo qui l’illustre.
Eventuellement : proposer une réflexion de type sociologique (qui dit ça ? dans quel genre de situation ?), psychologique (qu’est-ce qui se passe quand ça se dit ?), linguistique (d’où ça vient, comment ça se décline, etc), socio-psycho-linguistique, pneumatique.
Sont aussi bienvenus les compléments d’analyse. Relayant un frère de site ou une sœur de site, un frère de site ou une sœur de site apporte des nuances aux quelques exemples déjà admis dans la liste.
La proposition convainquant Shakira, Bibi suggèrera immédiatement à son maitre ès web de la mettre dans le pot commun.
Si ça bosse bien — mais le sitiste est travailleur, le sitiste est souvent chinois — nous constituerons, oui, un Observatoire des Faits de Langue Contemporains. Ce qui donne un acronyme imprononçable. Ca commence mal, mais ça va aller mieux.
Comment participer ?
Il suffit de poster sa proposition dans les commentaires de la saison OFLC en cours : OFLC saison 2
Si la proposition est retenue, un officier d’état civil l’inscrira en bonne et due forme au livret de sa famille :
Les Dugommier (les faits d’oralité)
Les Rizzani (les clichés lexicaux)
Que pensez-vous de l’utilisation de « C’est très simple », fréquente dans les débats,en réalité au moment de répondre à une question complexe,et souvent permettant à la personne qui parle de gagner quelques secondes. C’est un peu l’équivalent du « Ecoutez » cher à Chirac.
@patricia: « C’est très simple » me fait penser au « On voit bien que », OFLC dont parle François dans la partie du site « OFLC – 2ème saison », en mentionnant des émissions de débats et/ou politiques comme C dans l’air et Mots croisés. Il me semble que les personnes qui emploient ces formules (hommes politiques, par exemple) cherchent à convaincre leur auditoire. Ces expressions introductives ont pout but d’attirer l’attention du public, en semblant donner plus de poids à ce qui sera dit. C’est un peu « vous pouvez me croire. Les arguments que j’avance sont tout à faits justifiés et renvoient à des faits concrets, de la vie quotidienne, qui parlent d’eux-mêmes, que vous avez dû vous-mêmes observer. Si cela ne vous dit rien, votre subconscient, lui, l’a enregistré. »
Je viens de découvrir le verbe « vapoter » que je ne connaissais absolument pas, et qui signifie « fumer avec une cigarette électronique ». Je me disais que le concept de cigérette électronique devait être ultra-moderne, alors que ce concept remonte en fait à 1963. A l’origine, le principe de la cigarette électronique était de « remplacer le tabac et le papier par de l’air chauffé et aromatisé » (c’est Wikipédia qui le dit).
@Delphine: et de l’action de s’appuyer sur le boulot de la communauté internationale wiki découlerait d’ailleurs le verbe wikipedier
ce qui progressivement, depuis 2001, ne cesse d’ébranler les milieux académiques qui pétochent tant ils se sentent destitués (cf par ex. enquête des sciences poïstes, cheval de troie au sein de l’encyclopédie http://www.ecrans.fr/Wikipedia-se-trompe-a-tous-vents.html )
« Suite à » : locution écrite typique du langage professionnel du 20eme siècle et complètement fausse. Au sein d’Ennui De France où je travaille, je l’ai recue sous la forme d’un « Suite à notre discussion d’hier » dans 14 mails en 2 mois.
Wiki qui oeuvre à rendre le monde meilleur précise :
À LA SUITE DE
L’expression « suite à » est incorrecte bien que largement utilisée, pendant plusieurs générations pour se moquer des maladresses de styles de l’administration, puis récemment au premier degré. Elle est incorrecte parce que le complément de nom se forme en français avec la préposition « de » (la suite de l’article) et non avec la préposition « à » (la suite à l’article). Il faut lui préférer « à la suite de » ou même la simple préposition « après » ou « à cause de » si la succession évoquée est fortement causale. (réf. : http://www.academie-francaise.fr/langue/questions.html#suitea, dictionnaire Bordas des pièges et difficultés de la langue française et http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/generic/cherche.exe?30;s=1103020095;;) ex : on ne dit pas « suite à notre altercation » mais plutôt, « à la suite de notre altercation » ou « après notre altercation » ou « à cause de notre altercation ». En revanche, la proposition « Comme suite à notre rencontre » est correcte, de même que celle de « donner suite à un courrier ».
http://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion_Wikip%C3%A9dia:Fautes_de_fran%C3%A7ais
@wombat19: J’ai longtemps utilisé, dans les lettres formelles / administratives, l’expression « comme suite à » qui, comme tu le dis très justement doit venir de l’administration (personnellement, c’est ma mère qui m’avait appris à l’utiliser et, comme elle a fait toute sa carrière dans l’administration, ce tic se recoupe).
Quand j’ai commencé à travailler en entreprise, au début, je l’utilisais, pensant que c’était correct et l’on m’a dit, non pas que ça n’existait pas, mais plutôt que ça ne s’employait pas, qu’en fait ça alourdissait la phrase. Autant dire « suite à » tout court qui, tu me l’apprends, est incorrecte.
Dans le milieu professionnel, je vois le plus souvent « Je fais suite à notre conversation téléphonique », par exemple.
Ce qui est étrange là-dedans, c’est que, si on veut traduire l’équivalent anglais « Further to », on dira spontanément « Suite à ».
En fait, je crois que c’est le genre de choses qu’il est bon de connaître, dans le cadre de la langue française académique, si l’on veut s’exprimer de manière grammaticale correcte, mais presque personne ne fait attention à ce genre d’erreur, dans le sens où ça ne change pas le sens du texte en soi.
Toujours dans le registre administratif, c’est comme : dit-on, dans une lettre, « je vous prie de bien vouloir trouver ci-joint la lettre » ou bien « je vous prie de bien vouloir trouver ci-jointe la lettre » ? Remettre en main propre ou remettre en mains propres ?
Je pense que chacun adopte des formules d’usage qui deviennent des habitudes.
@wombat19: Je ne sais pas si l’entreprise Ennui de France existe, mais le nom me fait bien sourire, et je me dis qu’elle doit avoir beaucoup de filiales …
@Delphine: J’utilise des tournures de phrases hyper complexes juste pour éviter ce problème des « ci-joint(es) » :).
Et pour Ennui De France, il suffit que tu ne prennes que les initiales : )
françois sure tu vas kiffer: stéphane s. m’a soufflé ce matin un dugo pour ton oflc
j’me rip
à priori c un peu comme j’me barre, j’me casse, j’me tire, j’m’en vais, j’vais voir ailleurs
j’me rip ça scande l’oral c rythmique
un truc est fini, tu te dis bon ça c fait, t content et tu restes en paix jusqu’au prochain truc qui enchaîne on sait pas encore à quel rythme, selon chacun-chacune et la situazione, mais t prêt
comme j’espère que françois est un peu sorti et juste passé récemment, seul ou accompagné, devant un magasin de transferts sur t-shirts/vêtements/accessoires divers et qu’il a vu
http://www.yolo-france.com/
. je l’imagine entouré de casquettes et tee-shirts yolo bienveillants dans les rues de paris et d’ailleurs, de casquettes et tee-shirts accouplés à un yolo/salutation joyeux des deux doigts quand leur propriétaire se croisent
et oui shasheer c’est ton lot, c’est ça un peu quand on est quelqu’un qui est en avance sur ses contemporains
A la bégaude : expression oubliée dont l’origine est probablement très ancienne et qui désigne une attitude propre à un peuple de barbares nommés les bégaudes.
Expression apparentée à celle bien connue de : à la hussarde.
Remise au goût du jour hier par une pauvre fille alcoolique du Maine-et-Loire. Mais à voir si ce n’ était pas réactualisé avant.
Tout comme l’expression à la hussarde désigne un assaut brutal en référence à la façon dont la cavalerie hussarde attaquait l’ ennemi, l’ expression à la bégaude désigne une attitude de combat.
Le bégaude étant un guerrier barbare à la langue bien pendue et qui n’ a pour autorité que lui-même, il fait bien ce qu’il lui plait (comme dans la chanson chacun fait etc…).
Contrairement au hussard qui obéit et ne pense pas, le bégaude à derrière lui un arsenal de pensées puissantes et propres à lui-même qui lui permettent d’exceller dans le combat des idées. Le bégaude pense beaucoup.
Contrairement au hussard qui se jette dans le combat pour des causes qu’il ne comprend pas, le bégaude ne se battra jamais sans conscience. Le bégaude est prudent. Il ne veut pas mourir pour rien.
Contrairement au hussard qui se prend au sérieux, probablement parce qu’il est décalé entre ce qu’il fait et ce qu’il est, le bégaude rit beaucoup de lui-même.
On dit donc à la bégaude lorsqu’on déstabilise l’ adversaire avec des idées élaborées très bien pensées à l’ avance, lorsque la force de ses idées correspond à une grande lucidité sur soi et les autres, lorsque l’on rit de soi sans forcément porter de moustache.
Lorsque je dis que quelqu’un m’ a attaqué à la bégaude, je signifie aussi mon agacement d’ avoir été touchée par un petit malin qui l’air de rien ou avec juste l’air de se la péter sans fondement , est bien plus fort que moi.
@anne-laure: Ah anne-laure, je repense à la force qui t’ a obligée à écrire ça samedi matin alors que tu avais la tête dans le cul : c’est pas de l’ amour, c’ est de la rage.
Tu m’ fais rire tiens.
@anne-laure: moi aussi
@anne-laure: salutations à vous pour ce partage d’énergie et d’amour camarade- sitiste;
j’ai bien un vieux vieux souvenir de biraben à la matinale, version -1, l’adressant ce terme de begaude – mais pas vraiment façon directe – à françois lors ou après une de ses chroniques littéraires, mais ça reste assez flou
+ j’ai bien aimé lire cette propale qui m’a rappelé ce que j’avais un peu pigé à l’époque comme un pic possible dans la matinale et qui ne s’est apaisé quand lisant les deux singes ou où quelques lignes sont consacrés à ces begaudes justement il me semble.
On trouve pas mal d’articles à propos de françois begaudeau agrémentés de à la nantaise aussi et sans que cela ne l’associe forcément à la mâche;
De plus, vous renouvelez un peu par la même occasion le à la mode de du savez-vous planter les choux, merci pour ça.
@shasheer.paris: A la nantaise n’ a pas forcément de lien avec la mâche. A la nantaise c’ est lorsqu’il pleut tout le temps et qu’on s’en fout, voir pire : on aime ça.
On peut tout de même penser que la culture maraichère (et donc de la mâche )s’ est développée dans la région nantaise grâce à une pluviométrie suffisante et donc, il y a lien, mais léger.
Le nantais rigole beaucoup sous la pluie avec des bouts de mâches collées entre les dents. Il a un attrait pour la chlorophylle faut dire.
A se demander si le nantais ne descendrait pas directement de l’ escargot.
Nota bene : à ne pas confondre avec à la bretonne qui désigne plutôt une façon désinvolte d’être alcoolique. Rien à voir avec la météo malgré la désinvolture bien connue des bretons face à la pluie. Ce qu’ils craignent les bretons, mais seulement ceux de la côte, ce sont les tempêtes en mer.
Les expressions à la bretonne et à la nantaise doivent être absolument dissociées car les nantais ne sont pas bretons et inversement.
s’raient pas un peu fous ces brenontais?
@shasheer.paris: Ben dame si.
. à mon surréel de la page précédente j’ajoute une variante: surréaliste entendu notamment hier dans la bouche de la présentatrice/journaliste qui introduisait un reportage sur le mode de conservation des aliments par irradiation:
« et maintenant notre reportage sur l’irradiation des aliments utilisée pour leur conservation, c’est un peu surréaliste mais voyez plutôt«
@shasheer.paris: Veux-tu mon point de vue sur l’utilisation abusive du mot surréaliste ?
Ton exemple montre bien un problème de compréhension du concept surréaliste, et de bon matin comme ça, avec un foie pourri par le chocolat et l’ alcool, ça me fout en colère bon dieu.
La journaliste parle de quelque chose de réel , une innovation concernant la conservation des aliments. Mais qu’elle est bête, on ne dit pas alors que c’ est surréaliste puisque le propre du surréalisme c’ est d’être imaginaire.
C’est surtout que son cerveau a du mal à concevoir que le monde évolue sans elle, que ne nouvelles technologies puissent exister sans elle.
C’est une histoire de décalage temporel. Voilà ce qu’elle souhaite exprimer la journaliste.
Alors que le surréaliste sait que son imaginaire n’ aspire pas à passer dans le monde réel. Il se nourrit du réel oui mais pour créer un monde imaginaire parallèle.
Le collège de pataphysique en est un bon exemple je pense.
@shasheer.paris: Ou bien c’ est la connotation néfaste des irradiations qui n’ est pas compatible avec l’ alimentation qui lui semble surréaliste. Dans le sens paradoxal.
@coll-sit anne-laure: ok o-KAY
mais moi je le propose juste en flc
quant à moi qui écrivît jadis ici pour surréel
peut s’employer en espérant une parole-écho à ses sentiments/sensations comme pour réaliser, mieux palper ce que tu vis
et ce que tu vis peut oui relever de fait de la surprise, du ressentiment éventuellement de la colère et au delà et à l’infiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
je vois donc ce flc surréel/surréaliste comme une béquille orale un peu objet transitionnel dans le discours pour tout ce qui te coupe momentanément la chique:
– moi par exemple face à la créature qui tourne en boucle partout depuis ses paroles enregistrées et filmées dimanche dernier à propos de gpa et qui dit des
imbécillitésmerdeshorreurs comme j’en avais pas entendu depuis mon avant dernier boulotdes horreurs qu’on entend bien réelles oui mais que je me suis abaissée un moment à souhaiter un peu surréelles genre j’aimerais mieux pas
– un petit déni de réalité parfois c’est sain non?
post-généreusum @ coll-sit. anne-laure: : je vous prescris de reprendre peut-être une réunion clinique sur 2, allez, sur trois seulement si vraiment ça vous pèse autant
mais c bien parc’que c vous
@shasheer.paris: voici en soutien encore un exemple pour la propal surréel/surréaliste comme tic reprise d’air secouage des idées tant on est scié, famille des dugo:
. extrait d’un extrait des comm de Thierry Adam et Cédric Vasseur, consultant/ex-coureur durant l’étape 16 du Tour de la france tour de souffrance – France Télévisions:
Et soudain, Froome attaque.
Cédric Vasseur (interloqué) : C’est surréaliste.
(…)
Vasseur : Attaque à la Cancellara [coureur suisse ultrapuissant réputé pour ses démarrages fulgurants] pour Christopher Froome !
(silence)
Vasseur (insistant) : Attaque à la Cancellara, Thierry !
Thierry Adam : Ah mais j’ai rien dit !
Vasseur : Mais je vois votre geste [seuls Thierry Adam et Cédric Vasseur sauront quel geste a eu le premier]. Attaque assis sur la selle dans le Mont Ventoux, je peux vous assurer que c’est pas facile !
Quelques instants plus tard, Froome ralentit.
Vasseur : Il temporise, Christopher Froome. On lui a demandé de temporiser peut-être, la démonstration était trop forte.
(…)
– (L’intégralité est à revoir sur Pluzz pendant quelques jours encore) –
comme le rappelle Seckel et Dupré sur leur blog hébergé par the famous-lemonde
Merci, je cherchais justement ce dialogue, dont j’aimerais partir, peut-être, pour la prochaine chronique MOnde.
@shasheer.paris: Avec ta retranscription du dialogue concernant le Tour de France, on a l’impression d’y être, d’assister en live au grand rush de la fin de course. En ce moment, on entend beaucoup dire, dans les médias, que la performance de Froome est surréaliste. D’un autre côté, on sent que les journalistes sportifs ne sont pas dupes et s’attendent éventuellement à ce qu’une énième affaire de dopage surgisse par la suite. Ceci dit, il ne faut rien affirmer pour le moment. Ca peut tout simplement être une performance extraordinaire, sans aide extérieure.
aucune aide extérieure, puisque Froome se transfuse son propre sang -technique Armstrong
@françois begaudeau:
:- D
faut pourtant que tu apprennes à te passer de moi françois
@anne-laure: « à la nantaise » désigne également une manière de jouer au football.
« Plus généralement, ce terme à l’origine assez flou a été rapidement galvaudé. Les journalistes parlent aujourd’hui d’une équipe qui joue « à la nantaise » lorsque ses joueurs parviennent collectivement à développer un jeu fluide, enchaînant rapidement actions offensives et buts, à l’aide de phases collectives en réalité simples et répandues (une-deux, passes à une touche). » nous dit Wikipédia.
Je pense que peu d’équipes en France peuvent se targuer d’avoir accolé leur nom à un style de jeu.
Dans mon coin, les footballeurs ont essayé de jouer à la rouennaise. On voit ce que ça a donné.
rire
en tout cas dans le Lorient-Nantes vu hier, une équipe jouait parfaitement à la nantaise et ce n’est pas celle qu’on croit
un joueur immense : https://www.google.fr/search?q=mario+lemina+lorient&client=firefox-a&hs=l0l&rls=org.mozilla:fr:official&tbm=isch&tbo=u&source=univ&sa=X&ei=PyISUpz9IaKc0AW46oGgBA&ved=0CFAQsAQ&biw=1355&bih=699