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Forum provisoire
Amis sitistes,
Le dis-moi était agonisant depuis près d’un an. Nous songions à l‘euthanasier, la providence technique a accompli cette basse besogne à notre place.
Il nous reste à finir le travail : supprimer toutes les pages existantes du dis-moi. Cette suppression est définitive. Les milliers de posts accumulés dans cet espace auront donc formé une œuvre d’art absolument moderne : collective, anarchique, éphémère, et sans postérité.
Cet auto-autodafé libère de la place pour un forum provisoire, qui sera opératoire le temps de concevoir un nouveau site plus adapté à notre époque formidable : plus simple, plus fluide, plus macronien.
Ce forum provisoire nous l’appelons : forum provisoire.
3 672 Commentaires
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https://romanistik.uni-freiburg.de/orlich/sade.pdf
Je partage cette très courte nouvelle de Sade qui raconte le dialogue entre un prêtre et un moribond autour de la religion. Je ne sais pas si elle est connue ou pas, en tout moi je ne la connaissais pas mais c’est un manifeste athéiste tout à fait joyeux et pertinent.
Merci Alexandre, je ne connais pas cette nouvelle. Je vais la lire avec plaisir tranquillement ce soir.
Salut à vous, si Sade vous intéresse j’ai découvert récemment ceci : https://www.youtube.com/watch?v=jxYUQtGXDns
( le mec m’a découragée, mais Marcela Iacub est comme toujours captivante)
Longtemps que je n’ai pas écouté Marcela. Me demandais justement ce qu’elle devenait.
Merci de l’avoir mise en scène dans l’abécédaire
J’ai lu hier « M le mari » ( 2016) et je suis intriguée car le style est moins bon que dans ses autres textes…Si je compare avec « Oedipe reine », « Belle et bête, je la reconnais à peine…
A propos, est-ce que « Dans la diagonale » fait un cli d’oeil à » Qu’avez-vous fait de la révolution sexuelle? » ( l’intrusion du héros dans la femme enceinte)?
J’avais écrit sur M le mari. J’avais été un peu trop gentil je crois.
Je ne pense pas que je connaissais Marcela I au moment d’écrire Dans la diagonale.
Est-ce que tu as la possibilité de poster ici ta critique de « M le mari » stp?
Ou d’autres critiques de Marcela?
Deux textes, tant qu’on y est
DOUCEMENT LES FILLES
(A propos de M le mari)
« Je ne m’étais jamais été intéressée aux criminels en série. Je trouvais ces histoires aussi horribles qu’ennuyeuses. A la différence des meurtres entre proches qui m’avaient toujours fascinée, elles mettaient en scène une pulsion répétitive qui dépersonnalisait les victimes ». Une fois de plus s’impose d’approuver Marcela Iacub, du moins sa narratrice, qui privée de prénom mais dotée du même métier lui ressemble beaucoup. Un marginal superpathologique prompt à torturer des inconnus met le crime à distance de la communauté ordinaire ; le précipite dans des abimes d’horreur dont le tout-venant peut à bon droit se dédouaner. Alors qu’un crime entre familiers vous remet la violence au milieu du salon, sur la table basse, près de la télécommande, offrant à chacun un destin possible d’assassin ou de victime. L’horreur est alors justiciable, non plus d’un approche clinique balbutiante de sidération, mais du type d’analyse psychologique où, dans la grande tradition des moralistes amoraux, Iacub excelle.
Les deux hommes que la narratrice soupçonne alternativement d’être le « tueur de la vieille Lune » à l’origine des meurtres successifs de jeunes femmes blondes, sont des proches. L’un, Martin Facchini, est un journaliste rencontré à la faveur de l’enquête, et l’autre ni plus ni moins que son mari – d’où le titre du roman, efficace à banaliser le mythe langien. Surmontant notre plaisir coutumier à raconter la fin d’un polar à ceux qui le commencent juste, nous nous abstiendrons exceptionnellement de livrer le nom du coupable. Importe seul que les deux suspects se ressemblent en bien des points, et que les unit l’affect-maitre des criminels et des fâcheux, la mère de toutes les passions tristes : le ressentiment.
Citant Baudelaire dans ses missives à la police, le criminel affiche une parfaite connaissance de ses ressorts : « je les ai tuées car vivre est un mal ». Le mari et possible M est présenté comme « un raté, et qui le resterait », tandis que l’autre suspect « pense avoir raté sa vie ». Rater sa vie, c’est, toute foutaise libérale mise à part, passer à coté de sa puissance vitale ; c’est n’en avoir pas l’usage, jaguar inapte à la course, et en venir naturellement à jalouser celle des autres.
Cette inavouable rancoeur contre le vivant s’exonère de sa structurelle carence en se donnant des objets extrinsèques. Ainsi Facchini, chroniqueur faits divers qui se rêve critique littéraire et s’imagine pour l’instant méprisé par « l’intelligentsia parisienne », est « jaloux des écrivains et des universitaires qui ont un peu de succès ». En cela il représente une espèce en voie de radicalisation, comme on dit de certaine jeunesse, au point qu’il n’est pas interdit d’imaginer l’émergence prochaine d’une nouvelle caste, composée « d’écrivains sans oeuvres et d’artistes sans succès qui se mettraient en marge de la société en commettant les meurtres les plus abjects pour protester contre le système intellectuel. Il n’y a pas plus haineux et de plus amer que ces gens là ».
Or on connait bien le raffinement dans la haine de l’individu ressortissant à ce sociotype : « il défend les gens qui ont du succès, à condition qu’ils n’en aient pas trop ». Auteure trop reconnue, notre héroïne devient une cible privilégiée pour l’un et l’autre des suspects. Ainsi, « Facchini avait trouvé en ma personne une occasion de se venger de tous ceux qui réussissaient leur vie intellectuelle injustement », cependant qu’elle incarne, aux yeux de M le mari, « l’ensemble des injustices qui étaient faites ». D’où que la paix de leur ménage lui soit insupportable : « être heureux avec moi était à ses yeux une sorte de trahison envers lui-même ». Mais aussi, où l’on appréciera le chassé-croisé des pronoms personnels : « Je suis sûre maintenant qu’il me reprochait l’ennui que j’éprouvais en le lisant »
Notre héroïne pousse le scandale jusqu’à se révéler plus intelligente que cet autoproclamé « intellectuel raté ». Ainsi ce mari, qui s’est propulsé par le crime dans le monde par-delà bien et mal que ne peut lui offrir l’art, s’autorise du même nietzschéisme pour les nuls que les héros de La corde pour faire payer à son épouse « le prix que doivent payer les personnes qui ont l’air d’être plus fortes que les autres ». On ne défend jamais assez les forts contre les faibles, dirait un Nietzsche mieux compris. A fortiori quand les forts descendent d’Eve et non d’Adam. Là c’est carrément insupportable. A ce stade, Iacub ne se planque plus derrière son double pour confier que « l’expérience m’a appris que rien n’agace plus un homme qu’une femme qui écrit ». On en a connu des épouses dévouées au génie légitime d’un artiste mâle, discrètes mais précieuses, auréolées par les biographes de la saine sagesse de celle qui se résigne à l’infériorité statutaire du deuxième sexe. Il faudra désormais, messieurs, s’accommoder du schéma inverse, et certes ça prendra du temps. Est-il né le mari capable de ne pas enrager de voir sa femme le supplanter dans le domaine distinctif où il aspirait à briller ? En attendant qu’il advienne, on conseillera par prudence aux écrivaines de talent de ne pas trop la ramener -« j’ignorais qu’il fallait que je reste modeste si je voulais garder mon mari ». Ou de ne pas se marier.
LE RIRE DE NIETZSCHE
Chère Marcela, à mon tour d’ajouter ma fausse note à la cacophonie ambiante. Je ne t’embêterai pas longtemps. Deux minutes. Deux points. 1 Tu as écrit un beau livre. 2 Peu s’en rendent compte et c’est de ta faute. C’est toi la première qui l’a rendu illisible. Car j’imagine mal qu’on t’ait mis un revolver sur la tempe pour donner l’entretien joint aux bonnes feuilles dans l’Obs. Oui tu as été la première à gommer ton livre — condamné qui se suiciderait la veille de l’exécution — en le ligotant au vécu. Quand par la suite j’ai mis le nez dans Belle et Bête, ce que j’ai vu n’a correspondu à peu près à rien de ce que j’en avais entendu dire, et d’abord de ta propre bouche.
Toi seul sais dans quelle mesure ta liaison avec DSK a inspiré/structuré/irrigué ton récit. Mais moi lecteur je sais que ce livre ne raconte pas ta liaison avec DSK. D’ailleurs DSK n’est pas dedans. Ni son nom, ni son corps.
Tu as bien fait ricaner les ricaneurs avec le mascara léché et le doigt dans l’oreille huilée. Moi je n’ai pas ri. J’ai ri ailleurs, et je dirai où, mais devant ces passages-là j’ai seulement réfléchi. J’ai pensé : détour pour (ne pas) dire le sexe, façon ciné classique hollywoodien. J’ai pensé : déplacement métonymique calqué sur le travail du rêve. Puis j’ai pensé que cette relation n’était que fantasmée. Mais ce n’est pas encore ainsi qu’il faut parler, puisque c’est d’une réalité de papier qu’on parle. Ce qu’il faut dire, c’est qu’à fleur de texte le fantasmé et le vécu s’équivalent, s’abolissent, reviennent au même.
Ce livre se passe très bien de DSK. Se passe très bien de sexe. Ton mascara et ton oreille ont tant fait ricaner les ricaneurs qu’ils ont négligé de noter que très vite la liaison telle que racontée n’est plus concrètement sexuelle –« nous ne couchions pas ». En lieu et place de quoi tu relates des séances de « récitation ». L’amant parle. Sa langue qui te léchait active désormais sa faculté de nommer pour déplier des récits, des visions. C’est du sexe par mots. Exactement ce qu’est ton livre. Ô surprise : une fois percé l’épaisse et visqueuse couche polémique, on découvre que ce texte est un texte. Un agencement de mots, une proposition verbale.
A première vue, ton livre comporte deux parties : d’abord le rappel des réflexions que t’avait inspiré l’affaire du Sofitel, ensuite les sept mois de liaison. D’abord tes réflexions sur le cochon, puis ta vie avec lui. A première vue. Mais textuellement il se passe autre chose. Textuellement les deux parties sont de même nature, de même facture. Textuellement le cochon n’est pas moins présent au début qu’à la fin. Ce que tu en penses de loin a autant de consistance que ce que tu en penses de près. Ton livre se tient résolument, calmement, au point où le réel est de la pensée, où la pensée a même carnation que le réel. Il se tient dans l’hypothétique – dans la littérature.
Lire Belle et bête c’est t’écouter penser au fil de la plume. Ce que tu appelles penser n’est pas le propre de l’intellectuel, dont tu dis qu’à se tenir « à coté de lui-même », il ne pense pas. Ce que tu appelles penser n’est pas loin d’équivaloir à : noter ce qui te passe par la tête. D’équivaloir à la rêverie, à la divagation, qui au même titre qu’une voiture relèvent du réel (« la notion de monde inclut aussi les délires du monde »).
Penser est une modalité du fantasme, du désir. Une pensée dont tu émets l’hypothèse est une pensée que tu désires. Tu as désiré-pensé que ton amant soit un cochon. Tu as désiré penser que le meilleur en lui soit le cochon, et le pire l’homme civilisé qui méprise le cochon en lui. Que le cochon, roi du vivant, possède la grâce du pur présent et de la coïncidence à ses pulsions. Tu aimes agencer les choses de cette façon. Tu aimes le sens dessus dessous, le contresens – comme Sade désigne la sodomie, rappelais-tu en lançant ta gaie chronique dans Libé ainsi titrée.
Tu aimes penser qu’« abaisser les cieux jusqu’à la terre » est préférable à « chercher à atteindre les cieux depuis la terre ». Jamais tu ne te lasses du plaisir de renverser les valeurs. Sans cesse se renouvelle la joie de voir que les pensées à front renversé fonctionnent, produisent, allument des intensités matérielles, célèbrent des épiphanies boueuses.
Un jour ton amant te « récite » que tu es sa truie, qu’il te dévorera, ou t’ordonnera « de faire des petits cochons pour qu’il les mange s’il le souhaite ». Et toi : « J’ai trouvé ces phrases si belles que je me suis presque évanouie », et « Tu es ma truie était le plus beau compliment qu’on m’ait jamais fait ». Entendant cela, l’amant rit. Et moi aussi je ris. Et toi aussi tu t’es fait rire en l’écrivant. Lorsque la joie du renversement se mâtine d’effroi devant l’énormité de ce qu’elle profile, elle se précipite en rire. En rire nerveux, celui qui souvent vient à Nietzsche, ce grand renverseur, devant la force de ce qui lui passe par la tête. Rire de qui découvre que sa folle hypothèse n’est pas si folle, que sa bonne blague prend un tour sérieux, que sa fable textuelle égale en puissance le vrai.
Merci!
« Le cochon était communiste, le cochon était révolutionnaire, le cochon croyait que le bonheur ne pouvait pas être l’apanage de quelques-uns ou se remettre à plus tard. A ses yeux, le bonheur était le royaume de tous et son heure était le présent »
Le personnage d’Alexandre, à l’âme de lézard dans « Oedipe reine » est de la même planète que le cochon :
« La seule chose qu’il espérait de la vie était d’être là, comme les lézards. Il n’aspirait qu’à cette forme de la douceur que si peu de personnes sont capables de désirer et moins encore de vivre. La terre n’était pas pour lui la niche de l’humanité mais un lieu qui reçoit le soleil, qui reflète la lune, qui est envahi par les vagues et par l’odeur de la nuit. Et même les rues, les voitures, les magasins lui semblaient des choses données par la nature, comme les montagnes et les océans, dont il n’avait qu’à s’émerveiller en silence. »
Je ne connais pas non plus cette nouvelle, qui m’intrigue fort.
J’avais 20 ans quand mon frère m’a fait découvrir Sade par cette nouvelle précisément qui marqua la fin de mon athéisme instinctif et peu articulé et le début d’une foi inébranlable en ce moribond, en Sade, puis poursuivant l’œuvre du marquee moon en Julie et les prospérités du vice. L’avoir relue ce soir m’a replongé dans l’un des plus grands textes du XXIIIème, l’un des plus importants même si ses contemporains n’ont pas eu la chance de le connaître.
Merci à Alexandre pour le partage de cette nouvelle et merci aussi à Maurice Heine de l’avoir trouvée et publiée un siècle et demi après que Sade l’aura écrite
RV,
Pourrais-tu s’il te plaît préciser pour l’édition, je lis pas de littérature sur écran.
Julien,
C’est aux éditions Mille et une nuits.
Et donc si un de tes potes veut te faire lire un roman non publié, il est obligé de le taper à la machine ?
RV,
Merci pour la référence.
Comme tu parlais de copié collé l’autre jour, je me suis dit que l’usage des imprimantes t’était familier.
Si un pote m’envoie un roman non publié, je l’imprime.
C’est ce que je ferais avec la nouvelle si je savais copier coller.
Par contre mes potes sont tous karatekas ou instits.
Julien, je viens de m’apercevoir que j’ai écrit XXIIIème siècle pour Sade, mais j’ai un doute, c’est peut-être un peu plus tard.
François, peux-tu reparler de ton rapport à l’individu, stp ? Car j’apprends qu’il y en a ici, des libéraux, pour qui c’est le point qui plaît beaucoup dans ta réflexion.
Je pense qu’il y a une grosse méprise entre leurs interprétations et tes idées. Et qu’il serait bon qu’ils comprennent qu’être de gauche c’est vouloir l’émancipation des individus. Que cette volonté de voir les individus émancipés de tout systeme opressif est formellement incompatible avec le système capitaliste.
« Car j’apprends qu’il y en a ici, des libéraux, pour qui c’est le point qui plaît beaucoup dans ta réflexion. »
De qui parles-tu?
Je le laisse se dévoiler lui-même. Après qu’il ait fait beaucoup de bruit pour ne pas avoir à en dire plus. Flippé qu’il était de s’assumer. Un homme lâche qui aime brouiller les discours. Un homme malhonnête.
Etonnant, peu de gens ne s’assument pas sur cet espace, pour le meilleur et pour le pire. Mais les échanges que tu as eus avec lui ont l’air d’avoir été intenses.
Très étonnant oui. Je lui ai posé la question pour comprendre pourquoi il ne s’assumait pas sur le forum et avait préféré un échange de mails loin des regards pour me dire qu’il n’était pas anti capitaliste alors que la question avait été ouvertement posée ici.
L’intensité que tu perçois est le fruit d’une manipulation de sa part des faits. Une torsion volontaire du réel. Et aussi de ses propres propos concernant ce qu’il aurait compris de la pensée de François. Qui me met dans tous mes états. J’ai horreur de la malhonnêteté.
Qui plus est venant d’un libéral (je ne suis pas anti capitaliste mais c’est vrai qu’il faut réguler le capitalisme mais bon j’adore entreprendre ça me fait tellement kiffer et c’est ce que j’aime chez François c’est son individualisme farouche mais oui j’ai compris que c’était un individualisme qui s’oppose à l’individualisme libéral c’est exactement ce que jetais en train de dire etc etc)
Personne n’est obligé d’être anticapitaliste pour trainer sur ce forum qui accueille tout le monde. Et on n’est pas davantage tenu d’afficher ses opinions politiques qui sont, de toute façon, relativement transparentes, coming out libéral ou pas.
D’accord mais je parle d’une attitude lâche. De brouiller la réponse à une question publique. Puis de me demander mon mail, pour m’écrire au sujet de cette question publique. Puis de me dire par mail qu’il veut en rediscuter mais que selon les réponses que je ferai il modifiera son discours. Puis face à mon ras le bol poli de ce petit jeu auto satisfait me parle de ses affects libéraux. Et retourne volontairement la situation. Puis alors que je pointe du doigt ses incohérences me refait une pirouette.
A la base je n’ai pas demandé à ce que le clown m’écrive. Je n’aime pas les cachotteries qu’il met en place. Il y a quelque chose de pas net dans sa démarche. Et encore moins nette dans ses réponses. C’est cela le gros du problème. La malhonnêteté.
Waouw. Visiblement ça a été chaud avec cet homme mystérieux.
Sur l’individualisme, je ne peux que renvoyer aux pages de Notre joie dessus. Et au chiasme qui en était la conclusion : les libéraux postulent théoriquement l’existence de l’individu et dans les faits nient les individus, les sociaux nient théoriquement la notion d’individu mais visent dans les faits à produire des individus.
Je rappelle aussi ce point décisif: l’individualisme n’est pas l’égoisme mais le gout de l’individualité, c’est à dire de la singularité. Un individualiste réel protège et chérit sa singularité mais protège et chérit aussi l’individualité des autres.
Ah oui on est en là.
Le salaud en question, c’est moi. Je vais éviter les blagues que j’ai très envie d’ajouter, ça n’arrangerait rien. J’ai écrit à Ostros parce que je n’avais pas apprécié le ton de sa question la dernière fois et que j’estimais de pas avoir eu de réponse claire avant d’écrire la mienne. J’ai préféré l’échange privé car je me doutais que ça pouvait tourner à l’attaque personnelle, je ne vois pas ce que ça apporte à d’autres lecteurs. Rien compris sur les pirouettes, la lacheté, la malhonnêteté, mais on ne va pas parvenir à un accord là-dessus. Il est possible, Ostros, que certains termes te mettent automatiquement des oeillères. Il est très clair que mon côté bourgeois me rend antipathique à tes yeux, et probablement imperméable à certaines nuances que je développe. C’est moi qui avait rouvert le sujet, je suggère qu’on s’arrête là sur ce point, maintenant qu’on a écrit une des plus belles pages de cet espace.
Pour le reste : je ne suis pas anticapitaliste. Je suis bourré d’affects libéraux que je décris souvent ici. Je n’ai jamais dit qu’il fallait réguler le capitalisme. Je crois qu’il faut batir sur le déjà-là communiste et conquérir progressivement d’autres champs de déjà-là communiste. Probablement jusqu’à ce qu’il ne reste plus grand chose, peut-être même plus rien, du capitalisme. La sécu, le salaire à la qualification, les ZAD, ce n’est pas de la régulation. Je développe rarement ces points en public car ma pensée politique est loin d’être mûre, je dis vite des conneries. J’ai plus de questions que d’affirmations. C’est pour ça que je vous lis ici. J’ai bien lu, écouté et discuté avec François à propos de son individualisme de gauche. Je n’étais pas d’accord, il m’a convaincu sur toute la ligne. A posteriori je crois que cet individualisme a été clé pour m’ouvrir à la gauche radicale. Je ne fais aucun lien entre l’entrepenariat et l’individualisme de François. J’aime bien les entrepreneurs, et ça me gêne de ne pas savoir où et comment les caser dans un système socialiste ou communiste.
Tiens, il est rigolo ce message. Il ne reprend rien de ce qui m’a été dit par mail. Et il parle de déjà là communiste.
C’est ça précisément que j’appelle ta malhonnêteté. Que tu fais semblant de ne pas voir. Un discours à gauche. Un discours à droite. Tu t’adaptes.
Et je ne t’ai pas traité de salaud. Mais de clown. Je maintiens.
Ostros, je ne vais surtout pas te demander de calmer le jeu, sachant bien qu’il n’y a pas plus énervant qu’une telle recommandation. Ni « prendre parti ». Mais étant un peu concerné je peux témoigner que je n’ai jamais trouvé que Seldoon ait été dissimulateur, ou perfide, ou hypocrite, ou quelque chose dans ce genre, avec moi. Il ne s’est jamais targué d’une radicalité qui n’est pas la sienne. En revanche je le vois qui cherche, en cinéma comme en politique, comme en littérature. Moi j’aime bien les gens qui cherchent, les gens inquiets. Je préfère un libéral inquiet à un communiste tranquille.
Avec moi il est malhonnête.
J’espère que ce que tu dis est vrai. Pour le moment il m’apparaît comme quelqu’un de douteux, rien de plus.
@ostros
peux-tu fournir des preuves factuelles de la malhonnêteté de seldoon ? aussi non c’est ton attitude qui relèverait de la malhonnêteté et de la calomnie.
Et comme le témoignage de françois est en faveur de seldoon, on pourrait commencer à douter de ton honnêteté, non?
DM tu es la dernière personne à qui j’ai envie de prouver quoi que ce soit ici. De plus, je te fais remarquer que tu utilises le pronom on alors que tu es considéré ici comme un parasite.
De plus encore, François a donné son avis au sujet de seldoon qui ne me discrédite pas. J’ai le mien qui est bien avisé.
J’attends de voir.
Ostros, le fait est que tu ne prouves rien à qui que ce soit. Donc jusqu’à preuve du contraire, tu n’es que dans la malhonnêteté et la calomnie.
Ensuite, je te fais surtout remarquer que le pronom « on » est, par définition, indéfini. Il ne désigne donc pas spécifiquement les membres de ce forum comme tu sembles à tort l’insinuer et le croire.
Enfin, tu n’as effectivement pas besoin de l’avis de françois pour te discréditer, tu apportes la preuve que tu le fais très bien toute seule.
Voilà.
Commentaire * Cet échange a permis à seldoon de préciser sa situation. Je me sens aussi une libérale et proche de ce qu’il/elle a exprimé.
Je vous remercie tous de vos recommandations diverses, vous guidez mes lectures et séances ciné, je suis souvent enchantée.
Sur le déjà là communiste, je re-partage une conférence gesticulée de Friot qui date de 2016. Il y expose comment il a découvert la révolution que sont le salaire à vie à la personne, les allocations. Il décrit aussi comment il a fait sa mue de chercheur au service de la classe ouvrière à chercheur à l’écoute de la classe ouvrière. C’est fort et c’est d’actualité
https://www.youtube.com/watch?v=C5XV1Gk4O0g
Quelqu’un peut-il me dire de quel premier film de Desplechin il parle?
Tous dans la rue le 19!
En effet cet échange a permis à seldoon de préciser que lorsqu’il m’écrit qu’il n’est pas anticapitaliste, qu’il n’est pas pour autant pour un capitalisme amendé, qu’il se reconnaît dans le pragmatisme propre au libéralisme qui fait sa grande force de frappe (sacré choix des mots) autant que sa bêtise (mais bien sûr), et qu’il a plus d’intérêts matériels à la préservation de ce système qu’à risquer de tout chambouler, cela signifie que selon lui il faut bâtir sur le déjà-là communiste et conquérir progressivement d’autres champs de déjà-là communiste. Probablement jusqu’à ce qu’il ne reste plus grand chose, peut-être même plus rien, du capitalisme. Oui. C’est limpide.
Et ça signifie aussi que François l’a convaincu sur toute la ligne concernant l’individualisme. Eh oui.
Par ailleurs, merci pour le lien. On va regarder ça.
Je précise mes intérêts matériels par soucis de transparence, ils ne font pas partie de l’argumentation. Ils font certainement partie de mes biais. Dans le même esprit je t’ai rappelé d’où venait ma famille. Je te donne les infos, tu en fais et déduis ce que tu veux. En l’occurrence tu les tords pas mal. C’est exactement ce pourquoi je voulais des précisions avant de commencer. Et quand ce que je dis est impossible à tordre dans ton sens, tu décrètes que ce sont des mensonges. Bon eh bien voilà, vraiment, ne continuons pas, je n’en vois pas l’interêt.
Il semble donc maintenant que la malhonnêteté intellectuelle d’ostros est attestée, et elle-même ne le conteste plus. Nous pouvons dès lors passer à autre chose.
Tu m’as d’abord demandé sur le forum si ta réponse à ma question sur tes affects politiques allait me faire t’exclure de mes amitiés. Tu étais très sérieux.
Puis tu m’as demandé mon mail et m’a refait exactement la même demande par mail me précisant que tu étais sincère : » c’est dommage parce que pour le coup ma première réponse était tournée de façon ironique mais elle était sincère : allais-tu réorganiser à nouveau tes amitiés après ma réponse ? »
Ce à quoi je t’ai répondu que je te trouvais ta question exagérée (vraiment je n’ai pas compris pourquoi tu sentimentalisais) et un brin provocateur car nous ne sommes pas amis dans la vie donc pourquoi te comparer à des amis.
A cela tu as répondu que « Effectivement, on n’est pas amis, et c’est pour aller vite et peut être pour l’effet que je reprenais le terme ».
La suite de nos échanges est du même acabit.
C’est cela que j’appelle ta malhonnêteté.
Pour ce qui est de la lâcheté il s’agit de ne pas avoir répondu à la question que j’ai posée ici. Et même d’avoir feint de très mal le prendre, que j’ose remettre en question ton orientation politique. Puis de me demander mon mail pour m’écrire de nouveau à ce sujet. Et d’insister : » C’est donc vraiment un mauvais procès que tu m’as fait, je crois (pour rappel je te demandais si tu étais anticapitaliste. Mauvais procès, donc. On retient). Par contre si c’est pour me faire pointer du doigt comme un infiltré soc dem, ce qui était le sous-texte que je lisais dans tes messages, effectivement, j’ai autre chose à faire que mon auto analyse en public. ».
Donc là je me dis que je me suis trompée sur ton compte. Mais tu n’en restes pas là. Tu veux comprendre encore une fois pourquoi je t’ai posé la question. Donc je répète encore une fois ce que je t’avais écrit ici.
Puis tu me fais un speech étrange, auquel tu ajoutes encore la question qui était sincère mais finalement non c’était un effet mais au fait si elle est sincère cette question : « est-ce qu’en fonction de ma réponse tu vas reconsiderer la relation plutôt bienveillante qu’on a eu jusque là, la façon dont tu répondras ou non à mes futurs posts? Est-ce qu’il y a une accusation là dedans ? Je la repète le plus clairement possible car c’est depuis le début un préalable à ma réponse à moi. »
Et tu ajoutes ce truc immonde de pré ado : « Ca va influer, non pas sur le fond ou sur un éventuel arrangement des faits, mais sur le ton, le niveau de détail, etc. » »
3e ou 4e occurence de cette guimauve donc et surtout ajout d’une sorte d’avertissement sur comment tu pourrais tourner les phrases si tu venais à me répondre.
Là tu me gonfles donc je te réponds malgré tout gentiment que soit tu as envie de m’en parler et tu m’en parles. Soit tu n’as pas envie et ne m’en parles pas.
C’est là, après ces échanges nuls de chez nuls que tu me réponds que OUI tu es anticapitaliste.
Tout ça pour ça. Tout ça pour me confirmer, donc
Voilà pour la lâcheté.
Et les mensonges (relis ton premier mail).
Pour ce qui est de « tordre les faits » , c’est moi qui t’ai attribué cette expression. Dans mon dernier mail auquel tu n’as pas répondu.
Tu dis « En l’occurrence tu les tords pas mal. C’est exactement ce pourquoi je voulais des précisions avant de commencer. Et quand ce que je dis est impossible à tordre dans ton sens, tu décrètes que ce sont des mensonges. »
Or tu ne fais que changer de motifs au fil des messages. C’est le 3e motif que tu délivres comme étant le préalable à ton aveu (que de théâtralité pour si peu).
Encore des modifications de discours, du pas net.
Et donc, non, je ne décrète pas que ce sont des mensonges lorsque ce que tu dis est impossible à tordre dans mon sens. Je relève des phrases et des attitudes pleutres ou troubles que tu as et qui m’énervent au plus haut point.
Vraiment seldoon je n’ai pas compris tout ce que tu m’as fait avec tes mails chelous. Tout ça pour dire que tu n’es pas anticapitaliste. Et je maintiens ce que je t’ai répondu dès que tu as reconnu :
« Je ne te trouve pas très franc du collier et c’est le point qui fait que je n’apprécie pas ta personne. Ta lâcheté. De laquelle découle beaucoup d’attitudes troubles. ». Phrase que tu t’es empressé de retourner « Eh bien comme ça tout le monde avait raison : je ne suis pas anticapitaliste et il y avait bien une antipathie à mon égard dans ta question. » Que j’ai rectifié car mon antipathie à ton égard est bien liée à tout ce cinéma que tu as fait pour me dissimuler ton orientation politique pour finalement la sortir d’un chapeau. Donc : clown.
Mais arrête avec cette histoire d’aveux. Je ne ressens aucune honte à être ou ne pas être anticapitaliste. Je t’ai demandé effectivement 4 ou 5 fois sous des formes différentes ce qu’il y avait derrière ta question. Je voulais savoir si c’était une chasse aux sorcières ou une quête d’éclaircissement. Car ça sentait la chasse aux sorcières et depuis l’odeur s’est bien précisée. En fonction de ça, j’allais développer plus ou moins en détail. Pour fournir une réponse précise et pas un stupide oui ou non qui n’éclaire pas grand chose.
On tourne en rond depuis des jours là-dessus : je te pose la question, tu me demandes pourquoi, je te dis en tentant une nouvelle mise en forme ce que j’ai écrit dans le paragraphe ci-dessus, tu me dis que c’est de la guimauve et que je ne te réponds pas, et rebelote. Au bout d’un moment vu qu’on n’arrivait à rien et qu’on s’agaçait mutuellement, je t’ai fait une réponse entre les deux, pas complètement développée, avec un certain niveau d’infos persos mais pas trop.
Et tout le long tu tords mes mots, moi aussi je maintiens. Quand je dis un truc avec lequel tu n’es pas d’accord tu dis que je mens, quand je t’avoue un de mes probables biais tu dis que je l’utilises pour construire ma pensé politique, quand je reconnais que j’ai utilisé un mot pas juste et que je le corrige alors je retourne ma veste, quand je décris une incertitude alors je noie le poisson. Quoi que je fasse je suis malhonnete, donc. Que ce soit par ta propre malhonneteté, par bêtise ponctuelle ou par une sorte d’incompatibilité d’affects, tu me lis mal. J’arrête donc d’écrire sur le sujet, pour de bon cette fois.
Car ça sentait la chasse aux sorcières et depuis l’odeur s’est bien précisée.
Chasse aux sorcières bah voyons. Je croyais que nos échanges étaient bienveillants et que tu avais peur de perdre mon amitié. Faudrait savoir. Choisis un mytho et tâche de t’y tenir c’est pénible.
Quand je dis un truc avec lequel tu n’es pas d’accord tu dis que je mens, quand je t’avoue un de mes probables biais tu dis que je l’utilises pour construire ma pensé politique, quand je reconnais que j’ai utilisé un mot pas juste et que je le corrige alors je retourne ma veste, quand je décris une incertitude alors je noie le poisson : jamais lu chose pareille de ta part et jamais rien dit de tel. Tu affabules encore.
Bref moi aussi pas envie épiloguer. Vu qu’on ne saura jamais pourquoi tu ne nous a pas sorti ton superbe discours sur le déjà-là communiste il y a une semaine.
Quel homme mystérieux ce seldoon. Et quel talent surtout.
On trouve donc ce forum des bégaudistes orthodoxes et des bégaudistes hétérodoxe. Intéressant !
Pour le nouveau site, je propose un code couleur en fonction de si on est anticapitaliste ou pas. Ou une note.
Bonne idée, Mélanie. Je propose aussi différentes polices d’écriture pour nous distinguer selon que l’on pratique ou non l’écriture inclusive. Pour ma part, j’y suis opposé et ai d’ailleurs banni de mon entourage toustes celleux qui la pratiquaient, et je peux t’assurer qu’iels sont très nombreux.ses à le faire.
Devait pas y avoir un nouveau site cette semaine?
Sept jours que j’affûte mon pseudo.
ça vient, ça vient
Lison, t’as vu le Trueba? Je me sens un peu seul pour en parler.
Ta solitude va se prolonger un peu.
Le film ne passe pas chez moi et je n’avais pas été très emballé par Eva en août.
Par contre j’ai plutôt aimé son film suivant Qui à part nous. Séance où nous étions deux dans la salle.
Triste monde tragique, comme dirait l’autre.
https://www.youtube.com/watch?v=0cFt08NeRio&ab_channel=St%C3%A9phaneEdouard
Un » sociologue » de droite a fait une vidéo pour essayer de démonter la pensée de François. Bon, la vidéo n’a aucune pertinence, en revanche les commentaires sont bien plus intéressants : l’on y voit des abonnés du dit sociologue se retourner contre lui en fustigeant son manque de travail sur la vidéo et en saluant, à l’inverse, la rigueur de celui de François. Etre reconnu par son camp est plutôt sympa mais par celui de l’adversaire mérite deux fois plus d’éloges, je pense. Et j’avoue être surpris par l’honnêteté intellectuel de ces mecs de droite qui reconnaissent à demi mot que leur champion est bidon par rapport à un marxiste.
Stéphane Edouard fait à nouveau la preuve dans cette vidéo de son abyssale bêtise. Il n’arrive même pas à la cheville de Joharno https://www.youtube.com/watch?v=X4QZbyDdBlE
Cette semaine, dix âmes charmantes, dont une ici, m’ont signalé la video de Branco, et dix autres, dont deux ici, la vidéo de ce monsieur.
A tous je dis : merci.
François,
Je suis en train de finir Un Enlèvement, qu’on m’a offert à Noël et que j’aime beaucoup. C’était amusant de lire vos discussions sur le style indirect en parallèle. Je connais beaucoup moins tes romans que tes essais, mais en lisant le passage autour de la disparition de Brune et ce qui suit immédiatement son retour (jusqu’à la scène d’aveux dans l’appartement) j’ai pensé au fameux dialogue vers la fin de Ma Cruauté. Il y a la même impression de déraillage du récit qui devient autre chose. Le même effet de floutage des frontières entre le roman, son auteur, certains de ses personnages, accompagné d’une grande rupture formelle. C’est quelque chose que tu travailles en ce moment ?
Seldoon, je te conseille de lire La blessure la vraie !
Et tous les romans de François.
J’ai Deux Singes en stock et celui qui me fait de l’œil pour la suite est Jouer Juste. Molécules a longtemps été le seul roman que j’avais lu, mais sa lecture avait été plus laborieuse.
Jouer juste est excellent.
Premier roman en plus j’en suis restée baba.
Et 2 singes est passionnant. C’est un de mes livres préférés de François. Tu vas te régaler.
Je crois, je l’ai offert et ce fut un succès.
Salut Seldoon t’as vu tonton a gagné,on attend la suite(message un peu crypté mais je sais que tu sais)
J’attends de voir la bête. J’ai aussi vu que les Banshees, qui m’intrigue et que je verrai ce weekend, s’en sortait tout aussi bien. Et que House of Dragon avait gagné meilleure série dramatique devant Better Call Saul, ce qui nie automatiquement toute valeur à ce palmarès.
Quelqu’un a vu le meilleur film en langue étrangère Argentina 1985 ? Je n’en avais même pas entendu parler. Il est disponible sur Amazon Prime.
Tu verras c’est une belle bête,sinon j’ai vu en streaming un super film Emily the criminal,t’as dû en entendre parler,j’ai failli envoyer un lien à François car ce réalisateur me fait penser à Soderbergh.
Et En guerre, mon préféré avec Molécules.
Moi aussi et j’ajouterai Vers la douceur,ce serait mon trio de tête.
J’ai un peu cette manie, en roman, d’affoler un peu la narration dans le dernier mouvement. C’est assez vrai de Ma cruauté et Un enlèvement, mais aussi de La blessure la vraie, que signale Ostros. Un peu aussi de Jouer juste. Donc ce n’est pas une nouvelle manière. J’aurais même plutot tendance à vouloir ne plus aller là-dedans. Du moins est ce le cas dans le roman que je viens de rendre à Verticales.
Cela dit dans Un enlèvement, le moment que tu mentionnes reste dans les coordonnées du réel. Tout rentre dans l’ordre assez vite, Brune y veille. Avant une ultime échappée, mais qui celle là est d’une autre nature.
On doit compter combien de mois à partir de ce rendu à Verticales pour voir ce nouveau roman en librairie ?
C’est en discussion, mais a priori ce sera en septembre.
Le temps d’un ou deux repassages.
Voilà une nouvelle qui réchauffe mon coeur autoritaire malmené par les publications compulsives de sitistes accros aux fientes de YouTube.
Un jour ils et elles découvriront que tu n’es pas YouTubeur. Ni influenceuse.
Mais écrivain.
J’y crois.
Il n’est pas youtubeur mais c’est en grande partie à Youtube qu’il doit sa petite notoriété.
« Avant une ultime échappée, mais qui celle là est d’une autre nature. »
Effectivement.
A chaud, je dirais qu’Un Enlèvement est le pendant littéraire de Notre Joie.
ça s’entend
d’habitude on le voit comme le pendant littéraire d’HDTB, mais c’est plus superficiel
Qui s’est chauffé pour aller voir Tirailleurs et me donner envie de me bouger
J’ai promis à un camarade de l’accompagner voir ce film issu du directeur artistique de Intouchables, le sens de la fête et surtout En Thérapie de Nakache et Toledano. En thérapie dont il a réalisé 15 épisodes.
Après on se demande pourquoi je tombe malade régulièrement. Trop gentille.
Je ferai un retour s’il y a des choses intéressantes à en dire.
Sinon je garderai au fond de moi mon amertume. Et repartirai pour une semaine de convalescence.
Dans le genre Fais toi des amis, j’aimerais bien un jour élucider exactement pourquoi Omar Sy n’est pas un bon acteur, et donne l’impression de ne jamais pouvoir le devenir – comme la Roja donna vite l’impression de ne jamais pouvoir marquer contre le Maroc. Oui l’article s’appellerait : Sy/Pedri, une impasse.
J’y pensais en découvrant Police, que j’avais honteusement raté en salle. Police d’Anne Fontaine, et non pas d’Anne Pialat.
Je me faisais une réflexion sur lui récemment en comparant sa carrière à celle de Dujardin. C’est marrant comme l’un a réussi son après gros succès quand l’autre l’a complètement raté. L’un a élargi sa palette d’acteur et de réalisateurs quand l’autre n’a cessé de faire les plus mauvais choix.
Et je pense que le fait que aucun grand cinéaste n’appelle Omar Sy est révélateur. Révélateur du fait que ce type n’est tout simplement pas un acteur intéressant mais un type dont on vient chercher une énergie, une bonne humeur et qui ne peut rien apporter d’autre.
Je n’ai jamais été client d’Omar et Fred, mais on voyait déjà que si potentiel il y avait, c’était à l’autre bout du fil. Omar Sy est aussi étonnamment mal à l’aise quand on le retrouve dans du blockbuster américain alors qu’on n’y lui demande pas la lune (pour être juste, c’est une constante chez les acteurs français)… mais tout comme dans Omar et Fred, il n’y est présent que de courts moments. Son energie et sa bonne humeur, comme tu dis, ont besoin d’être au centre de l’attention sur la durée pour opérer.
Energie et bonne humeur : hélas oui ça se limite à ça, et on pourrait y aller sur le cliché postcolonial au travail là-dedans.
…qui peut apporter des spectateurs, quand même. Lupin, cette cata, a été un des plus gros succès de Netflix France.
Dujardin est pas très convaincant dans les roles dramatiques, mais il a une palette comique bien plus large que celle d’Omar Sy. Il a crée Brice de Nice, qui un chef d’oeuvre de personnage, puis OSS, qui n’est pas mal non plus. Dans le genre connard légèrement abruti il est inégalable – était très bon chez Kervern-Delépine, chez Dupieux, dans certains sketchs des Infidèles. Ca fait un joli petit palmarès. Il est évidemment beaucoup moins convaincant dans le registre viril de la French, et, j’imagine, Novembre.
Dujardin a certes créé Brice mais sinon il a surtout la chance d’inspirer des scénaristes doués. Alors qu’Omar n’inspire rien, à part de la sympathie. Dujardin incarne lui la bêtise franchouillarde, autosatisfaite.
Moi en bonne beauf du 77 très cliente d’Omar et Fred.
Tu le trouves pas bon dans J’Accuse quand même françois ? Je le trouve très convaincant moi et dans un rôle pas très aimable en plus.
Et dans Novembre, pareil il est pas mal mème si il n’y a pas de personnages. Son jeu dramatique s’épaissit avec l’age j’ai l’impression.
Je pense que je l’aurais détesté dans Novembre. Dans J’accuse, ça passe oui. J’avais oublié ce film oubliable.
Dans Novembre ses gueulantes sont grotesques…de même que ses discours de chef de troupe
Dans Novembre, il est tellement premier degré et mauvais dans ce registre que j’avais l’impression de voir le personnage de Major qu’il avait créée pour une émission comique de Canal. Je ne pouvais pas m’empêcher d’y penser et de sourire.
https://www.facebook.com/watch/?v=2188544991423609
Dommage, je retrouve pas le sketch du preneur d’otage avec le même Major, il joue encore mieux.
Comme Sy, il y a un passif d’acteur comique qui le dessert. J’ai eu le même problème avec Gad Elmaleh dans le Capital, il prenait des pauses sérieuses et solennelles, et je m’attendais à tout moment qu’il lance un « Je vais tous les éclater » façon Coco, son personnage de kéké milliardaire juif.
C’est à dire que Sy a un passif d’acteur comique sans avoir jamais été comique. Puisque effectivement c’était Fred le marrant.
Ostros : cliente à l’époque de Omar et de Fred, sans distinction ? (moi du haut de mon 78 j’étais immunisé)
Mathieu : Dujardin joue en drame exactement le type de personnages qu’il joue en comédie : des personnages qui jouent à être un surfeur/un agent secret/etc. En comédie c’est très drole, et le problème c’est qu’en drame c’est très drole aussi.
Coluche ou Jean Yanne échappaient à la malédiction de l’acteur comique qui s’essaie au sérieux car en drame, ils s’en foutaient et ne faisaient rien.
Dans Tchao Pantin, Coluche en fait quand même des caisses. Ou plutot : il a le rien-faire très ostentatoire.
Film revu récemment et accessoirement très nul.
Oui c’était un duo sympa à regarder. J’étais très très H aussi. Et Eric et Ramzy. Enfin la bande canal plus quoi.
François : Jamais revu Tchao Pantin, j’ai le souvenir d’une grande indifférence de ma part, sa performance ne m’avait pas choqué.
Ostros : à l’époque le succès d’Omar m’agaçait beaucoup. Eric et Ramzy je trouve ça fondamentalement différent, ils avaient beau jouer aux cons c’est un humour absurde qui a toujours été plus intello, arty. Ils sont d’ailleurs très vite passés chez Gondry, puis Dupieux qui était alors (en tant que cineaste) super branché mais pas mainstream du tout. Je pense qu’ils ont été vus et se sont peut-être rêvés mainstream à un moment mais la suite a clarifié ce malentendu.
Disons qu’ils ont été populaires durant une bonne dizaine d’années avant de faire des films pas grand public. Mais ils restent des figures populaires. Comme les membres des nuls ou des robins des bois (Jamel beaucoup moins aujourd’hui que dans les année 90-2000), Édouard Baer, etc. Faut voir qu’après leurs sketches sur les mots et H, en plus de leurs films potaches on aimait les trouver sur les plateaux tv en prime faire leur promo où à chaque fois ça partait en couilles. C’était de l’humour bien trash et stupide. Et ça participait à leur notoriété auprès de nous les banlieusard.e.s.
Oui je vois bien ce qui faisait humour populaire. Mais je pense que c’était un malentendu, au moins du côté d’Eric. Et que leur humour absurde était fondamentalement autre chose. On croisait pas mal d’intellos allergiques a l’humour canal et aux gens qui passaient chez Arthur qui défendaient ce duo. Ça me surprenait à l’époque et a posteriori pas du tout. A minima la mutation ne vient pas de nulle part. Rien à voir mais tu as une adresse mail à laquelle je pourrais t’écrire ?
Je ne trouve pas qu’Eric et Ramzy soit intello ou arty. Que veux-tu dire par là? Leur filmo, c’est la Tour Montparnasse ( chef d’oeuvre) qui porte leur patte d’humour « gogol » – je les cite. H pareil. Et après c’est des merdes genre Les Daltons ou Double Zéro qui restent dans ce style mais brassent plus large, plus commercial ( franchise connue, comédie d’action chère). Encore après, ils se sont rendus compte que c’était vraiment de la merde et ils sont revenus à des trucs plus perso avec effectivement Steak, Halal Police d’Etat et Seuls Two, puis enfin chacun a tracé son chemin de son côté. Mais rien de tout ça n’est arty.
Il est cependant vrai qu’à un moment Eric est devenu très très coté parmi les hautes sphères du troupeau intellectuel. Est devenu « chic ». Je le dis d’autant plus volontiers que j’ai participé à cet adoubement (dans les années 2005-6-7)
Je trouve d’ailleurs que depuis Eric piétine. Platane, ça a tourné court. La BD-photo avec Fabcaro est pas mal mais ne fera pas date. J’ai lu pas longtemps après « Koko n’aime pas le capitalisme », que je trouve, dans un registre approchant, plus fort.
Mais peut-etre que Fabcaro stagne aussi.
L’art est cruel.
Si c’est pour m’envoyer des épisodes de H en scred, l’adresse n’a pas changé depuis la dernière fois : madmrspi@gmail.com
Mathieu : je ne nie pas leur succès puis égarements populaire. Je note que, factuellement, Eric est devenu chic comme le dit François, et que tout aussi factuellement, le duo plaisait à pas mal d’intellos en amont alors qu’à première vue, il n’aurait pas du. A y regarder de plus près, mais c’est là qu’il faudrait entrer dans le détail, leur humour gogol n’était pas que gogol, il y a une fililation avec des gens comme Devos. Je trouve que l’humour absurde a un truc par essence assez distingué, avec tout ce que ce mot a de chargé en sociologie.
Oui l’humour absurde est distingué, c’est très net. Je le disais dans une conf récente.
Ostros évoquait Baer, mais Baer dans les années 90 c’était très distinctif. Je me souviens entendre des copains plutot prolos me dire que Carotte-man, ça les laissait indifférents.
Je n’ai pas connu carotte-man, hélas. Je crois que sa notoriété populaire s’est faite avec son fameux monologue dans Astérix et Obélix Mission Cléopâtre. Et comme pour les autres ses passages TV promotionnels qui le montraient sympathique et accessible. Peut-être qu’il était arty à Paris et populaire en banlieue ? Arty chez les intellectuels trentenaires urbains et populaire chez les préado de banlieue pavillonnaire.
Le partage n’est pas si équilibré.
Edouard Baer c’était quand même à 98% le dandy porté sur l’absurde, avec un coté néo-zazou qui achevait de le situer sociologiquement, et qui allait le mener inexorablement en bordure de la nostalgie réac qu’il épanche visiblement dans son nouveau film (parcours similaire, sans comparaison de talent, à celui de son grand pote des beaux quartiers Beigbeder)
Donc je pense que la banlieue en avait un peu rien à foutre de Baer. Sachant qu’il a vite disparu de la télé, que pouvait-elle consommer de lui? Elle ne voyait pas les films dans lequel il jouait, encore moins les pièces qu’il donnait. Et je ne pense pas que ce soit la banlieue qui l’écoute sur Nova.
J’avais volontairement raté Police parce que Fontaine, Sy, Efira. Ça vaut le visionnage quand même ?
Aucun film de Fontaine, grassement produite par son mari depuis trente ans, ne vaut le visionnage. Mais celui ci est particulièrement calamiteux.
@ François
A propos de Fabcaro, on annonce qu’il participera à la prochaine BD d’Asterix .
Curieuse de voir ça, et peut être que pour une fois ça (Asterix) me fera marrer.
J’ai un peu lâché Fabcaro depuis quelques albums. et je n’ai pas lu le roman photo.
Un aperçu :
radiofrance.fr/franceinter/fabcaro-ecrire-le-scenario-d-un-asterix-c-est-etre-au-service-de-quelque-chose-qui-est-plus-gros-que-nous-1456201
Belle dégustation c’est pas mal, mais j’espere qu’il n’oubliera le « Bonne fin d’appétit ».
peut etre est-il engagé dans un devenir-Jul
ce qui est, à égalité avec le bain de lave, le pire qu’on puisse souhaiter à un humain
Un devenir Jul ?
Ah oui en fait je viens de capter qu’il s’agissait du dessinateur Jul et pas du rappeur Jul, je suis aux fraises.
Remarquez, il vaut toujours mieux s’engager dans un devenir Jul rappeur qu’un devenir Jul dessinateur. Le J c’est le S TMTC
Demain, un film sort en salle que je ne saurais trop vous conseiller, sûrement celui qui m’a le plus passionné depuis Memoria : le documentaire De Humani Corporis Fabrica.
J’ai pu le voir lors de la reprise de la Quinzaine au Forum des images, en présence de la réalisatrice. Elle a lu un texte de Louis Lumière en amont de la séance dans lequel il disait que si le cinéma ne fonctionnait pas comme spectacle, il servira quoiqu’il arrive comme outil scientifique pour les médecins.
Le film repose en partie sur cette idée puisqu’il s’agit d’explorer l’hôpital, mais surtout d’explorer le corps humain grâce à l’imagerie médicale. C’est un Il Buco à échelle microscopique. Nous sommes projetés dans des organes, sans aucune information, et nous devons mobiliser nos faibles connaissance en anatomie pour deviner la partie du corps explorée. Il y a un réel aspect ludique à ce dispositif car le spectateur tente en permanence de repérer le moindre indice (serait-ce là de l’urine, de la nourriture, un os ?) pour comprendre ce qu’il voit.
Amis hostiles au spoiler, arrêtez vous là. Pour les autres, voici ce que vous allez pouvoir contempler dans ce film :
– Une césarienne en quasi-intégralité, filmée frontalement.
– Le retrait d’une prostate, laquelle est stockée dans un sac plastique et le transfert se fait à l’intérieur du corps
– Des cellules cancéreuses sur un sein
– Une colonne vertébrale reconstruite à l’aide de métaux et de clous
– Un pénis qui rejette une quantité délirante de sang
Le caractère exceptionnel de ces images est contre-balancée par les dialogues des médecins qui passent une journée de plus au travail et parlent de la hausse des loyers à Montreuil ou se plaignent de leur secrétaire. Des sages femmes donnent la vie en déchirant un ventre et elles font ça d’un geste nonchalant.
À ne pas manquer. Je vous rembourse votre place si vous ressortez insatisfait.
Tu as vu les deux précédents docus de ces cinéastes? Il parait que Léviathan est formidable. Momcilovic, grand défenseur de leur oeuvre, était plus mitigé pour celui-ci dans les Cahiers.
on me l’a vivement conseillé
!
Je propose qu’on oblige tous les spectateurs d’En thérapie à le regarder.
Je crois qu’il faut vraiment défendre ce film, particulièrement vulnérable (sorti sur à peine 15 écrans en France). J’espère pouvoir l’attraper en début de semaine prochaine.
Portrait du curieux portraitiste en chef de Libé :
https://larevuedesmedias.ina.fr/luc-le-vaillant-portrait-portraitiste-liberation
Ce portrait confirme ce qui suintait de ses portraits.
Et le vote Hidalgo en 2022 va me faire la journée.
La page Facebook de la GO a annoncé l’enregistrement du prochain épisode littéraire au vendredi 13 janvier. Et publié les extraits de phrases qui seront analysées.
Depuis ma non connaissance littéraire je note de prime abord et sans avoir encore lu le livre la répétition d’une figure de style qui consiste à comparer un petit élément ordinaire avec un grand élément comme un continent. Ou l’inverse partir du grand élément et le comparer à un petit truc.
Je note aussi le rapport à l’enfance.
Et l’évocation de mots conotés politiques alors qu’il ne s’agit que d’évoquer des idées. Donc pas de concret.
Et un usage répété des virgules des tirets des deux points. Donc plutôt la recherche de l’allongement des phrases que de leur concision. Phrases explicatives ?
ce sont de bonnes esquisses
Effectivement, le style a l’air discursif comme jamais. Toujours cette manie de Bellanger de faire des théories, des rapprochements à l’emporte-pièce avec l’emploi répété du « comme » pour tout comparer. L’idée l’intéresse toujours plus que le réel manifestement.
Par ailleurs, je ne sais pas à quel moment du récit la phrase sur le groupe Benjamin tombe mais n’y avait-il pas un moyen de la rendre moins lourde, sans répéter Benjamin, en utilisant une périphrase – le philosophe du même nom par exemple?
En tout cas, ces extraits ne donnent pas vraiment envie.
« discursif comme jamais »; j’imagine cette phrase chantée par Maître GIMS; ou plutôt quelque chose l’a hurlée en moi.
Il m’a bousillé le syntagme « comme jamais »!
J’étais à deux doigts d’écrire « comme jaja » pour cette raison.
« jaja », c’est une référence à un autre de tes confrères ?
Je partage cet article du Monde paru aujourd’hui:
Alors qu’elle racontait comment elle avait rejoint, en 2005, la
chaîne de conditionnement de produits surgelés de
Toupargel, à Argentan (Orne), Karline Geslot, 48 ans, déléguée FO, a levé les yeux vers le bâtiment. Un long regard mélancolique. Qui disait tant de ce que représentait pour elle ce bloc gris qu’elle a vu sortir de terre. « A l’ouverture, on n’était pas nombreux, dit-elle. On n’a pas regardé
nos heures supplémentaires, nosnuits jusqu’à 1 heure, nos dimanches, parfois, pour voir, après dix-huit ans, la mort de notre entreprise. Et pour nous, du mépris.
L’impression d’être un simple numéro. Qu’on a pris, qu’on jette. »
Comme elle, les 1 600 salariés de la société de livraison à domicile de produits alimentaires frais et
surgelés Place du Marché (exToupargel) ne se font guère d’illusion sur la décision du tribunal de commerce de Lyon, mercredi 11 janvier : faute de repreneur,ce sera la liquidation judiciaire, comme pour les sociétés sœurs, Touparlog et Eismann (300 sala-
riés). Trois ans après leur reprise, dans le cadre, déjà, d’une procédure de redressement judiciaire, par la société Agihold, des frères Léo et Patrick Bahadourian, co-
fondateurs et actionnaires de l’enseigne Grand Frais.
Les télévendeurs ont déjà prévenu les clients, également informés de la « fin d’activité » par courriel, le 4 janvier. Placedumarche.fr est désormais « indisponible ».
Cigît la success story bâtie dans les années 1980 par la famille Tchenio sur un modèle qui avait su
trouver sa clientèle, notamment en milieu rural : des commandes par téléphone de surgelés livrés à domicile. L’entreprise a grandi dans les années 2000 par l’acquisi-
tion de concurrents, comme Agrigel. Mais elle a raté le virage
d’Internet : ses clients sont passés de 1,3 million, en 2011, à 238 000, en 2017, selon une source proche de la direction. Aujourd’hui, l’entreprise, ce sont encore 110 agences en France et trois platesformes de préparation de comman-
des : Argentan, Montauban et Chalon sur Saône (Saône etLoire).
Place du Marché s’est refusé à tout commentaire avant le jugement. Mais, lors de sa demande
de placement en procédure de sauvegarde, fin octobre 2022, elle avait indiqué à l’AFP faire face à« des éléments extérieurs imprévisibles et incontrôlables », comme
la crise sanitaire, qui a perturbé son approvisionnement, et la vague d’inflation. « Le financementdu projet initialement prévu à la reprise a été in fine plus que doublé, afin de combler les pertes de démarrage imprévues », précisait-
elle. Les actionnaires auraient investi plus de 50 millions d’euros.Malgré une nouvelle offre de produits frais, un site Web neuf et des campagnes publicitaires, 130 000 clients manqueraient à l’équilibre du budget.Bien que très sollicités lors du premier confinement, les salariés ont vite compris que ça n’allait pas. Leur inquiétude a monté face au manque d’information. Par exemple, sur le choix de vendre le
parc immobilier historique à Agihold, la holding des frères Bahadourian, obligeant, depuis, Place du Marché à en payer la location.
Le comité social et économique(CSE) a fini par déclencher son droit d’alerte économique, en juin 2022. « Si les réponses apportées par la direction affirmaientun certain volontarisme, cellesci donnaient assez peu à voir en ma-
tière de perspectives », souligne unrapport réalisé alors par le cabinetd’expertcomptable Exoce. Reprise sans dette, l’entreprise n’a fait que creuser sa trésorerie, dansle rouge aujourd’hui, malgré un prêt garanti par l’Etat de 35 mil-
lions d’euros contracté en juin.
L’audience préliminaire au tribunal, le 3 janvier, et le CSE, dans la foulée, laissent présager des licenciements économiques sans prime supralégale et un paiement
des indemnités par le régime de garantie des salaires. La mise en place d’une cellule liquidative gérée en interne par les ressources humaines (RH) a fait bondir l’intersyndicale. « On nous a expliqué qu’un cabinet de reclassement
extérieur serait trop cher, dit Wafaa Kohily (CGT), secrétaire du CSE. Mais, à la place, ils vont doubler le salaire de 35 personnes des RH pendant trois mois ! Ça va
coûter 1,3 million ! »
« On est pris pour des cons »
Cette « injustice » a poussé la cen-taine de salariés d’Argentan à se mettre en grève, le 5 janvier, refu-
sant de préparer les ultimes palettes de marchandises à vendre aux enchères. Ils sont, depuis, rassemblés devant le site, autour d’un brasero. « Des dixsept ans qu’on a faits
pour eux, il n’y a pas de respect, il n’y a aucun respect ! », déclare Sébastien (les personnes citées dont le
nom n’apparaît pas ont souhaité garder l’anonymat), 38 ans, dans son épaisse cotte propre au travail
en chambre froide (de − 25°C à − 28 °C). « On sait qu’on va partir
avec la somme minimale, mais on ne sait pas combien ni quand…, s’inquiète Marie, 59 ans. On est
complètement démoralisés. » « On est vraiment pris pour des cons ! »,
s’emporte Rachel, 39 ans.« Je me lève à 3 heures, je n’ai
jamais eu un retard, et c’est ça, le remerciement final ? », interroge Laurent, 55 ans. Il a fait un AVC juste après le confinement.Mickael, 45 ans, est en invalidité partielle : « Le froid, ce n’est pas bon, mon cœur s’est mis à décon-
ner. » Jusqu’à un malaise,Guylène,57 ans, a travaillé neuf ans en chambre froide. « On avait les sourcils gelés ! », se rappellent les collègues. Marie a été opérée deux
fois du canal carpien, deux fois de l’épaule. Deux opérations aussipour Karine, qui, à 45 ans, se retrouve « seule avec deux enfants et une maison à payer ».
Sur leurs fiches de paie, le smic reste le salaire de base. Travailler« audessus du rendement » – mettre 5 000 produits en carton plutôt que les 3 000 requis – donnait droit à 285 euros de prime. « On a donné pour cette boîte, on y a ra-
massé des problèmes de santé et on nous vire comme des malpropres »,insiste Gilles, 59 ans, qui a fait un
infarctus. Sur son téléphone, un article envoyé par son fils sur les Bahadourian, ces actionnaires qu’ils connaissent si mal. « Il pa-raît que c’est la 90e fortune de France ! » C’est le dernier classement du magazine Challenges.
« Des questions se posent sur la stratégie et la structure de l’entreprise, détenue par des holdings au Luxembourg, souligne le maire socialiste Frédéric Leveillé. Les
conséquences pour des salariés qui bossent bien et pour nos territoires, ces genslà s’en moquent. »
En soutien, il a affrété un car pour que les salariés d’Argentan puissent manifester leur désarroi devant le tribunal de commerce de Lyon, mercredi matin.
aline leclerc
merci Tony. Ce qu’on peut appeler de la documentation.
j’aime bien : « Des questions se posent sur la stratégie et la structure de l’entreprise, détenue par des holdings au Luxembourg » : oui des questions se posent, dont le libellé même vaut réponse.
Bonjour François et bonjour à tous,
je vois que « Arles » sort vendredi chez Divergences.
Je me demandais ce qui avait motivé le changement d’éditeur après « Valenciennes » ?
Des questions uniquement économiques centrées sur les ventes du premier ou un côté qualitatif lié à l’accompagnement du livre de la part de l’éditeur ?
En tout cas j’avais beaucoup aimé le premier dans son dispositif et j’ai hâte de découvrir le deuxième. Peut-être que l’empire arlésien Actes Sud accueillera le troisième de la collection…
Beau pseudo déjà.
Presque aussi beau que ledit joueur
Alexandre, tu n’as du voir le post où je te demandais de me reporter ton long post sur les Banshees. Merci d’avance.
Ah oui merde j’avais pas vu désolé. J’en avais fait 2, dont le deuxième pour répondre à jojojo qui trouvait formellement peu de choses à retenir. Les voici :
1) J’ai vu The banshees of Inisherin ( titre barbare, qui heureusement trouve une signification dans le film ) que j’ai trouvé en tout points remarquable. Remarquable de narration intelligente, de précision cinématographique jamais ostentatoire, de qualité d’écriture. Les personnages de Mcdonagh pourraient tomber parfois dans la caricature ( le barman bourrin, le flic infame, le gamin débile ) mais il arrive à les faire évoluer sur la crète beaucoup plus subtil de la satire, de laquelle il tire une matière soit comique ( certains répliques sont franchement très drôles ) soit tragique, et très souvent les deux à la fois.
Je me suis posé deux questions devant le film : Pourquoi les personnages de simplets sont-ils toujours aussi émouvants ? C’est leur désarmement face au monde, leur incapacité à comprendre ses règles sociales, leur inadaptation ontologique, leur naïveté candide qui les rends manipulables qui les rends si touchants je pense. Celui joué par Farrel est émouvant parce que il remplit tout ça, et parce que Farrel est magnifique ( comme très souvent ), tout en subtilité et au service du rôle.
Mais surtout – 2e chose – pourquoi voit-on si peu au cinéma d’histoires d’amitiés qui se flétrissent ? Depuis un siècle et demi, on a tartiné les histoires d’amour jusqu’à l’écœurement mais deux amis qui, soudain, ne s’aiment plus, moi j’avais rarement vu ça et je trouve ça encore plus déchirant. Et le film est déchirant dans sa dernière partie.
Vous avez envoyé
2) Formellement, le film peut passer pour illustratif au premier abord c’est vrai. Mais en vérité moi j’ai l’impression que s’y joue toujours une grande précision, dans le choix des cadres ( toujours très soignés et qui indiquent en permanence l’état des relations entre les personnages ) ou le jeu sur la profondeur de champ parfois, qui vient dévoiler des éléments ( la sorcière, il joue bcp sur ça notamment ). C’est un ensembles de dispositifs qui apparaissent très simples mais qui témoignent en vérité d’une grande élaboration et d’un type qui sait ou il va. Le choix de se passer de musique aussi pour certains scènes cruciales de dialogues. Je suis plutôt amateur de la musique au cinéma mais là je n’ai jamais ressenti le manque mais plutôt apprécié son absence dans ses scènes là. Enfin, tout un tas de choses.
Après jojojo, puisque tu as vu le film : Moi, à la sortie, je me suis dit que il aurait été sans doute encore plus fort en en se réservant un premier acte montrant l’amitié encore agissante entre Farrell Et gleeson ? Plutôt que de commencer in media res par la rupture.
Je me suis dit ça aussi.
Mais je crois qu’en fait l’amitié n’est pas le sujet du film – qui reste donc à traiter. D’ailleurs l’auteur traite cette rupture comme une rupture amoureuse, et donc perd de vue l’amitié. Il raconte autre chose. Peut-etre une certaine bêtise (celle dont la colère domine le monde, dirait à peu près bernanos)
Le film (dans le propos) m’a fait pensé au Rivage des Syrtes.
Où comment l’équilibre très fragile de la paix est rompu par la bêtise, l’ennui, la monotonie; fatalement. Un petit acte en entraînant un autre et aboutissant en effet boule de neige à une maison incendiée.
Ce que je trouve admirable dans le film, c’est sa façon de couler de la violence brute dans une forme placide, bonhomme, presque académique. Mais par surcroit je le trouve passionnant dans la subversion subtile de l’harmonie communautaire-insulaire. On aurait envie de le montrer à tous ceux qui repeignent idéalement les sociétés villageoises.
Et ça t’a passionné l’histoire avec le flic et son fils joué avec force tics?
Je n’ai pas aimé la prestation de Barry Keoghan qui de toute façon est un acteur énervant. Mais la place dans le dispositif de cette sous-histoire me parait très pertinente, et plutot très bien amenée.
Bonne question
Le Diable Vauvert, au fil de notre pseudo-collaboration, s’est avéré de bien mauvaise compagnie :
-éditorialement ; pratiquement aucun travail sur le texte (j’en suis désormais à douter que madame Vauvert, Marion Mazauric, l’ait vraiment lu)
-relationnellement : la même Mazauric était censément ravie que notre deuxième volet porte sur Arles, vu que sa base arrière Vauvert, est juste à côté. Elle aurait pu même nous être assez utile pour nous guider dans l’arpentage et la réflexion. Au lieu de quoi il a fallu que ce soit moi qui la relance trois ou quatre fois pour être sûr qu’elle nous éditerait.
-politiquement : si rouge-brun a encore un sens, c’est bien là. On le vérifiera au catalogue du Diable, ainsi qu’à sa tête de gondole (suivez mon regard). Mazauric c’est le type même de la coco version PCF-beauf (Roussel version hardcore) qui peu à peu délaisse le meilleur du coco et ne garde que la beauferie partriarcalo-virile, et vas-y que je defends la corrida et les barbecues parce que merde à la fin. Ma dernière discussion avec Mazauric fut de ce point de vue atterrante – elle était en boucle sur les partouzes des élites décadentes (alors que moi les partouzes c’est justement le truc que je sauve dans les élites (ce que les rouge-bruns appellent les élites)). J’ai cru que ça allait se finir en couplet antivax.
Devant ce désastre, j’ai suggéré à mes camarades d’Othon qu’on se barre de cet endroit pourri et qu’on demande à Divergences si ça les intéresserait. Divergences a tout de suite été intéressé, a été beaucoup plus attentif au texte, etc. Franchement on se sent mieux à la maison.
A Arles est meilleur qu’à Valenciennes: plus dense, plus fourni, mieux pensé. On en est très contents. Sachant qu’il aura évidemment moins d’exposition que Boniments, n’hésitez pas à en acheter par lots de 45. C’est pour la famille.
Je sors assez mitigé de Banshees of Inisherin. Je salue l’originalité du scénario, tenue jusqu’au bout puisqu’on ne saura jamais ce qui a provoqué cette rupture hormis une certaine angoisse existentielle. L’ambition du film est aussi à mettre à son crédit. Pour le reste, je trouve le film très appuyé, très lourd dans son propos, sa direction d’acteurs, sa photographie, sa mise en scène, sa symbolique. Les paysages sont filmés de façon à faire cinéma mais on pense surtout à des clips de l’office du tourisme. Il s’agit de décor plus que de paysage (on est loin des vallées d’Il Buco). L’insistance à montrer des croix, des statues de la vierge n’est pas non plus très subtile. J’ai entendu ici ou là que les dialogues étaient d’une profondeur métaphysique remarquables. Bon, ils ne sont pas inintéressants mais sont aussi un peu surécrits, jamais très loin du bon mot. Je reconnais toutefois que la scène où Farrell dit ses 4 vérités à Gleeson et au policier est bien écrite. Mais tout ça sent la plupart du temps l’écriture théâtrale, mal adaptée au cinéma, avec tout l’artifice de la scène qui passe difficilement à l’écran. Les personnages ne me touchent pas vraiment, celui de Gleeson est même assez pénible dans sa foi naïve dans le pouvoir de l’art (heureusement, le film n’est pas toujours de son côté). Celui de Farrell est plus intéressant en ce qu’il est tour à tour énervant, misérable, touchant mais le jeu très affecté de l’acteur m’agace et me laisse parfois en dehors du personnage. Certains ont critiqué le folklore du film et il est vrai que tout le côté conte du film avec ce personnage de sorcière n’est pas très intéressant et même assez inutile. Le film a encore une fois la main lourde. Pareillement, on a beaucoup dit que cette histoire d’amitié brisée serait une métaphore de la guerre civile irlandaise qui fait rage en toile du fond du film. Bon, je n’aime pas trop les métaphores au cinéma car ça n’apporte pas grand-chose mais dans ce film-ci je trouve ça vraiment sans intérêt et encore une fois très lourdement amené (avec un dialogue final qui en remet une couche au cas où ça nous aurait échappé). Ca donne au film un petit vernis politique, une apparence de sérieux et de profondeur alors que c’est creux. Sur l’histoire d’amitié en elle-même, je trouve le film finalement assez superficiel. On ne comprend pas bien comment elle est née, comment elle a été vécue et ce qui a été perdu. On en reste à un niveau assez abstrait, finalement. Je pensais qu’après la fameuse scène citée ci-dessus, on allait rentrer dans le dur mais à partir du moment où le personnage de Gleeson refuse de s’expliquer et que le film se concentre sur les conséquences gores de ce refus, Mcdonagh rate un peu son sujet. Alors qu’il y avait une belle question derrière l’idée de départ? Quand on a été pendant des années ami avec quelqu’un, est-ce qu’on n’a pas une forme de responsabilité envers lui? Est-ce qu’on peut s’en débarrasser comme ça? Le film lorgne un peu vers ces questions quand on voit dans une belle scène Gleeson ramasser Farrell qui vient de se faire tabasser mais ce n’est pas approfondi par la suite. Tout le segment narratif relatif au flic et son fils est par ailleurs d’un intérêt relatif tant le flic est caricatural.
Bref, un peu déçu malgré des qualités évidentes d’écriture.
Ces films étant disponibles en streaming aux USA plusieurs semaines avant leur sortie en France, je l’ai regardé sur mon ordinateur, d’où le rapprochement évident entre de nombreux plans du film et des jolis tests caméra qu’on peur trouver sur YouTube.
Quant au reste, embourbé par des intrigues secondaires de série-télé, il y a couac en ce qui concerne le duo principal : aucun mystère sur leur rupture. Ce n’est pas une amitié qui s’est effritée et la difficulté à se séparer quand on s’est aimé. Il s’agit d’un wannabe artiste vieillissant qui souhaite se débarrasser d’un boulet l’empêchant, à son avis, de bosser en paix — rien de plus. Mais son « je ne t’aime plus » à cinq minutes de film est un « Je ne t’ai jamais aimé ». Il a un peu pitié. Ça s’arrête là. Le jusqu’au boutisme de leur brouille m’a plu par certains moments, mais ça reste tout de même un gentil téléfilm. Quelques blagues. Quelques larmes. On remballe.
Il peut reprendre son script et écrire une pièce sur deux amis. Que des scènes entre ces deux personnages. Pas d’extérieur — ou juste la sono qui envoie le bruit du vent.
@charles
L’explication de la rupture est clairement établie dans le film et donnée par le personnage de gleeson lui-même : il a changé, il veut laissé une trace dans le monde et compte utiliser le temps qu’il lui reste à vivre pour le faire via la composition musicale. Vu le peu de temps qu’il considère encore avoir, il n’a pas envie de le perdre en discussions stériles et inintéressantes avec padraic (farell). Les conséquences gores dont tu parles dérivent donc du refus de padraic d’accepter la situation, et non pas du refus de gleeson de s’expliquer puisque, dans le film, il le fait factuellement.
Certes, c’est l’angoisse existentielle à laquelle je faisais référence mais ça relève davantage d’une sorte d’épiphanie que d’une réelle explication ; c’est un arbitraire scénaristique. On doit d’abord croire que ces deux-là ont pu être amis (compliqué à imaginer quand même) et que Gleeson se rend compte que son pote est finalement trop inintéressant.
Pourquoi devrait-on croire qu’ils ont été amis ? A aucun moment du film gleeson ne présente sa relation avec padraic comme une amitié. Ce sont juste deux voisins qui avaient l’habitude d’aller boire ensemble au café. gleeson se contentant, pour meubler son temps, de trainer avec ce type qu’il trouve, comme il le dit dans le film, fondamentalement inintéressant depuis toujours. Jusqu’au jour où l’envie de laisser une trace dans le monde le prend et qu’il décide alors de couper les ponts avec padraic.
L’erreur est de présupposer que leur relation est une amitié. Le film ne montre et ne dit pas cela.
Son réalisateur parle pourtant bien d’amitié en interview. Et on voit bien dans le film que ces deux là ont une relation spéciale dont la fin surprend tout le monde. Ce ne sont pas juste des voisins (surtout qu’ils n’habitent pas tout à fait à côté non plus). Les premières scènes entre eux tournent d’ailleurs autour de la question de s’ils aiment bien encore ou non. Bien aimer quelqu’un et le voir tous les jours sans contrainte, si c’est pas de l’amitié.
On peut bien aimer quelqu’un et le voir tous les jours par habitude et qu’il ne soit qu’un copain ou camarade, sans qu’il ne soit un ami. Tout dépend des définitions que l’on donne de ces différentes relations. La relation entre eux dans le film me semble dissymétrique : padraic la vit comme une amitié, alors que pour gleeson ils ne sont que copains. D’ailleurs jamais gleeson ne prononce le mot « friend » dans le film au contraire de padraic.
De mon point de vue, la fréquence de la relation joue beaucoup dans la différence entre pote et ami, surtout quand elle n’est pas liée à une contrainte extérieure (comme le travail, par exemple, pour des collègues qui ne se verraient que sur le lieu du travail et jamais en dehors). De même, le fait de se voir en tête à tête et pas en bande participe de cette différence.
Donc quelqu’un avec qui tu aurais des relations fréquentes en tête à tête sans contraintes extérieurs mais que tu trouverais depuis toujours fondamentalement creux et inintéressant serait pour toi un ami ?
La question est viciée car il est très peu probable que je fréquente tous les jours pendant des années quelqu’un que je trouve creux et inintéressant.
Il y a des amitiés profondes que la rareté préserve.
Donc si malgré tout tu avais ce type de relation avec quelqu’un de fondamentalement creux et inintéressant, il serait beaucoup plus probable que tu le considères comme un pote plutôt que comme un ami, non ?
Donc si pendant toutes ces années cela ne m’avait jamais embêté et si je n’avais par ailleurs aucune autre relation amicale, je pourrais le considérer comme un ami.
Test.
Comme je vois « test », je signale que le nouveau site sera opératoire la semaine prochaine. Je ferai signe ici pour qu’on bascule tous dans le nouveau forum, comme on basculerait dans une contre-réalité.
Je l’aime déjà.
Certaines de tes critiques seront dispos du coup ?
Oui, j’en mettrai régulièrement en ligne. Il se peut aussi que je mette en vente certains vetements que je ne porte plus, je pense que mes fans attendent ça.
A ce propos tu me remettrais ici ton post sur The banshees?
J’ai vu le film, je ne crois pas du tout, K, que ce soit un « gentil téléfilm », je crois que c’est au contraire son génie que d’avoir coulé une telle violence, brute, absurde, dans un écrin de « gentil téléfilm ». Je crois aussi, pour me mêler de la discussion du jour, que l’objet de la rupture est bien là, clairement énoncé, mais qu’il doit avoir un caractère quasi arbitraire – comme le déclenchement d’une guerre civile, par exemple. Nous verrons d’ailleurs qu’au nom de sa dévotion décrétée à la musique un des deux amis finira par s’empêcher d’en jouer.
Quant à sa forme elle a beaucoup moins à voir, selon moi, avec un gentil téléfilm qu’avec une certaine épure classique, fordienne.
Gleeson cherche avant tout à laisser une trace par la musique en composant un morceau. Une fois qu’il a fini de composer le morceau il peut sans regret se couper les autres doigts.
Si tu as toujours le boléro pailleté que tu portais sur le « Politesse tour »…
Deschamps prolongé jusqu’en 2026, aïe, le weekend commence mal. Que va faire Zizou pendant ce temps ??
Juan Branco réagit à la critique de François
https://www.youtube.com/watch?v=PymK-UH97-A
Pour info,
Sérieusement : stop.
Quelle autorité !?
Autorité grave et consternée.
Un sitiste est déjà venu rapporter cette bouse ici. Tu récidives. C’est janvier 2023 So-what. 2023 : on évite les liens vers des vidéos aussi foireuses. Pitié.
La police de la pensée.
A minima.