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Les inventions, c’est maintenant

 

En septembre 2009 fut publié L’invention du jeu, récit pour lecteur sans âge.

Le livre ayant connu un immense succès en forêt vierge, les éditions Hélium m’ont proposé de le rééditer en juin de cette année.

Nous étions en octobre 2013 et, au cours de mes recherches sur la vie de William Will dans le cadre de D’âne à zèbre, je venais de tomber sur un texte inédit à ce jour, comme à peu près toute l’œuvre de Will. Soufflé par ce récit de l’invention du président, j’eus envie d’en écrire de semblables. Ainsi, à l’originel récit de l’invention du jeu, s’ajouterait, dans cette réédition, un ensemble de brefs récits contant des inventions. Celle de la carotte, du jeudi, du Japon, de l’amour, etc.

Je me devais de livrer ici le texte de Will sans lequel rien n’aurait été possible. Bien qu’il constitue une parfaite mise en bouche, chacun y reconnaîtra sa patte.

Couv inventions bégaudeau

Le président

(Texte inédit)

Vint un jour où Julie se dit : ça ne va pas.
Bien sûr elle aimait entendre, depuis son quatrième étage, le bourdon lointain se clarifier en moteur de véhicule deux-roues. Aimait plus encore courir à la fenêtre regarder le scooter stoppé devant le 42 rue des Francs Bourgeois. Mais ensuite l’affaire n’allait plus de soi. Il lui fallait, chaussant ses bottes vertes en vrai cuir de grenouille, descendre dans la rue, stabiliser l’engin, le pousser sous le porche, puis dans l’ascenseur exigu, puis dans sa salle à manger où les amants se feraient gouter des mets indiens en se tendant de réciproques fourchettes.
L’amour valait bien ces efforts, mais un amour sans effort ne serait-il pas plus agréable ?
Vint un jour, oui, où Julie se dit qu’elle préférerait un amant qui aille de soi.
Qui se meuve par lui-même.
Qui se débrouille avec l’ascenseur.
Qui la surprenne dans sa cuisine, testant le riz basmati sur sa langue affamée.
Bref un amant doté de jambes – et de bras pour l’étreinte, car sur ce point le scooter manquait d’envergure.
Il suffirait en somme que le scooter ne vînt pas seul ; qu’il fût chevauché par un homme. Ou une femme, mais Julie préférait les hommes pour leur poil aux oreilles.
C’est ainsi qu’après moult réflexions, observations analyses statistiques, dessins-tests, moulages de nez, ajouts de lunettes, choix de costume Armani, elle inventa François Hollande. Qui par chance n’était pas malhabile en scooter.
François était par ailleurs Président de la République. C’était à prendre ou à laisser. Songeant aux garden-party de l’Elysée, voyages officiels à Washington, actions humanitaires en Inde, coudes pas sur la table, robes gratuites, sourires forcés, paparazzi partout, Julie prit.
Amélie, elle, aurait laissé.

 

91 Commentaires

  1. j’ai relu des histoires de « au début »
    et 3 choses me sont venues qui m’ont mise dans des humeurs bien différentes :
    chose 1 chaque histoire commence par « au début »/humeur eh ben (eh ben c’est maintenant que tu t’en rends compte)
    chose 2 ces histoires de grossesse ne manquent jamais d’aller vers des choses psy et quand François aborde la question psy ça me plait moins. question : on ne peut vraiment pas aborder la question grossesse sans passer par la case psy ?/humeur morose
    chose 3 la dernière histoire je l’ai toujours lue comme le récit d’une femme mais depuis que certains sitistes ont dit que dans la nouvelle version de « l’invention du jeu », Amélie on dirait François, j’ai relu cette histoire comme si c’était François qui s’y exprimait : François qui s’exprimait sur ce qu’est une année scolaire pour lui, sur ce qu’est être enseignant de la place d’enseignant, sur son ressenti devant ses collègues enseignantes. ça pourrait aussi être François qui dirait qu’il se pose comme une coccinelle sur l’épaule des gens, discrète coccinelle, coccinelle qui observe et regarde « ce qu’il y a »/ humeur contente : je me dis que c’est comme ça que François intervient ici sur cet espace, comme une coccinelle, discret gentil attentif. j’en suis assez (comme absolument)convaincue

    • françois est bien dans ce récit, mais pas sous le masque de la narratrice

    • @Helene: Pffff une coccinelle.
      Pourquoi pas une cétoine dorée tant qu’on y est.
      Hier il y en avait une qui rodait autour de moi en bourdonnant bien fort. J’aime bien cet insecte. Je me suis retenu de ne pas l’attraper.
      Tu sais que les arbres à papillons attirent vraiment les papillons ? C’est fou ça.
      Ce matin je me disais que ma terrasse ressemblait beaucoup à une estrade de kermesse et je me suis souvenu de la légende de quand on m’ avait déguisée en coccinelle pour y danser et que c’ était vachement mignon-rigolo apparemment.
      Avec des ailes en papier crépon j’imagine.

      Sinon sur le sujet de au début : ce matin j’ ai appris que celui qu’on appelle mon amant venait d’avoir son enfant.
      C’est bien, je ne l’ai pas senti passer celui-là.
      Je lui ai demandé s’il avait appelé Spartacus mais non, c’ est pas son prénom.

      • je me marre avec toi sur mon idée fantaisiste de François en coccinelle sur ce site. tu as déjà vu un homme qui se prend pour une coccinelle ?

        • @Helene: Un homme homme ou un homme mâle ?
          Non mais parce que si c’ est homme mâle, souviens toi de ce que nous a démontré marcel en 1998.

          • annelaure c’est quoi la différence entre un homme homme et un homme mâle ?

        • @Helene: Roooh c’ est pas vrai Helene qu’il faut que je t’explique tout de la vie.
          Ben par exemple, jusqu’ à preuve du contraire, jusqu’ à ce que tu me montres tes écailles, tu appartiens à l’espèce humaine.
          Tu es donc un homme homme.
          Ensuite, je pense que tu possèdes des organes sexuels féminins et jusqu’ à ce que tu me racontes que tes enfants sont sortis d’œufs enterrés dans le sable, je considère que tu es un homme femelle.
          Capiche ?
          Bon je pars la journée dans l’océan pour de vrai.
          Adios.

    • @Helene: Oh! Et Helene, puisque tu est reparti sur les histoires de grossesses et on ne sait pas trop ce que ça fout dans les inventions mais c’ est pas grave, il faut que je te raconte mon rêve de la nuit dernière.
      Je sais que tu aimes ça , les rêves.
      Il vient de me revenir en mémoire.
      J’ai rêvé de l’une de mes patientes, une belle jeune femme célèbre pour sa phénoménale ambivalence.
      C’est madame oui mais non mais oui mais non…
      Sa mère est morte il y a un an. C’ était elle, la seule, qui veillait sur elle. Elle m’ avait épatée par la suite car elle était assez sereine et stable vis à vis de cette perte.
      Une fois elle m’a confiée que certes c’ était difficile de ne plus avoir sa mère mais que ce qui comptait c’ était ce qui restait de vie et qu’ elle-même était encore en vie et devait s’en réjouir. Elle pleurait. De joie en fait je crois.
      Il y a environ un mois, elle nous est revenu toute soucieuse.
      Elle était enceinte. Elle ne savait pas trop quoi faire de ça, mais oui mais non mais oui, et puis a décidé d’avorter.
      Lorsque je suis partie en vacances elle était hospitalisée en attendant le passage à l’acte et ne changeait plus d’avis.

      Et voici donc mon rêve :
      Je lui disais qu’elle pouvait le garder si elle le voulait en lui désignant timidement son ventre.
      Elle était toute soulagée de ce que je lui disais et nous nous sommes prises dans les bras l’une de l’autre.
      C’était plein d’amour. C’était merveilleux.
      Finalement c’ est elle qui finissait par m’entourer totalement de ses bras et je me suis retrouvée prise dans une sorte de cocon protecteur.
      Il faisait tout noir et je me suis effondrée.
      En larmes ou en disparition, on sait pas trop, je me suis réveillée.

      • les grossesses ont à voir avec les inventions, « au début » c’est un livre d’invention : l’invention de la filiation (je me suis relue pour ne pas écrire autre chose, tu ne m’aurais pas loupé, comme tu aimes le faire, et qui me fait toujours sourire)
        merci de m’avoir raconté ton rêve. il te raconte très bien, comme le font les rêves, aucun scoop. les rêves que me racontent mes proches me font souvent rire tellement ils sont drôles, farfelus, révélateurs de ce qui leur importe vraiment

  2. @Acratie : ah, merveille Acratie !C’est un bouquet de lumières ton texte,ça rit, et c’est filou et tendre comme du Bégaudeau :j’adore, vraiment !

    • @patricia: Oh là là, merci à toi. Vraiment.

      C’est drôle comment nait une idée. Il y avait ta provoc à écrire, j’avais bien envie, il fallait lire le livre avant, et il y avait l’invention du rainbow loom qui fait fureur dans les cours d’école. J’avais bien envie d’écrire sur ce nouveau jeu et le détournement qu’en font les enfants. Quand j’ai lu le livre, hier, tout ça s’est mélangé.

      A l’origine, le personnage c’était Josette, mais le lancer de marteau s’est invité là comme invention imprévue j’ai pensé à Manuella, championne de la discipline qui vit dans le 53, donc ce fut Manuella, en hommage aux sportives dont on parle peu.

      Et comme il fallait de la poésie pour nommer l’invention, donc Flup et Jeanne allongés dans l’herbe, la part to the smooth.

      • @François: En fait en lisant les autres inventions j’ai eu l’impression pour certaines que tu les portais depuis longtemps. Par exemple Japon parce que c’est plein de caractéristiques précises, ou le chocolat fondu à cause de l’image, même le célibat associé au balai c’est directement imaginable. Pour Josette et l’eau chaude la connexion est plus mystérieuse, et je ne parle même pas de O.K. Tu préfères que ça reste mystérieux ou tu peux en dire plus sur le cheminement de ces textes ?

        • Non, ces textes sont un peu sortis de nulle part. Quand je suis parti sur l’idée des inventions, il a fallu travailler assez vite car la date d’imprimage était imbougeable
          Sur la méthode, chaque texte est spécifique, et je ne sais plus exactement le processus.
          Une chose que je peux dire : certains textes, comme Le placard ou les majorettes, se sont conçus à l’envers, partant de la fin et cherchant un maximum d’écart entre les deux bouts. Si vous inventez le presse-citron et que vous partez d’un citron, forcément ça fait moins de marge d’imagination, de fiction.
          Je détaille : majorettes renvoie à cuivres qui renvoie à trompette qui renvoie à bouche bouchée qui renvoie à la bouche bouchée du personnage qui renvoie à baillonnner qui renvoie aux raisons pour lesquelles on la baillonne etc
          Le premier texte, par exemple, part sur un moindre écart : d’ane à carotte il n’y a pas loin. Ce texte n’est sans doute pas le plus surprenant mais je voulais commencer sobre.
          L’enjeu, souvent, a été de masquer autant que possible la chose inventée tant qu’elle n’apparait pas dans le texte. Que le lecteur se demande : mais d’où va-t-elle surgir? Evidemment c’est compliqué: elle est en titre. L’objectif, impossible, a été de faire oublier le titre. C’est aussi pour ca que je me permets, dans les textes courts, de ne pas centrer sur l’invention annoncée.

          • @François Bégaudeau:
            « d’où va-t-elle surgir ? » c’est exactement la question en effet, elle offre une lecture-jeu. Evidemment, donner la solution en titre complique la conception du jeu (là je pense au texte que j’ai écrit, aucun intérêt ludique pour le lecteur si le l’appelle l’arc en ciel). Mais promis, La bassine d’eau chaude, c’est pas du jeu.
            J’aime bien que tu indiques comme tu le fais souvent les contraintes de temps, d’imprimage etc qui conditionnent le travail de l’écrivain, comme le travail de tout le monde.

          • Sur le caractère prosaïque du métier d’écrivain je lis en ce moment Buvard de Julia Kerninon, jeune écrivain dont c’est, je crois, le premier livre. C’est un livre sur la littérature et c’est aussi la création par JK d’un personnage au parcours compliqué, cette auteur admirée par celui qui l’interroge et qui va découvrir ses habitudes, ses bricolages, son passé. Captivant.
            Le prochain sur le même sujet sera Manuel d’écriture et de survie de Martin Page.

          • au secours, chef web : impossible de poster sur Dis-moi et sur Le moindre mal. « connectez-vous pour répondre », je le fais, et ça ne marche pas…

      • @Acratie: c’est étonnant comme une histoire démarre,et des choses arrivent de l’écriture même, des mots, des images qui viennent faire sens,et un virage, un petit chemin,et ça se tricote comme ta Manuella,et d’un coup ça y est, ça se boucle. je ne crois pas comme certains disent qu’ils n’y sont pour rien, qu’ils ne savent rien à l’avance et que tout se fait au fil de la plume ou du clavier. Mais il y a quelque chose d’à la fois aléatoire et de construit en correspondance avec plein de choses intérieures,et puis le petit flup de poésie qui fait que soudain ça marche,et ça existe.Un petit côté miracle, j’aime mieux dire un sourire.

  3. Mais dites moi Monsieur Bégaudeau, le Monsieur Blouge de Gus , son patron, est-ce bien ce type qui ne sait choisir entre le bleu et le rouge ?

  4. Je ne connais pas le précédent L’Invention du jeu, je découvre celui-ci. C’était un album illustré?

  5. @Acratie : le Globe, c’est une autre invention inédite? Je vais aller la lire !

    • @patricia: On a l’info sur LE GLOBE en cliquant sur la promo qui te bouffe l’écran :

      Tiens, tant qu’ on est dans les NOUVELLES,
      si vraiment faut qu’on te dise tout,
      Bah tu peux aussi CLIQUER ICI

  6. @Acratie : Non, ce n’est pas un album illustré, mais un recueil d’ histoires,d’abord L’Invention du Jeu, en 7 petits chapitres : un escargot butte sur quelque chose de rond, puis viennent un chat, une mouche, une gazelle…et, d’invention en invention, ils inventent…le foot !
    Comme dit Ph,c’est une fable; c’est plein d’humour,de poésie et de tendresse,de moments délicieux comme » »Dans son champ de vision adouci par le contre-jour, la gazelle promise par la mouche souriait timidement,et elle était belle comme une gazelle qu’on aurait élue miss Gazelle. »…ou « Parfois une créature qui va ne rapporte rien./Parfois c’est tout emplie de vie qu’elle s’en revient. »
    Puis d’autres inventions,le jeudi, le cerisier…Mais je n’y suis pas encore, je n’ai lu que la première histoire, c’est vrai que je n’ai eu le livre qu’hier soir !Ph est allée plus loin que moi.
    C’est Pascal Lemaître qui a dessiné l’illustration de couverture, bureau, chat perché,ballon…

    • Je ne l’ai vu qu’après mais Hélène en avait parlé déjà pour la version originale non augmentée

  7. Les fables de Jean-Luc le chat de la Bégaudeau avec parfois une morale.

    Rien que les deux premières sont des ravissements. Ce Jouer juste façon La Fontaine le rend encore plus stimulant en cette période de Mondial. En période de fêtes de fin d’année, la vente de calendriers de l’avent aurait connu une hausse inexpliquée.

    On sait désormais pourquoi on aime le théâtre, le placard on l’aime pas mais ici on l’aime beaucoup, le cerisier qui pourtant ne fait pas le bonheur. L’aminour n’a pas été retenu bien qu’il soit mignon. Et Amélie qui, on le devine a grandi dans les années 80, porte des pantashop.

    Du coup mon commentaire précédent sur Amélie dans le texte Le président ne correspond pas du tout. Je n’avais pas encore lu.

    Sinon je crie.

    • Je n’ai cité que quelques inventions pour ne pas les citer toutes car il y a aussi un sandwich Khmer Rouge, une ampoule, etc.

  8. Vendredi 13 : je me disais : j’ai pas inventé la poudre, j’ai pas inventé le fil à couper le beurre, y serait temps que je me mette à quelque chose. Les herbes sèches pointaient dans mes baskets,et pas moyen de m’arrêter pour les enlever, autour c’était dense et ça m’arrivait au-dessus des genoux,ils vont pas bientôt faucher par ici ? Ils attendent l’orage ou quoi ?L’esprit à râler. La chaleur peut-être. Je n’arrivais pas à cette impression d’aisance qui survenait d’habitude à ce moment de ma course. Pourtant bien 25 minutes que je courais. Ce serait pas pour aujourd’hui. Et mon magazine qui tardait : vous aviez dit le 5 juin. Oui mais on n’y peut rien vous savez, c’est pas nous. Et l’autre, ce matin ,prise la main dans le sac pour sortir son porte-monnaie, le dernier Pancoll dans l’autre, tout jaune : oui, ça se lit bien, et au moins pendant ce temps-là on ne pense pas. Un peu gênée. Et moi : ben oui hein. Un peu gênée.Là carrément plus de chemin, l’herbe drue haute tout autour,les pieds transpercés à travers les chaussettes. Je vais où ? » Je devrais comprendre dès ce moment. Il y a des signes, depuis le temps je devrais le savoir. » Jouer des coudes. Trouver un bout de piste. Et là oui c’est venu,un faux plat comme j’aime, et le plaisir . » Regarde-les cheminer gentiment dans la vie,pas à pas, clopin-clopant, débrouillards, solitaires, chats ,veaux, piétons ,paysans, pensifs, bouleversants. » Presque plus chaud, dégagée,roule ma poule, après ça descend jusqu’à la maison. Boire, tout enlever, se passer à l’eau froide.De loin sur mon bureau, une vibration. Sms. J’arrive.Mouillée, entourée d’une grande serviette, comme au cinéma . Votre commande, L’Invention du Jeu, est arrivée .
    Je sais. Je vais inventer François Bégaudeau.

    • j’ai fait wah en lisant tes lignes, y a un truc
      bon we patricia

    • @Helene: @patricia: Moi j’ai fait wha c’est tout frais ! j’aimerais bien en savoir plus, même si j’ai pas trop compris la chute.

      • @Acratie: ça y est j’ai compris, t’as osé.

        • @Acratie: allez vas-y, ce serait rigolo!

          • @patricia: Pas encore lu les Inventions, c’est maintenant, mais lu LE GLOBE, la nouvelle dispo sur e-book.

            Louis Leduc. Dès les premiers mots on pense cinéma : Louis Delluc. Je ne connais de Louis Delluc que le prix Louis Delluc.
            Mais Louis Leduc – puisque Leduc il y a – veut devenir champion olympique, puis s’oriente Sauveur du monde et ça dure quelques années. L’Illusion est grande et fatigue Louis qui prend alors l’option Penseur, afin de penser le monde, le mettre en équations. Et les équations c’est lui, souverain en tant que prénom et quasi cinéaste en tant que nom, qui les invente. Mais va savoir pourquoi, le monde global s’avère bancal et ses équations ne tiennent pas debout, on s’en réjouit mais pas lui. Louis perd ses cheveux, changement de décor. Agrégation de lettres en poche il épouse et devient avec elle prof itinérant, arpentent le Globe pour accueillir sa multiplicité, du désert du Michigan à l’île de Ré (on ne sait pas s’ils lisent alors Touriste un drôle de bouquin de Julien Blanc Gras). L’âge vient, 40 ans on imagine, et leur révèle que l’espèce humaine hérite d’un capital d’enthousiasme très inférieur à la quantité de beauté et de singularités plantées sur la surface terrestre. C’est bien triste mais Louis n’en reste pas là car, entre thèse et lectures en chaîne, du Coran d’Irak au Rivage des Syrthes, il finit par se demander Par quel bout prendre l’infini ? N’est-ce pas, après le Tout, l’Infini, il ne changera jamais Louis. Sauf que… revoilà le gardien boiteux, qu’est-ce qu’il fout là lui, hors de ses murs, et pourquoi boite-t-il sous mille formes et causes de la boiterie ?
            Il est temps de revenir à Louis Delluc. Je lis sur le site du ciné club de Caen que le but avoué de Delluc est de faire exprimer par l’image la psychologie cachée des personnages, d’imbriquer le présent et la passé, le réel et le fantasme, le réel et le fantasme ? nous y r’voilà. Et toujours sur Louis Delluc je lis encore qu’ il invente le mot « cinéaste ». Ben voyons ! Après ça, que Louis Leduc porte un prénom de roi, c’est peanuts, le B-A BA du Bégaudeau comme disait Gotainer.

          • Au fait, Les Inventions, c’est un album illustré comme l’Invention du jeu ? qui est l’illustrateur ?

          • @patricia: Tu me dis, alors je tente. Une invention préméditée + une au hasard.

            Les dernières gouttes de pluie dispersaient la lumière et Manuella Montebrun s’était débarrassée de la bassine d’eau chaude de la grand-mère Josette. Elle respirait l’odeur du jardin après l’orage. Tout lui semblait lourd, à commencer par ces effluves d’herbes coupées et de terre humide dans la chaleur de juillet, les gouttes épaisses qui trempaient sa laine, et les deux aiguilles qu’elle peinait à croiser. Vous avez déjà essayé de tricoter de la laine mouillée avec des numéros 20 ? À bout de bras Manuella cramponnait ses aiguilles qui dépassaient du parapluie mal ficelé au dossier de sa chaise. Les contours des cumulonimbus lui avaient toujours donné beaucoup de laine à retordre, la constitution fibreuse et inégale des gros nuages surtout. Et leur tendance à produire des phénomènes électriques, non sans danger pour qui manie l’aiguille, la rendait nerveuse.
            En ce début d’été, Manuella avait préféré piocher des couleurs inédites dans son panier de laines : beaucoup de pelotes rouges, du jaune et de l’orange en quantité, des écheveaux de lin vert, du bleu, quelques brins d’indigo qui restaient d’un pull tricoté par Josette pour les dix ans d’Amélie, et pour finir, une touche de violet. Elle voulait saisir la lumière de l’été pluvieux, en dessiner les contours en forme d’écharpe ou de jambière, et abandonner à d’autres les gros nuages hostiles légués par Josette. Mais la lumière s’échappait au-delà du jardin, trop loin pour qu’elle en fixât les couleurs, insaisissable. Manuella dépitée souleva à deux mains le lamentable magma de laine mouillée qui sentait la laine mouillée, et de toutes ses forces, tournant sur elle-même, inventant au passage le lancer du marteau, elle le jeta vers le ciel. Il fila telle une comète, suivi par un sillage étincelant de gouttelettes multicolores.
            Un peu plus loin, dans le parc au bas de la rue, Jeanne et Flup étaient étendus à l’aplomb du soleil pour toute une vie sans intempérie. Quelques gouttes mouillèrent pourtant leurs paupières closes qui se décollèrent doucement. Ils découvrirent au-dessus d’eux un demi cercle coloré dont ils suivirent la courbe, du bassin ridé par une flotte de canards erratiques à l’ombre magnanime du chêne, dans un bel ensemble rappelant les tribunes d’un Roland Garros horizontal. Au milieu du ciel se dessinait un arc de soleil et de pluie, parfaite illusion d’optique composée d’une infinité de couleurs que Flup et Jeanne ajoutèrent à leur liste de merveilles. Ils admiraient la géométrie des bandes monochromes disposées en dégradé, du rouge au violet, et essayèrent longtemps d’en cerner les limites sans jamais y parvenir. Pourquoi ne pas croire à la possibilité de l’arc-en-ciel ? demanda Jeanne. Alors ils refermèrent prudemment les yeux avant la disparition du phénomène et pendant quelques secondes leur rétine conserva la perception lumineuse du soleil mêlé de pluie.

          • ca me fait chaud au coeur ce texte
            et l’on sait combien de pierre il est
            https://www.youtube.com/watch?v=zCZHYSdunGw

          • @françois: on ne sait pas, non, mais si tu le dis.

            Beaucoup de plaisir à oser ce texte en tout cas et bien heureuse qu’il réchauffe this heart of stone.

          • @Acratie: ça fait chaud partout ton truc
            c chouette
            y compris tes canards erratiques :- )

            Aux buttes Chaumont, partout on chante et danse
            http://www.youtube.com/watch?v=5mEtrzRYpkE&feature=kp

          • @<a shash: Oh là là, ne m’attribue pas « les canards erratiques », vois plutôt page 198 de Vers la douceur, belle source de chaleur.
            Merci pour le Didier.

          • @Acratie: il est aussi dans LBLV – les vignes d’un curé il me semble –
            et dans une réponse de François à une de mes propale/questions pour une L2C
            – c écrit quelque part sur ce site enfin, du temps où j’avais un pseudo d’oiseau –

            Ce terme pour moi, c pas rien et puis,
            une fois qu’il est dans tes lignes, il y est,
            tu le repasseras volontiers fissa à ton voisine-voisine je crois
            bonne journée
            https://teteenlair.files.wordpress.com/2014/02/17-02-2014-_0205-blog.jpg

          • @shash: putain shash t’es trop forte mignonne avec tes p’tites laines !

          • @hélène: Merci
            Hélène.
            Je n’avais pas pensé à cette histoire d’objets tricotés non, c’est le personnage de Josette dans les Inventions qui a fait démarrer le tricot. Mais tu me rappelles que dans le 49 il y a une asso qui tricote dans l’espace public et recouvre les troncs d’arbres, les bancs, les poubelles de tricot. C’est marrant et les gens qui font ça ont l’air de s’amuser follement. Pas comme les Femens qui rigolent jamais, à s’demander s’il faudrait pas mieux qu’elle se tricotent des sous-tifs en poil de hyène. Tiens c’est une idée ça comme invention : le sous-tif de Femen.
            Sinon Manuella Montebrun est vraiment championne de lancer du marteau.

          • hello Acratie, merci pour ton retour. alors ça se fait aussi en France de tricoter autour du mobilier urbain, des arbres (ça leur fait du bien aux arbres ?), des poubelles (des poubelles neuves ?). je suis étonnée de comment tu parles des femen, je pensais que tu les soutenais inconditionnellement. ton idée pour elles me fait rire, effectivement elles pourraient se tricoter des petits hauts (la provoc par la nudité, ça marche toujours mais c’est du déjà vu aussi, et visuellement un peu décevant, poitrines très plates quand même dans l’ensemble)ou bien tricoter autour des cloches de ND.
            pour la lanceuse de marteau, je savais, j’ai lu « sport et femmes » et j’imagine que toi aussi

          • @hélène: Sur les Femen. La nudité comme mode d’action non violent je suis complètement pour. Mais l’embrigadement dans une structure paramilitaire très peu pour moi. Donc, oui, le mode d’action lui-même me plait et me fait marrer, mais si parmi les ordres que reçoivent les Femen il y a celui de ne pas se marrer ni même sourire (la séduction tout ça…), c’est définitivement pas mon truc.

            Si on reprend le canevas majorette, il y a de nombreuses possibilités. Pourquoi pas celle-ci :

            sous-tif renvoie à mammifère qui renvoie à hyène qui renvoie à rire qui renvoie à son absence qui renvoie à femen qui ne rit pas

            le rire est le propre de l’homme
            la femen qui ne rit pas n’est pas vraiment humaine
            il faut la faire rire
            le poil de hyène fait rire
            tricotons pour la Femen
            un sous-tif en poil de hyène

          • merci de me resituer le cheminement de l’invention du sous-tif en poil de hyène.
            je continue à rire sur tes associations (sous-tif-mammifère par exemple). belle créativité Acratie

        • @Acratie: Chapeau bas.

          • @Ph: merci Ph. Remets vite ce chapeau 😉

          • comme il est surprenant ton texte Acratie !! surprenant comme bonne surprise
            je t’avoue que je n’avais pas compris qu’il portait sur l’invention de l’arc-en-ciel, maintenant que tu le dis, c’est évident.
            jolie histoire ramifiée
            l’inspiration prise du côté des textes de François mais pas que
            aussi peut-être/peut-être pas du côté d’autres histoires d’enfants (je t’imagine bien baignant plus ou moins dans ce genre littéraire, je crois – peut-être à tort – que tu enseignes auprès des petits ?(indice : tu disais un jour que tu étais pour raison pro à un salon du livre jeunesse))
            de façon plus intime ton histoire m’a rappelé une autre histoire d’enfants que j’avais complètement oubliée : une histoire racontée dans Astrapi, dans laquelle une femme tricotait autour d’objets hétéroclites(en suivantun ordre alphabétique ?) avec de la laine arc-en-ciel, autour d’un mouton en particulier (ça se fait pas mal en Allemagne, on peut trouver des réverbères ou des bancs publics tricotés). l’histoire débute avec un bout de fil dépassant d’une haie qui attire son attention et qu’elle tire, et comme la laine vient toujours, elle a l’idée de tricoter avec pour tout ce qui l’entoure, jusqu’au moment où il n’y a plus de laine, et elle se rend compte que cette laine à profusion était celle d’une maison (sa maison ?), la chute de l’histoire.
            avec ta manuella (j’avais lu marcela, je pensais que tu faisais entrer en scène miss iacub mais pas trop son créneau la douceur, non ?) qui tricote on ne sait pas tout de suite exactement quoi (de la laine? des nuages ? un arc-en-ciel?), tu m’as renvoyée à cette histoire et à une douce époque, merci

    • Ah ah c’est très bon ça. Je trouve ce texte sérieusement très bon mais je ris aussi et sans mépris. FB pourvoyeur malgré lui de lecture de Pancol, ça me fait franchement marrer.

      Pas que je ne me considère plus comme une erreur de la nature, ou « spéciale » comme dirait X. Dolan, mais je ne suis plus seule à lire et du Bégaudeau et du Pancol et d’aimer ça, certes pas au même niveau mais d’aimer quand même.

  9. @anne-laure: pas d’ma faute M’dame, c’est comme
    l’aut’jour, j’arrive dans la salle d’eau et iavait ça dans l’lavabo
    http://nsa34.casimages.com/img/2014/06/06/140606111105190075.jpg

    – un coeur! j’te jure eh, trop la honte,

    • @shash: Il n’est pas très bien fait ce cœur. Manque la pointe.
      Mais c’ est mignon.

      • Y a-t-il quelqu’un sur ce site qui voudra bien entendre que ce cheveu, il était tel quel,
        qu’il m’attendait ainsi de la sorte?

        • @shash: Aaaaah c’ est un cheveu. C’est pas très net.
          Avec l’un des miens on pourrait dessiner la Joconde figurez-vous.

          • @anne-laure: me souv’nais pas que le Joe de LBLV s’appele Conde

            Faut vraiment que je le relise ce bouquin de François Bégaudeau,
            dès que je sais lire, j’y vais,

    • comme je te vois là avec ton cheveu qui forme un coeur dans la cuvette du lavabo, je me dis que tu adorerais le récit de Gombrowicz intitulé « Cosmos ». c’est l’histoire d’un mec qui voit des sortes de flèches au plafond, imagine de les prolonger mentalement jusqu’à tomber sur d’autres formes qui pourraient être interprétées. c’est un génial récit de ouf (un peu moins que ouf, un peu plus que génial)
      mais je crois que tu as déjà prévu de lire un autre livre

      • @Helene: dans le top30 de Bégaudeau François, top30 comme colonisé, notamment par moi-sitiste,
        tu trouveras une song d’intro de Sanseverino à propos, entre autres, de débarquement en normandie :- )

        à + Super Helene,

  10. L’invention du jeu / le jeu de l’invention
    L’invention du président : on invente le président/ ce que le président invente
    Le jeu : annonce joie et agitation /un chat dort, un escargot se traîne/ le ballon est posé sur le bureau.
    Aurélie aurait aimé?

  11. Après relecture je le trouve moins cinglant et plus poétique.est ce parce que j ai été contrariee ou choquée d y trouver les noms clairement donnés? c est possible.

    • voilà, plutot
      je n’ai pas beaucoup de sympathie pur Julie Gayet, mais jamais je ne me fendrais d’un texte, a fortiori de fiction, à fortiori fantaisiste, pour le dire

  12. c’est sympa une nouvelle qui prenne appui sur l’actualité la plus proche, sur l’actualité people la plus proche
    c’est sympa un texte où l’emblématique Julie de l’auteur se superpose à la Julie du président
    c’est sympa de nous faire identifier Julie de suite comme étant Julie Gaillet (le titre + Julie + scooter)
    c’est sympa de jouer sur les automatismes du lecteur (automatisme précédent voir ci-dessus, automatisme suivant voir ci-dessous)
    c’est sympa de poser le scooter et que le lecteur (moi en fait, faut pas généraliser quand même, les autres sont moins cons peut-être)imagine que le scooter signifie/vaut pour le président (je crois que c’est un figure littéraire : un objet à la place d’une personne pour le/la signifier de façon détournée ), façon de le nommer sans le nommer, de signifier le caractère incognito de la démarche (on s’en imagine des choses)
    mais bon c’est pas ça, et c’est sympa que ça ne soit pas ça
    c’est sympa de prendre le lecteur-moi à revers :
    – le scooter n’est qu’un scooter, pas de passager fantôme (là pour ne pas se faire surprendre fallait pas décoller du premier degré)
    – le scooter échappe à la logique d’enfant du lecteur : comment un scoot peut s’autoconduire ? comment un scoot peut bouffer indien ? comment ça peut finir entre quatre jambes quand on est en présence de deux jambes et de deux roues ? (là pour ne pas se faire surprendre fallait se rappeler qu’on est dans le cadre d’une petite fiction)
    c’est sympa de se faire surprendre comme lecteur, de se faire surprendre en général
    si je me suis fait surprendre c’est que la nouvelle est réussie (c’est la règle)
    (un détail/une queue de cerise : j’aurais préféré que le président apparaisse dans la nouvelle sous François H seulement, pas le nom en entier : on a compris que c’est lui vu le titre + Julie, le noter en entier c’est comme découvrir un secret de polichinelle)

    • je retire la parenthèse finale, sans aucun objet, après avoir lu le petit texte grisé introductif au texte lui-même : ce texte est l’invention du président, qui jsutifie que le texte se termine en dévoilant sn nom
      vu comme ça, c’est amusant de faire advenir la fonction de président de l’usage du scooter et d’une relation amoureuse lambda

      • je n’aurais pas mieux dit

      • @Helene: bonjour,
        et Amélie c’est bientôt?
        http://www.youtube.com/watch?v=D6i0IP0LuhE
        …/ Un soir de rien on se retourne derrière soi
        et derrière soi il faut voir ce qu’on y voitdu désert, à peine un animal parfois
        c’est juste de la mort qu’on a laissé derrière soi.

        Pourtant, c’qu’on était bien parti
        on avait tout le temps et de beaux habits
        on avait du talent aussi.

        Alors on se demande comment on en est arrivé là
        comment peu à peu on c’est perdu en route
        comment tout c’est dégradé, et pourquoi
        pourquoi tout le monde au fond a voulu nos déroutes.

        Il faudrait savoir comment un soir de rien
        on se retrouve partant dans un train.

        Tout ce qu’on a fait, tout ce qu’on a dit
        par le ressentiment à néant réduit
        tout ce qu’on a tenté et pourtant c’est comme si
        comme si en fantôme j’avais traversé ma vie

        Pourtant c’que j’étais bien parti

        Au-dessus des rails les gens se penchent
        un type s’est jeté mais ce n’est pas moi
        Moi je préfère rester encore un peu
        et apprendre enfin à regarder tes yeux.
        Au-dessus des rails les gens se penchent
        un type s’est jeté mais ce n’est pas moi./…

        • @shash: pile, shash ,bravo!
          un point commun entre chanson et récit, « tes yeux » à la fin qui éclaire le titre de la chanson,et le nom du président qui sort du chapeau à la fin de la nouvelle.
          à suivre

        • @shash: pardon, mais c’est à cause des « i »
          http://www.wat.tv/video/fernandel-felicie-aussi-g06l_2eyuh_.html

        • @shash:

          L’amélie est un terme médical désignant une malformation congénitale consistant en l’absence d’un ou plusieurs membres (bras ou jambes).

          Wikipédia.
          Je sentais bien qu’avec un préfixe privatif on pouvait faire quelque chose.

          • @anne-laure: pourquoi vous lisant
            – vous anne-laure collègue-sitiste –
            j’imagine tout d’un coup un pénis
            – s’intitulant Francis mais pas que –
            un pénis avec bras et jambes?

        • @shash: Oh ben ça, je ne saurai vous aider à résoudre ce problème d’images parasites qui troublent votre esprit.
          Peut-être le mot « membre » ?
          Association d’idées. Hypothèse.

        • @shash: Mais sinon,
          question membre : amélie est le sixième membre de ma famille ( fut un temps où ma famille était un insecte ).
          On l’ appelle mémèle, ou mélie ou la méloche.
          On lui a viré le A et je ne sais pas pourquoi.

        • Amélie je l’aurais bien vu dans une nouvelle sur l’invention du Japon
          une Amélie N

    • @Helene: c est vraique j ai aussi superposée Julie personnage recurrent De Francois.qui s est ensuite révélée être la julie de François H .c est peut etre même pour cela qu’elle a été choisie?. nous jouerais tu un tour de passe passe histoire de dire :clin d œil aux lecteurs aficionados que nous sommes.ou bien plus simplement tu t’amuses et basta?et c est bien comme ça.

  13. Disons plus vénale qu’amoureuse.

  14. Je suis perplexe et pour mieux cerner ce petit recit j aimerais savoir si les autres textes sont du même type : ironique?cinglant?oserai je méchant ? Et magnifiquement écrit.?

    • je ne vois pas où ce texte est méchant
      et les autres non plus

      • @François Bégaudeau: ben quand tu dis qu elle songe paparazzi voyage officiel au bout du monde plus genre robe gratuite .etc .dans le fond ça peut etre intéressant cet enrobage avec l homme president ? du moins c est ce que je ressens de sa réflexion en lisant le paragraphe. Et cela fait douter de son amour .on peut se demander si elle ne serait pas vénale.

        • @Josefina di la laguna: Je crois que t’as pas compris.
          Elle n’est pas amoureuse du président mais du scooter.
          Fétichisme (psychiatrie !!)

          • j’adore quand tu joues ton rôle à fond anne-laure
            j’ai relevé au passage dans « la blessure la vraie » p 272 : « je suis revigoré mais pas la mobylette. Quand je la relève elle retombe comme morte. Un corps de métal que la vie a quitté. Elle ne roule qu’impulsée par Tipaul. il faut les mains de Tipaul pour lui imprimer le mouvement. »
            tu fais le parallèle toi aussi ?

        • @Josefina di la laguna: Moi ce matin je suis tombée amoureuse d’un camion-benne.
          On a dû se séparer à 12h12, c’ est la vie.
          Ce fût court mais intense.

          • @anne-laure: t’es une Julie versus prolo pas bobo?

        • @Josefina di la laguna: Heu…une julie qui avait besoin de transporter du bois.

          • @anne-laure:faut toujours joindre l utile a l’agréable.

        • si vraiment on entre dans ce débat qui me semble un poil déplacé dans une histoire qui commence avec une femme amoureuse d’un scooter, je dirais qu’elle ne prise pas François POUR tout ça, mais que ca fait partie du lot et qu’elle l’accepte (là où c’en aurait rebuté d’autres, comme Amélie)

          • @François Bégaudeausoit.je rajouterai que je trouve le récit poetique:

          • @François Bégaudeau: Mais sinon, elle sort d’où cette amélie avec son grand A arrogant ?

          • on le saura bientot

          • @François Bégaudeau: Et elle fait sa mystérieuse pardssus l’marché.
            Elle m’énerve d’avance.

          • Vous pensez bien que c’est du petit lait cette nouvelle. Ça veut dire qu’il ne faut pas désespérer de voir rééditer Dans la diagonale ?!

            Le François est fourbe -tel le chat. De la façon dont l’épilogue est tourné, on pense à la vénalité si bien connue des femmes ! J’apprécie particulièrement votre contre-argument. On n’y pense pas car d’emblée on pense Julie Gayet. Personne publique également. Alors qu’une anonyme, Amélie par ex, peut être réticente pour ne pas dire terrorisée.

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