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Forum provisoire

Amis sitistes,

Le dis-moi était agonisant depuis près d’un an. Nous songions à l‘euthanasier, la providence technique a accompli cette basse besogne à notre place.

Il nous reste à finir le travail : supprimer toutes les pages existantes du dis-moi. Cette suppression est définitive. Les milliers de posts accumulés dans cet espace auront donc formé une œuvre d’art absolument moderne : collective, anarchique, éphémère, et sans postérité. 

Cet auto-autodafé libère de la place pour un forum provisoire, qui sera opératoire le temps de concevoir un nouveau site plus adapté à notre époque formidable : plus simple, plus fluide, plus macronien.

Ce forum provisoire nous l’appelons : forum provisoire.

3 679 Commentaires

  1. J’ai une pensée émue pour demi-habile.

  2. On était pas si mal ici.
    Je ne sais pas si certains en ont parlé : Bruno Muel est mort il y a quelques jours et il a participé à la réalisation de beaux films, souvent dans des collectifs de cinéastes ( groupe Medvedkine de Sochaux), dont celui là qui a un des plus beaux titres du monde :
    Avec le sang des autres :
    https://www.youtube.com/watch?v=hN5adlSIewI

    Et sinon je crois que je vais pouvoir voir Désordres la semaine prochaine. Je m’en réjouis.

  3. Bah alors Ostros t’as tout cassé ? Tu as posté le dernier message sur le nouveau forum. Cela fait de toi le suspect number one!

    • Ahah j’ai fait cette même vanne à Charles. J’ai écrit après le drame pour tester les fonctionnalités qui seraient restées opérationnelles. Mon verdict est que le forum a bien planté.

  4. Une rencontre avec François se tiendra jeudi 19 janvier de 18h30 à 20h30 à la librairie La Régulière 43 rue Myrha Paris 18e, autour de Boniments.

  5. François, j’ai foncé sur le nouveau forum et il semble qu’il faille créer des sujet qui seront distincts les uns des autres. Si c’est le cas je trouve ça cloisonné et moins convivial. Et aussi qu’on doive à chaque fois qu’on poste inscrire de nouveau son pseudo, j’ai pas vu d’espace pour se connecter. Peut-être que je me trompe. Je vais explorer.

      • C’est Noël !

      • Merci pour le film inédit François.
        J’ai un peu paniqué sur le nouveau forum et écrit plein de trucs.
        Pour le moment je ne l’aime pas trop ce forum.
        On a pas un pseudo dédié.
        Le graphisme part en cacahuète au bout de la 3e réponse au message (le 3e message devient illisible, même quand on le rédige car collé au bord de l’écran – sur mobile)
        Visiblement les commentaires laissé sous les articles sont modérés. Ça arrive chez qui ?
        Je suis un peu chamboulée par son esthétique.
        Je vais peut-être finir par m’habituer.

        • En plus il y a des j’aime sous les commentaires. Au secours.

          • Et on peut les partager sur Facebook ou Twitter..

          • Arrivera-t-on à suivre, sur la durée, tous les sujets autonomes lancés en dehors du forum principal ?

          • Ultime requête : svp est-il possible de faire remonter les nouveaux posts comme c’est le cas ici. Afin que les nouveaux sujets lancés soient bien visibles. Je viens de poster une information capitale et la voilà noyée sous le torrent de posts paniqués d’une certaine Ostros qui s’est laissée aller à son incontinence textuelle. Quand ça poste en bas du flux, ça oblige à scroller longtemps pour aller chercher les nouveaux posts. En un mot : c’est pas top-top.

        • Un changement de design est toujours déroutant au premier abord. Par contre, si on ne peut vraiment pas créer de compte lié à un pseudo unique, ça risque d’être compliqué, même si ça donnerait toujours une excuse pour se désolidariser de ses posts.

          • Sauf erreur, je crois qu’on peut donner un pseudo à la place d’un nom, l’important étant de renseigner ensuite une adresse mail qui elle n’apparaît pas lors d’un commentaire sur le site.

  6. K, si tu traines dans les parages, je viens au rapport après avoir lu Fonds perdus de Pynchon que tu m’as recommandé. Je ne te cache pas que j’ai un peu souffert et que j’ai même dû sacrément m’accrocher surtout au début. Devant ce fourmillement de personnages, de références à la pop culture, aux quartiers de NYC, à ce qui a le plus mal vieilli dans le bug de l’an 2000 et ses suites, je me suis dit au départ que c’était pas loin d’être illisible. Surtout que Pynchon ne fait pas grand-chose pour aider le lecteur à comprendre, qu’il prend toutes ces références pour acquises – ce qui a fait dire à un journaliste du Guardian que le livre était somme toute assez provincial tant il ne pouvait être compris que par des américains voire des new-yorkais, provincialisme qu’on ne pardonnerait pas à un auteur étranger – et donc explique le moins possible. Mais quelque chose m’a quand même tenu et je n’ai pas mis si longtemps à le lire. Je n’irai pas jusqu’à dire que le roman est haletant comme le prétend l’extrait de la critique de l’Express figurant sur la page de couverture mais j’ai été pris. Pas par le récit en lui-même, qui n’a en définitive que peu d’intérêt, mais par sa galerie de personnages, le principal surtout (Maxine) et son humour très particulier, très sarcastique. Le livre est en cela vraiment drôle et riche en formules bien senties. Evidemment, je n’ai pas tout compris, beaucoup de références m’ayant échappé, mais le livre est assez fascinant dans sa précision maniaque qui ferait passer les livres de Bret Easton Ellis pour des romans d’arrière-garde. N’appartenant pas au monde décrit – les entrepreneurs de la tech et la faune qui tourne autour – je ne peux toutefois juger de sa justesse. Ce qui est étonnant c’est que ce monde et son émerveillement autour de l’émergence du 2.0 parait très vieux, très daté, à tel point qu’on se demande pourquoi Pynchon a voulu le ressusciter.
    Quand le roman évoque en son mitan le 11 septembre 2001 et qu’il se calme un peu, je le trouve vraiment intéressant. Je ne me souviens pas d’une telle évocation de cet événement qui tout en en prenant la mesure arrive à ne pas en faire un point de bascule total. Je le trouve plus précis, plus juste et plus cruel que bien d’autres romans sur le même sujet. Ce qui m’a aussi étonné c’est l’espèce de bain politique gauchisant du roman. Je ne crois avoir jamais autant lu dans un roman, a fortiori américain, l’expression « capitalisme tardif » qui doit revenir pas moins de 10 fois dans le livre. De même, il est assez rare de trouver parmi les personnages quelques gauchistes ou des personnages qui tiennent des propos plutôt de gauche sans qu’ils soient folkorisés ou rendus hystériques (coucou Roth). Pareillement, l’insistance sur les méfaits d’un personnage travaillant pour les services secrets et ayant commis de basses besognes en Amérique centrale et ailleurs au nom du néo-libéralisme (c’est vraiment expliqué aussi nettement dans le roman) est aussi assez originale, et ce d’autant plus que c’est raconté avec une forme d’évidence.
    Quant à la traduction, au début je sentais un peu trop l’anglais dessous le français et à certains moments je percevais des impasses dans la résolution de certains problèmes de langue, mais au fur et à mesure de la lecture ça disparaissait. Parfois, l’argot français employé me paraissait un peu trop vieillot pour l’époque.
    Bref, je serais bien incapable de dire si le livre est réussi, ce qu’a vraiment voulu faire Pynchon mais ce qui est sûr c’est que c’est un drôle de roman, complètement singulier, ce qui n’est pas rien.

    • Je ne regrette pas de l’avoir conseillé.

      L’aspect ultra new-yorkais du roman avait rendu la première lecture difficile : encore plus que d’habitude, j’avais l’impression que Pynchon nous parlait dans une langue étrangère que, cette fois-ci, je déchiffrais difficilement. Pourtant, Pynchon n’est pas moins hyper spécifique et documenté dans ses autres romans : un ami indien me disait qu’il y avait une blague sur le cricket dans Contrejour qu’il était sûr que peu de lecteurs pouvaient comprendre. Ne pas la comprendre ne me gêne pas parce que je ne l’ai même pas vue. Par contre, il rajoute dans son texte un élément du réel, une présence matériel (même si je ne comprends pas, je lis le mot, je le vois, et finalement je capte forcément un peu de ce dont il me parle en baignant là-dedans dans ma lecture). Il aime aussi prendre des faits réels, les inclure dans ses romans, donnant l’impression qu’il s’agit de fabrications farfelues alors que pas du tout. Le vrai est constamment étonnant.

      Le titre français est très bien trouvé : Fonds perdus. Pynchon est sans doute à 85 ans un anticapitaliste désabusé, mais il n’en reste pas moins toujours, à mon avis, lucide sur le fonctionnement d’un tel système économique. Ceux qui ont vu Inherent Vice se rappellent de la Golden Fang qui dans une parfaite logique capitaliste vend de la meth et les services dentaires pour réparer les dents détruites par cette drogue. Le monde virtuel de la tech permet aussi — en plus de s’intéresser à ce monde en lui-même — de suivre la circulation de ces capitaux, ces fonds perdus. Et leurs répercussions. La toile indemêlable.

      • Oui et je te remercie du conseil.
        Je suis assez impressionné qu’à plus de 70 balais il ait réussi à écrire un roman foisonnant, question de pratique sans doute.

        • Dans Contrejour, l’anarchisme joue un rôle important dans le récit — ça, et les mathématiques, et quarante mille morceaux de récits, Fonds Perdus et à peine fourmillant par rapport à ce roman —, et en recherchant ce qui se disait à ce sujet sur internet, j’ai trouvé un article universitaire de 2020 dont l’argument est le suivant : au fil des romans, la présence de la pensée anarchisme de Pynchon s’est clarifiée et solidifiée. Je ne sais pas si j’irais aussi loin ; oui, on ne peut pas rater l’anarchisme dans Contrejour, de nombreux personnages étant des militants anarchistes, mais je ne sais pas si pour autant cela veut dire que Pynchon s’est réveillé un matin croyant que la révolution était possible contrairement au pessimisme reflétée dans ses romans précédents.

          Ceci dit, j’ai trouvé la comparaison entre Gravity’s Rainbow et Against the Day intéressante. Ce forum-ci étant désormais has been, je poste un lien vers 90 pages en anglais pour le simple plaisir de partager (ou cliquer sur envoyer).

          https://openworks.wooster.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=11849&context=independentstudy

          Alors, ça me donne envie de feuilleter Against the Day. Page 372 : « Provoked by the bombing of the Teatro Lyceo during a performance of Rossini’s opera William Tell, the police had rounded up not just Anarchists but anybody who might be in any way opposed to the regime, or even thinking about being. »

          Je me dis : Pynchon étant Pynchon, cet attentat a réellement existé. Peut-être qu’il est ultra connu et que je suis ignare. En tout cas, généralement, les romanciers moins documentés optent pour le vraisemblable — quoiqu’il faut aussi être documenté pour que le vraisemblable soit vraisemblable.

          Donc oui : c’était en 1894. Un certain Santiago Salvador a planté la bombe, et Le Petit Journal en France (rien à voir avec Quotidien) l’a illustré de la sorte : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Liceubomb.jpg

  7. La semaine prochaine l’émission de France culture Avec philosophie reçoit Ranciere durant 4 jours pour parler politique et littérature. Hâte.

  8. Pour ceux qui lisent Le vingtième siècle, est-ce vous savez si les chapitres numérotés, qui correspondent pour l’essentiel à des extraits de correspondance de Benjamin et de ses proches, sont authentiques ?
    Dans ce cas, le roman serait écrit plus ou moins à moitié par l’auteur ce qui ne me scandalise pas bien sûr mais est inédit pour moi (d’autres exemples ?). J’imagine que ça a un rapport avec la combinatoire évoquée dans le livre.

    • je pense que tout est apocryphe mais inspiré de propos réels, ou de faits documentés.

      • Je viens d’en commencer la lecture,une cinquantaine de pages,j’ai envie de crier au secours,donnez moi une raison de continuer,ça vaut vraiment le coup de s’accrocher?J’ai l’impression que la qualité des fragments qui nous sont donnés à lire est très inégale,certains sont vraiment très chiants,autant ce type de structure peut être plaisante avec ce côté puzzle mais ça finit aussi par être décourageant.

        • Je peux comprendre que ce soit laborieux. Peut-être qu’une des façons d’avancer est de vraiment prendre au sérieux ce que Bellanger construit autour de la figure de Benjamin.
          Ca peut aussi passer par une documentation sur Benjamin. Récemment j’ai par exemple écouté ça, qui, comme toujours Didi-Huberman, est assez lumineux, notamment sur la notion d’aura, centrale chez Benjamin, et donc centrale dans Le Vingtième siècle.
          https://www.youtube.com/watch?v=E36ClrhkzSA&t=6s

          • Merci François je vais faire une pause et regarder,il est vrai que je suis ignorant des écrits de Benjamin,là je suis paumé.

          • Je crois que ça peut se lire sans. Mais peut-etre que deux ou trois repères biographiques sur ce sacré bonhomme pourront t’aider.
            Si tu passes sur le forum de Chantier autonome, je te file un lien bio très nourrissant

  9. « Si l’on s’efforce de créer un espace réaliste, il faut faire de même avec le son. Pendant que j’écris ces lignes, j’entends au loin des cloches qui sonnent, je perçois le grondement de l’ascenseur, le tintement éloigné d’un tramway, l’horloge de l’Hôtel de Ville, une porte qui claque …Tous ces sons existeraient aussi si les murs de ma chambre, au lieu de voir un homme en train de travailler, étaient témoins d’une scène touchante ou dramatique en contrepoint de laquelle ils auraient peut être même une valeur symbolique. Est il juste, alors, de les supprimer ? Dans le vrai cinéma parlant, la vraie diction sera -parallèlement au visage sans fard dans une chambre authentique – la parole ordinaire et quotidienne telle qu’elle est prononcée par les hommes ordinaires… »
    Cet extrait est de Carl Theodor Dreyer, tiré d’un texte écrit en 1933. Il est cité dans un texte de 1968 de Jean Marie Straub (« Féroce », à propos du cinéma de Dreyer), repris dans les Cahiers du cinéma de ce mois de janvier.
    Qu’est ce que c’est bien, qu’est ce que c’est beau, qu’est ce que c’est juste.
    Ce sera mon cadeau du vendredi.

  10. Boniments parait aujourd’hui et voici un premier entretien de François sur le livre : https://www.youtube.com/watch?v=K5w5yeWZIvk

    • Merci Charles

    • Salut François,
      Dans l’entretien avec Théry, je te trouve dur quand tu parles des troubles et que tu dis que ça ressort à une logique économique. Je vois ce que tu veux dire d’un côté, et j’ai par exemple tout de suite pensé à la mode du diagnostic HPI chez les enfants. Il y a d’ailleurs un dossier consacré à ça dans un Télérama récent sous l’angle justement du business que ça engendre: le côté « tous HPI » Dès qu’un enfant n’est pas adapté à l’école: « ah mais il est peut-être HPI ». Je n’ai pas pu le lire je suis pas abonné mais je vois l’idée.
      Et en même temps, je vois aussi beaucoup de témoignages par exemple de gens de 35-40-50 ans, qui disent: « à 50 ans, on a enfin mis un mot sur ce que j’avais, sur pourquoi je me sentais inadapté toutes ces années, on m’a dit vous avez un trouble autistique, vous avez un trouble de l’attention, vous avez un QI supérieur à la moyenne, ça m’a soulagé, j’ai pu faire ça, ça ou ça pour être mieux etc etc. »

      Si ces gens avaient eu des outils plus tôt, ils s’en seraient peut-être mieux sortis. Donc pour moi, ce n’est pas si mal que ces diagnostics se soient développés. Si ça aide vraiment des gens, ce n’est pas uniquement économique. Qu’en penses-tu?

      Peut-être que tu développes mieux dans Boniments ceci dit, mais je ne l’ai pas encore. Demain!

      • @Mathieu : je me tape l’incruste. Il est sans doute vrai que la médecine ne cessant de faire des progrès dans l’identification des pathologies, certains en ont bénéficié et c’est heureux. Mais on ne peut effectivement ignorer toute l’industrie autour des HPI et des fameux troubles de l’attention (encore plus massifs outre-Atlantique) et autres. En visionnant la vidéo et le passage sur la désocialisation de l’épuisement professionnel et sa psychologisation, je ne pouvais m’empêcher de penser à des ex-collègues qui se disaient très vite en burn out alors que leur épuisement venait sans doute d’une frustration professionnelle associée à un statut de merde. Et j’ai toujours un peu tiqué en me disant que, quand même, certains s’écoutent un peu trop – oui je suis un peu de la vieille école. Je ne parle évidemment pas des salariés broyés par un management odieux et inhumain mais de ceux qui supportent mal la moindre contrainte. En fait, ce qui m’agaçait c’était peut-être plutôt ou cela devrait plutôt être ce repli psychologique où on est très attentif à ce qu’on ressent et moins à ce qui en est la cause structurelle. Mais peut-être que le capitalisme néo-libéral aura aussi produit un nouveau type d’individu à l’écoute, des autres mais aussi beaucoup de lui-même, qui n’envisage que de s’allonger sur un divan ou recourir à un coach pour régler ses problèmes.
        Ca me fait aussi penser à tous ces parcours de reconversion dont on a déjà beaucoup parlé, ces cadres de l’Oréal qui sont devenues coach ou qui ont ouvert une fromagerie dans le 9ème arrondissement après un burn ou bore-out. Ce qui est intéressant c’est que si ces gens ont changé de domaine d’activité ils ne semblent pas avoir changé de langue ni de discours, ils n’ont fait que changer d’entreprise en appliquant ce qu’ils ont appris en école de commerce à leur nouveau « projet ».

        • Mais on ne peut effectivement ignorer toute l’industrie autour des HPI et des fameux troubles de l’attention (encore plus massifs outre-Atlantique) et autres

          A commencer par l’industrie des médicaments. L’enfant d’un couple de petits bourgeois que ma mere connaît de loin est déjà sous traitement de médicaments type xanax à 10 ans. Troubles de l’attention avec hyper activité. Il père des câbles et casse tout chez lui et à l’école. Une gamine prolo que j’ai connu était elle suivie par une pédo-psy, car agitée en classe elle avait tendance à beaucoup pleurer quand la prof lui disait d’arrêter. Les professionnels qui suivent et médicamentent ces gamins ne portent pas d’intérêt au contexte. Les parents du premier sont des malades de fric, endettés comme pas possible pour se payer plus de luxe que ce qu’ils possèdent. La mère a renié ses deux premiers enfants. Ils mettent une pression monstre au dernier (l’hyperactif violent) qui doit être meilleur que les meilleurs de sa classe. Il y a un climat degueulasse dans cette famille.
          La seconde vivait dans des conditions matérielles catastrophiques et subissait quotidiennement les coups et violences verbales de sa mère qui en plus l’escalavagisait. Mais la pédo-psy une fois par semaine c’était pour qu’elle se tienne à carreau à l’école.

          • Pédo-psy d’hôpital de jour, gratuite. Je précise*

        • Et d’accord aussi sur le fait que ces personnes qui à 50 ou 60 ans « mettent enfin des mots sur leur maux », restent dans une posture de patients, à se regarder le nombril, s’analyser, au lieu de comprendre en quoi le contexte dans lequel ils ont évolué enfant
          ou plus tard était délétère. Si on se dit que les souffrances liées à l’école ou au travail étaient plus terribles avant l’apparition de ces dénominations de maladies psychologiques alors on considère que le fait de les avoir débusquer suffit à résoudre les différents problèmes. Puisque les identifier permet d’apporter une réponse médicale. L’affaire est donc réglée. Et l’école et les conditions de travail délétères peuvent perdurer. C’est ce que François expliquait précédemment dans un post lorsqu’il disait que les médecins participent au maintien de l’ordre (je le dis grossièrement).

          • De l’ordre en place*. Décidément.

          • Ouais mais HPI ou autiste, il y a aussi souvent des blocages d’individus à individus, hors des super-structures comme le travail ou l’école, c’est pour ça que je prenais cet exemple.

          • Ce « hors des super structures » est un peu problématique
            Quel est donc cet espace qui échappe aux super structures? La famille? Hélas la famille est elle même tout à fait intégrée aux super structures, quand elle n’en est pas tout simplement une composante.

          • Par d’individus à individus, je voulais dire tout simplement une situation quotidienne où on se retrouve avec un autiste par exemple et que la communication est difficile du fait de son trouble par timidité, regard fuyant, clôture sur soi etc etc

          • la question serait de savoir si on a vraiment avancé en passant d’autisme à troubles autistiques
            (c’est une vraie question, je la pose sans ironie)

        • Très juste, j’ai bien conscience que ce que je dis là est très centriste, et que par exemple pour supprimer le mal-être à l’école d’un enfant inadapté au système scolaire, mieux vaut changer le système que changer l’enfant. Alors que toute cette psychologisation fait l’inverse. Idem pour les burn-out et les reconversions.

          Mais en fait ma question c’est : à partir de quand ça bascule? A partir de quand le développement du diagnostic HPI devient ce business? A partir de quand on passe du médical à l’économique? Vous me direz sans doute que c’est l’un dans l’autre dès le départ, mais du coup c’est indémerdable. C’est vraiment un boniment quoi. Mi-vrai mi-faux. On te diagnostique HPI, t’es vraiment content, ça t’aide sans doute vraiment, mais au passage on fait un petit billet sur ton dos parce que le test de QI que t’as passé chez la psychologue coûte comme par hasard 400 dolls.

          • Tu dis HPI ou autiste, il y a aussi souvent des blocages d’individus à individus, hors des super-structures comme le travail ou l’école. Or c’est d’abord pour les intégrer au système école ou travail que les soins sont proposés. On est dès le départ dans une nécessité pour les familles de faire que leur gamin s’adapte aux systèmes, qu’il y soit le plus autonome possible pour ne pas être un boulet et aussi parce qu’il est admis que le bien être passe par le fait de participer à la société telle qu’elle est. D’y avoir sa place (Donc un job).

            Pour répondre à ton autre post : la santé est un secteur éminemment rentable. Tu n’as pas idée. Ça dépasse l’entendement. C’est vraiment malsain.

          • Les plus gros lobbies mondiaux sont le lobby pharmaceutique (firmes Sanofi, Bayer, Upsa), l’agrochimie (Monsanto), le sucre, le tabac.

          • Je n’ai pas écouté la vidéo ni encore lu Le nouveau livre, mais ça me paraît le bon moment pour dire que, moi, je trouve que j’ai un haut potentiel intellectuel.

          • @Mathieu
            Tu poses des questions compliquées et sur lesquelles mon opinion n’est pas faite.
            J’ai quand-même une conviction concernant les diagnostics de troubles du spectre autistique comme l’Asperger. Ces troubles, ou cette différence neurologique, sont manifestement plus faciles à vivre quand ils sont nommés.
            Dans une société idéale, et qui n’adviendra pas, on n’aura pas besoin de « mettre des étiquettes  » sur les fronts des gens (comme le chantait je ne sais quel Vincent Delerm).
            Et là si. Parfois on a besoin.

          • Sur le nouveau site, protégé par le pseudonymat (comme un hydrocéphale derrière un loup), j’aurai deux trois pièces à verser au dossier.

          • A propos de nouveau site, en voici l’adresse passablement originale et sans surprise narcissique : https://francoisbegaudeau.fr/
            J’invite la communauté de begaudeau.info à basculer dans le forum dudit site. Qu’on voie au moins si c’est fonctionnel.
            Pour l’instant, pas beaucoup de contenus, mais quand même un film et une pièce inédits.
            On étoffera à mesure.

          • François, j’ai foncé sur le nouveau forum et il semble qu’il faille créer des sujet qui seront distincts les uns des autres. Si c’est le cas je trouve ça cloisonné et moins convivial. Et aussi qu’on doive à chaque fois qu’on poste inscrire de nouveau son pseudo, j’ai pas vu d’espace pour se connecter. Peut-être que je me trompe. Je vais explorer.

        • pas mieux

      • L’un n’exclut pas l’autre
        Je commence l’entretien en disant que les mensonges libéraux sont souvent des semi mensonges.
        Il est assez vrai que le Iphone est bien pratique.
        Donc le DSM n’est pas que le registre d’une opération de controle doublée d’une opération marchande : il est le produit d’un affinement des diagnostics. Tout ça marche ensemble (comme peuvent parfois ensemble libération du marché et libération des individus)
        Il reste qu’il y a actuellement sur le marché du trouble pléthore de troubles absolument pipeau
        On pourrait aussi se demander si le mot trouble est le bon ; pourquoi cette péjoration? cette pathologisation? De ce genre de choses on parlera mardi autour du Zabat. Mais c’est pas à Saint-Jean-de-Luz

        • Je suis de retour à la capitale en héros, tel Zizou en 2005, je serai donc présent mardi.
          Après Valenciennes et Arles, j’attends le 3ème volet sur St Jean. Spoiler: c’est turbo bourge et turbo de droite. En 10 jours, j’ai croisé François Fillon, Sonia De Villers, Maxime Switek et Fred Beigbeder. C’est pour donner envie.

          • Sonia De Villers ferait un bon sujet de livre.
            A-t-on jamais vu sur Terre un individu aussi convaincu d’être un soldat du Bien?

          • Extrait de sa fiche Wikipédia :
            « Issue d’une famille de sensibilité de gauche, elle entre en 1999 dans la rédaction du Figaro, journal classé à droite, d’abord aux pages « Culture », puis à la rubrique « Médias et communication » du Figaro Économie, où elle reste dix ans. »

          • En parlant d’étiquetage des troubles, je me souviens avoir été très déçue par Jeremy Ferrari interviewé en mars 2022 par Konbini. On voyait clairement un plaisir narcissique qu’il avait à dérouler la liste des troubles qu’une clinique hyper chère lui avait trouvés. Je vous resisitue cet extrait :
            En cure de désintoxication ils me disent vous êtes alcoolique, je leur répond faites mieux. Oui car la cure coûtait chère. Quand même je ne suis pas venu pour rien. Si c’est juste pour me dire que je suis alcoolique, j’en avais déjà conscience. Donc alcoolique.
            J’ai un trouble de l’attention avec hyper activité. Je suis haut potentiel ça c’est pas une maladie mais ça a un impact direct sur les autres troubles que j’ai. Je suis obsessionnel compulsif et obsessionnel idéatif. Tu obsèdes sur des symboliques. Etc. Il explique ce qui se passe dans sa tête quand il reste bloqué toute la journée sur une idée.

          • resisituer (verbe) : le fait de restituer en situant, deux fois.

          • En effet. Je me souviens aussi du récit dans sa tentative de suicide dans En aparté…bien gênant.

          • Jamais aimé ce type. Ce que j’ai vu de ses spectacles n’est pas nul mais tout y toujours très attendu. Il te dit des clichés comme s’il faisait la découverte du siècle. Et il a l’autosatisfaction permanente pénible.

          • Bien résumé.

  11. Un auteur que je n’ai jamais lu mais qui m’intrigue assez pour l’amateur de genre que je suis : Stephen King. Cela vaut quoi pour ceux qui l’ont lu ? Les critiques ont l’air de le bouder un peu mais je me dis que y a forcément un truc quand on génère autant d’imaginaires

    • Les critiques le boudaient il y a 30 ans, maintenant il est pris très au sérieux.
      Moi c’est pas trop ma came mais je n’ai lu que Ça et Shining. Ça est pas mal, cette idée de clown tueur reste géniale mais ça tire à la ligne et la mythologie construite autour de son personnage au fil des tomes finit par devenir grotesque et infantile. Le style est parfois laborieux et Long aurait vraiment gagné à raccourcir certaines scènes inutilement longues. Mais K ne sera pas d’accord.
      Shining est pour moi raté. Très explicatif, lourd, trop psychologique et ennuyeux surtout quand on a vu le film. C’est un peu le problème que j’ai avec la littérature d’horreur : elle ne m’a fait pas vraiment peur parce que le cinéma l’a complétement ringardisée.

      • Ça, Le Fléau, Misery, Carrie, Histoire de Lisey. Le deuxième tome de la Tour Sombre.

        • Ok merci les amis, je vais commencer par Ca que j’ai acheté récemment je pense. Le film de 2017 m’avait plutôt plu.

          • C’est une très bonne porte d’entrée. Ado, j’ai lu plusieurs de ses romans et nouvelles mineures. Il n’y a que Ca qui m’est resté. J’ai le souvenir d’un grand talent pour te faire entrer en 2 lignes dans la tête de personnages « identifiants ». Un savoir faire à l’américaine, qui a fait école dans le roman d’épouvante. Pas étonnant que le type ait été autant adapté de façon industrielle à la TV, c’est parfaitement dans les normes.

            En revanche j’ai detesté le film récent, pas pu le finir. Je regrette que Cary Joji Fukunaga ait été viré du projet, le roman est fait pour lui.

    • Jamais lu de Stephen King.

      • Même ado.

        • Fais pas le malin, ça ne s’est joué qu’au manque d’accès à une imprimante.

          • Seldoon, quand bien même Julien aurait eu accès à une imprimante, aurait-il su s’en servir ?

  12. Une autre séance pour le gang des bois du temple, lundi 16 janvier à 20h à Pompidou :
    https://www.centrepompidou.fr/fr/programme/agenda/evenement/afRailN

  13. Des visions ces jours-ci d’un Fédéfiction où Albert Serra filmerait nos bons Français lors d’une Coupe du Monde en terre étrangère. À défaut, on a les images d’un Didier Deschamps annonçant sa prolongation aux côtés d’un Noël confus par sa digestion.

    Évidemment, on aurait aucun plan d’un terrain de football.

  14. Je voulais juste partager cette vidéo parce que, snif, Jeff Beck est mort hier :
    https://www.youtube.com/watch?v=jSJGEn4FDys

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