Begaudeau.info, le site officiel de François Bégaudeau

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SALON DU LIVRE 2014 : ON Y ÉTAIT

Le présent site est né du constat accablé que les médias oligarchiques ne font plus leur travail républicain de citoyenneté,rapport à la cité au sens grec. Begaudeau.info est une contre-allée, un contre-pouvoir, un contre-feu. Edwy Plenel et Nicolas Anelka en furent les premiers abonnés.

Mais ce n’est pas assez.

La crise de la représentation qui frappe nos démocraties appelle une riposte plus vigoureuse.

Depuis cinq mois, cette riposte a un nom : Concept TV. Bien que difficilement repérable dans la foison du réseau câblé, la chaine a su fidéliser de nombreux fidèles convaincus qu’une autre information est possible.

L’enquête sur le calamar, l’immersion en Seine-et-Marne, les révélations sur Guillaume, les deux soirées municipales en direct de Fréjus : autant de reportages-référence qui ont posé les fondements de ce qu’il est désormais convenu d’appeler la Concept touch : fact-checking intransigeant, ponctualité, objectif de caméra propre, perche invisible.

Pour cette fois, et en partenariat avec begaudeau.info, l’équipe de Concept TV s’est rendue au Salon du livre, porte de Versailles, à 150 mètres du château. La problématique définie en conseil de rédaction avait été notée au Bic noir sur un petit carnet : En quoi réside la magie du Salon ? Pourquoi des milliers de francophones parfois étrangers s’y rendent chaque année pour honorer la littérature ? Où quand comment pourquoi ? Manger avant ou prendre un sandwich sur place ? Les réponses sont dans le reportage.

157 Commentaires

  1. le salon du livre 2017 est inoubliable par contre

  2. Merci Acratie .Très intéressant, ce que tu nous donnes à lire là. J’ai surtout apprécié la lettre du 17 mai,que je trouve claire et solide. L’intervention de YY sur son site est plus lourde, et demande pour tout suivre une connaissance précise des milieux d’extrême droite et affiliés. Très contente que ton dernier lien permette de revoir ce film, et de répondre à la question que je voulais te poser sur la différence entre Dédale et Ne vivons plus comme des esclaves, puisque tu dis qu’il est accessible sur le net. J’avais cru que YY avait fait partie de l’équipe de réalisation de Dédale. Les choses s’éclaircissent. Je vais regarder les deux films,et pub pour les autres sitistes, regardez les !
    Je ne me souviens plus si c’est shash ou anne- laure qui nous avait proposé ce film. Je vais aller vérifier, c’était en juin dernier je crois.

    • @patricia: C’est anne-laure qui t’avait sorti le dédale du fond du trou.
      La question de la discorde avec l’élément étienne chouard je peux à peu près te l’expliquer.
      Comme ça , vu de loin, d’après de vagues souvenirs.
      Je ne suis pas au courant de la part négationniste , complotiste d’ étienne dont parle yannis.
      Si tel est le cas c’ est qu’il est devenu fou. C’est pas grave.
      Revenons plutôt au début de l’histoire de la prise de conscience citoyenne d’étienne. Comment il s’ est mis à s’interroger sur la démocratie.
      Cela a débuté par le moment du référendum européen si je me souviens bien. Où il s’est rendu compte qu’il pouvait voter non. Je ne sais pas trop pourquoi, peut-être le pressentiment qu’une certaine dilution du semblant de démocratie des nations européennes d’allait pas aider à passer vers une démocratie réelle. Le pressentiment que l’échelle démocratique ne devait pas être trop grande pour fonctionner. Trop de couches d’institutions rend le peuple impuissant, rend les dominants encore plus dominants…Loin des yeux, loin du cœur j’ai envie d’dire.
      En tous les cas, déjà à la base on a des idées attrayantes pour l’extrême droite : non à l’Europe et ses dérivées fascistes ( nationalisme, protectionnisme, xénophobie etc).
      C’est là où tu vois c’est intéressant de questionner la démocratie jusqu’ au bout, où tu vois que la limite est très sensible entre l’égalitaire et le fascisme.
      Au niveau microscopique c’ est fascinant non ?
      Et tu remarqueras que fascisme et fascination commencent par les mêmes lettres.
      De la même façon, l’autre jour j’écoutais bernard friot et son idée du revenu universel.
      Et il dit quoi le père bernard ,qui ressemble physiquement à dédé par ailleurs ?
      Il dit que pour débuter l’application du programme de répartition des richesses il faut commencer à une petite échelle ,par une nation.
      Si on fait pas gaffe, le facho saute sur l’occase.
      Si on fait un peu gaffe on s’applique à ne surtout pas tomber dans le protectionnisme, dans la fermeture des frontières.
      Venez à moi les petits enfants.
      On ne se trompe pas d’ennemi. L’ennemi c’ est le propriétaire lucratif ( tiens je te remets bernard tu comprendras mieux ).
      L’idée principale est qu’en se suffisant à nous-même grâce aux cotisations, grâce au partage des richesses, nous ne permettons plus la relation de chantage avec les dominants , ils ne nous tiennent plus par les couilles et nous les empêchons de nous parasiter.
      Bon après , du coup , je ne sais pas trop ce qu’ils deviennent. Ils s’affaiblissent et on les mange ?
      Pour la démocratie c’ est pareil, ne jamais se tromper d’ennemi. L’ennemi c’ est le fascisme.
      Bon voilà c’ est tout ce que je voulais dire.
      Bernard et moi on part en grèce demain pour appliquer son idée.
      On verra bien.

      Au sujet du salon du livre ?
      Beeeennnnn : rien.

      • Heeeeuuu…rien mais je pense que je suis bonne pour un pique-nique par contre.
        When you want.

  3. SALON DU LIVRE 2014 : J’ Y ÉTAIS CET APRÈSM’

    Il y avait des livres mais pour commencer je suis allée y voir un film : « Ne vivons plus comme des esclaves » de Yannis Yolountas.
    On y apprend comment, en Grèce, des groupes autogérés réussissent à organiser des distributions gratuites ou des ventes de nourriture tandis que d’autres ouvrent dans les mêmes conditions des dispensaires et des pharmacies. On y voit aussi des ouvriers reprendre la production de leur usine abandonnée par des patrons exilés, on y entend des radios pirates et du rap grec, on y visite des théâtres et des écoles ouvertes à tous. On y écoute un jeune pharmacien au chômage depuis 3 ans et sans couverture sociale travailler bénévolement, une prof qui vient chaque lundi après ses cours travailler gratuitement. Les maitres mots sont gratuité et solidarité. Vingt trois personnes font vivre une agence de presse, presque autant s’activent dans une maison d’édition-librairie-imprimerie. Ils vivent d’échanges, de dons, de récupération, de soutiens, ils vivent de peu, comme la majorité des Grecs. Les maitres mots sont solidarité et gratuité, la gratuité est subversive et rassembleuse il y a donc aussi beaucoup de lieux de débats.

    Après le film, le réalisateur précise qu’il existe à Athènes plus de 250 lieux coopératifs et 800 dans toute la Grèce, sur des modes différents, parfois éloignés politiquement, parfois même en désaccord sur les fonctionnements mais unis par la volonté commune de ne pas plier et de vivre « comme on veut ». Ce film commence à tourner pas mal, il est en accès gratuit sur le net.

    C’était Acratie en direct du SALON DU LIVRE LIBERTAIRE.

    • @Acratie: J’ai vu ce film, est ce que ce n’était pas par ce site? L’an dernier? En tout cas je l’avais trouvé passionnant, ce paradoxe des Grecs soumis à des restrictions incroyables, et,n’ayant à peu près plus rien à perdre,se lançant dans des aventures sociales et solidaires improvisées,s’autorisant de l’imagination pour inventer des nouveaux modes de vie. De l’utopie bricolée, une énergie neuve, des gens qui inventaient ensemble.Joyeux pied de nez au marché.

      • @patricia: je viens de vérifier, c’était un autre titre, Dédale,de Yannis Youlountas. Mais la diffusion avait été arrêtée pour des raisons un peu bizarres
        http://dedale.cine2000.org/
        Ce que tu décris rappelle vraiment ce film :peut-être que le réalisateur l’a repris en faisant les modifications nécessaires ? Ce serait bien !

      • @patricia: Oui, on entend même que ce « plus rien à perdre » est devenu « cette crise est une chance » dans la bouche d’un des interviewés. En fait il y a un consentement à la précarité, à être un « perdant » en quelque sorte, en échange de quoi il y a une désaliénation totale : on ne marche plus, on lâche l’affaire, on va faire autrement, mieux pour nous. Ils n’attendent pas non plus le Grand soir, ils font leur révolution à la petite semaine. Cependant ils sont assaillis par les contrôles sanitaires et autres tracasseries quand ils ne sont pas attaqués par les militants d’Aube dorée, puisque bien évidemment ils accueillent les migrants. Leur force est semble-t-il la persévérance et la diversité d’un mouvement que nul ne tente d’unifier, d’organiser, de pérenniser.
        Je suis bien contente qu’il t’ait plu à toi aussi Patricia. Même s’il y a parfois quelques lourdeurs, le réalisateur a vraiment approfondi son sujet et donne un point de vue sur la Grèce qui est rarement montré.

  4. @Pleutre: ou alors aux prochaines ripailles autour du livre
    dans l’arche il faudra tout reprendre à zéro, moi je serai un rampant comme aujourd’hui et il y aura avec moi une taupe, un termite, une fourmi, une autre taupe encore plus aveugle, un spéléologue, une autre taupe encore plus aveugle, une plate-forme de forage, un tuyau de canalisation, une autre taupe encore plus aveugle, une bouche de métro, que des choses habilitées au très-bas, à nouveau il nous faudra nous extirper, nous commencerons par nous déployer en un 4-4-2 classique, deux milieux défensifs et eux offensifs dont un excentré sur le même côté que le latéral le plus offensif de sorte que chaque flanc ait sa doublette complémentaire, après quoi nous tenterons un 4-5-1, organisation à priori moins tournée vers l’attaque mais c’est un trompe-l’œil car l’ensemble peut se reconfigurer en 4-2-4 dans les phases de possession du ballon et là tactactactac,

    • @shash: Un ami a essayer de m’expliquer les stratégie du foot, j’ai absolument rien compris.

      Suite à une blague, il a employer le terme  » jouer la montre »

      Il m’a expliqué que ça voulait dire que lorsqu’une équipe avait l’avantage, la meilleure façon pour elle de gagner le match s’était d’attendre la fin en jouant sur le temps imparti.

      Du moins c’est ce que j’ai capté.
      pour moi François a un petit avantage, d’où l’expression serte hasardeuse.

      Bref
      Autant dire que ton 4-5-1, c’est pas à ma porté, Shash, dsl.

      • @Pleutre: :- )
        tu fais un coup d’calgon? un coup d’adieu chantal
        http://www.youtube.com/watch?v=u_lIi85tS5o&feature=kp
        le voilà c fini jeanlouisauberesque des zab ou quoi?

        Quand tu viendras à Paris, je te filerai le jouer juste de François Bégaudeau pour y lire tranquille les 79 pages qui précédent les lignes sus-citées – de dans l’arche à et là tactactactac
        et les 13 qui suivent

        avec François, sure que tu comprendras

  5. @François

    « Dans cette video je parle aux vainqueurs. Je parle à ceux qui dominent le biotope ou j’évolue : lecteurs de Pancol qui la font reine, lecteurs de best-sellers parce qu’ils se vendent bien, type très intéressé par l’invitation d’écrivains étrangers mais qui ne lit pas un roman français dans l’année, mécènes qui promeuvent des manuscrits d’écrivains en devenir sans aucune considération de leur contenu, petite-bourgeoise consolidant le lien mortifère entre littérature et salon de thé.
    Nous avons perdu, il ne nous reste qu’à rire de notre absolue défaite.
    Cet aspect ne règle pas la question. Mais il est essentiel »

    Ca c’est le truc de fond, tu en as parlé, soit. On ne se lassera pas d’applaudir ton honnêteté.
    En revanche, l’absolue défaite? Tu déconnes.
    Sur un problème de fond qui a commencé bien avant toi, tu entres à peine dans l’arène, faut voir les objectifs, mais perso je trouve qu’on est bon. Peut être pas dans les chiffres, mais on avance, on gagne du terrain.

    Après, c’est sûr, le salon du livre, c’est un peu gourmand. Faut jouer la montre.

    • @Jeremy:

      segmenter ce jeu en postures, mimiques, intonations, mots/expressions utilisés.

      pour l’intonation, en bd, on a souvent recours à la ponctuation mais pour le reste, tu devrais te régaler et tout trouver dans Petite Frappe

      • @shash:

        Et pour autant je n’ai pas envie de dire : mais comment peux-tu lire une merde pareille? Donc je prends la diagonale comique.
        Et oui souvent le comique se moque. Bien sur que je me moque. Comme je me moque de tout ce qui ressemble à des réflexes impensés, ou à des plis d’absurdité

        ah d’accord, le concept, le coup de la diagonale, c’est çaaaa
        et lire en diago ça pourrait être

        Et pour autant je n’ai pas envie de dire : mais comment peux-tu dire/écrire une merde pareille? Donc je prends la diagonale comique.
        Et oui souvent le comique se moque. Bien sur que je me moque. Comme je me moque de tout ce qui ressemble à des réflexes impensés, ou à des plis d’absurdité
        ?

        ok d’accoooord
        c lundi? au menu du jour ia dans la diagonale de François Bégaudeau

        • tu vas finir bibliothécaire shash : vous reprendrez bien un petit Bégaudeau ? une petite lecture à voix haute ? une p’tite lecture audio ?
          la semaine passée tu avais posté partant de la bd bégaudeau-mardon et du 4-4-2 un extrait de « jouer juste » avec une taupe, dont je ne me rappelais absolument pas, alors je l »ai relu ce we.
          bien meilleure lecture que la première fois, mieux repéré la défense du jeu à la nantaise, mieux repéré les étapes et les enjeux de la démarche de l’entraîneur visant à vivre sa relation amoureuse sans les « parasites » qui entourent l’amour en couple (parasite de vouloir être ensemble le plus souvent possible, de vouloir partager le plus de choses possible, d’être dans la plus grande proximité possible, parasite du sentiment de propriété/exclusivité vis-à-vis de l’autre)

          • @Helene: à la place d’un 4 4 codac?
            ou d’un cotcotcotcotcotcot si tu préfères
            Au moins, ia toi, toi qui t’aperçoit quia pas que Jeremy qui dit que reprendre du Begaudeau is perhaps the key
            – une histoire de kador encore peut-être ;- ) –
            bon, Pleutre et moi on va re-re-re-relire le oué juste,
            peut-être ouvrir un truc bibli mais bar aussi avec de la zique et tout on veut bien être des rats mais des dansants buvants –
            et ça s’appelera au P’tit Poutine ou demain dès l’aube dorée
            on hésite encore,

            bises à oit Helene, qu’a tout compris à François on dirait,
            tchao baby à +

            http://www.youtube.com/watch?v=PuFAYAEgKMA

          • oui shash c’est un livre très sonore « jouer juste » (paru aussi sous le titre « ouej juste » ou « jouer raccord ») : cotcotcotcot, tactactactac, la compote (splash), avec aussi des glissades/glissements, dans l’herbe (on les appelle des « tacles » petite fille), des glaces qui fondent parce que si on a deux mains (avec une glace dans chaque), on n’a qu’une bouche
            mieux compris, mais m’étonnerait que tout compris (qui peut le prétendre ?)
            ce que je comprends, c ‘est que : « jouer juste » c’est jouer perdant/minoritaire/contre la tendance majoritaire à
            //jouer la balle individuellement/pas collectivement, chercher la gagne à tout prix au détriment de considérations de jeu, qui devraient être les seules, un bel enchaînement de passes par exemple(jouer au ballon un peu comme on joue aux échecs mais en équipe),
            //à jouer la partition amoureuse selon un schéma préétabli et invariable : la tendance à s’assembler quand on s’aime et ce que ça crée entre les deux amoureux rapprochés
            – schéma contre lequel le perso de « Jouer juste » lutte, d’où son idée de distendre, et de plus en plus, le lien avec sa Julie et d’observer comment il le vit, comment elle le vit : d’expérimenter si l’amour résiste à l’éloignement et à l’ouverture.

            j’aime bien la fin où le perdant (sur le plan de la compétition sportive/sur le plan amoureux)ne « se sent » pas perdant, puisque fidèle à sa façon de penser (pas de compromission avec le modèle dominant : la scène finale où il se rend au domicile de sa copine pour lui demander de revenir avec lui). si visiblement l’entraîneur fonce dans le mur on l’entendrait presque dire : »même pas mal »
            bel essai de penser contre la pente naturelle ou codifiée (au choix), en démontant la machine football et le kit amoureux

          • @Helene: et si pour begauder comme déf on mettait aimer soft?
            -cf.en haut à gauche de l’image en une de begaudeau.info pour entrer ici

          • @Helene:

            mieux compris, mais m’étonnerait que tout compris (qui peut le prétendre ?)

            en tout cas, tu en parles bien

            Le truc des tacles, des glissements je m’en souviens bien – ça trône aussi en recopi-age sur ce site :- ) – le truc de la glace, je vais le reprendre, merci

            – Ton histoire de groupe de musique et de discute de merde a fait son chemin aussi depuis que tu en as parlé,
            évaluer techniquement/humainement tout tout l’temps partout c pas un peu fatiguant?

  6. Sur l’équilibre des forces : très juste. L’équilibre des forces dans ce domaine est un rapport de forces,avec vainqueurs et vaincus subjectifs. Votre reportage en rit légèrement,constat amusé,balisage évident,ironie sans mépris.Avec ce rire et ton explication, c’est toi qui vas plus loin. merci.

  7. Produire du rire.On reconnaît bien François. Et nous on alourdit, on en met et remet des couches. Est-ce qu’il est impossible de produire du rire avec les livres et les lecteurs de livres?Est-ce que le livre ne peut être un sujet innocent?Est ce que ça touche tout de suite d’autres choses? Est ce que nous ici nous sommes pris en flagrant délit de distinction honteuse?
    Bon là c’est moi qui alourdis.Oui mais si je sors je retrouve tous les rigolos dehors : faut savoir ce que vous voulez.

    • @patricia: puisque tu te confesses ainsi, tu ne liras petite frappe que 3 fois et ne recopieras en entier que les fragments sérieux/ caché et mission du tu seras écrivain mon fils de François Bégaudeau
      après, plus légère tu iras Patricia, plus légère
      et peut-être que personne ne t’en voudra

    • @patricia: Produire du rire à partir de situations, saisir la balle au vol (la fille qui passe avec son chapeau, par exemple). Laisser le hasard faire les choses. Après, on peut décrire ce que ça nous fait. En ce qui me concerne, je ne vois rien de plus à dire. C’est la façon dont François se saisit des situations qui est comique. Le reste relève de la morale : est-ce qu’il faut rire d’untel, d’une telle ? Ca regarde assez peu la situation comique en elle-même et ce que ça provoque chez nous. Je ne me suis absolument pas posé cette question en regardant la vidéo : j’attendais quelque chose de drôle et j’ai été servi.

      • Ce qui me dérange, surtout, c’est que pendant ce temps-là y’avait personne au stand Verticales pour dédicacer « D’âne à zèbre » et que franchement c’est pas sérieux, je te jure…

        • @Jérémy: je lui dis souvent françois c’est pas sérieux faut être responsable un petit peu faut penser à ton avenir mais si tu crois qu’il m’écoute

          • un vrai branleur

          • je lis: françois un vrai branleur.

            une bande de bras cassés dont je fais partie pour s’amuser à un concours « d’Ane à Zébre »

            c’est logique ,c’est cohérent.
            « on ne peut pas rire de tout il faut rire de tout » et je me sens plus légère d’un seul coup

            Dis-moi François (c’est pour la préparation du making-of bonus des coulisses de la tivi concept)je te vois au début mâchouiller un truc dans ta bouche tout en t’adressant aux personnes que tu abordes
            il était à quel parfum ton chewing-gum?

            Bon je sors ; je retourne faire du trampoline

          • fraise, bien sur
            je suis très fraise

          • @patricia: En tout cas, ce réflexe t’honore.

        • @Jérémy:
          Bon jérémy tu t’en fous t’y étais pas 🙂
          sinon françois aurait eu le plaisir et la joie de te filmer ce 22 mars 2014

          • @PLUME 1: Et j’aurais eu le plaisir de sortir un de ses bouquins de mon sac.

        • @Jérémy:
          bon mon mail précédent n’est pas encore tombé à l’endroit souhaité en dessous de ta remarque d’absence/présence au stand Verticales

          • @PLUME 1: No problem.

      • @Jérémy: Parfaitement. La morale n’a rien à faire au sein de « Produire du rire ».

        Sur le post de François, quand il a employé le terme  » Morale », il m’est apparut évident que je me posais malgré moi la question en ces termes.
        Hors c’est complètement con.
        On rit au dépends de DSK,Sarkozy, Marine Lepen, en quoi c’est mieux ou plus mal que de rire au dépends d’un type qui se revendique auteur avec les 3 premières phrases de son livre et qui parle d’un cinéaste dont il ne connait rien? Dans un salon qui vend du prestige, de la renommé? (Pardon, mais le salon de livre me fait bien marrer, je repars sur mon cotés tragique)

        De même que la question  » est ce que François peut se permettre de se foutre de la gueule des gens puisqu’il se fou d’abord de sa propre gueule? » est complètement inepte par exemple. Question légitimité, je renvoie aux écris de notre hôte.

        Nous ne sommes pas dans ce paradigme.

        Je peux simplement parler en terme de préférences des productions et comparer.

        Vidéos de remise du concourt d’âne à zèbre, l’itw pour ce même livre ou le billet sur Anelka (attention, ce n’est pas une vidéo), on frôle (euphémisme) pour moi l’excellence en terme de finesse et d’acuité humoristique.
        Alors que,
        Cette vidéo ne produit que du rire, c’est là son seul but et il se suffit à lui même. Je suis client. C’est pas vraiment écrit, c’est bourrin, hilarant et ne se glisse pas dans mon Top 3 pour ces mêmes raisons.

        Pourtant ça me fait autant jaser que les escalopes de tata Michelle, va comprendre.

        PS : Que cela ne tienne, on est quand même bien au-dessus du niveau des films qui veulent produire un rendu similaire.

        • j’aime beaucoup ce « (attention, ce n’est pas une vidéo) »
          on se comprend, je crois

        • et puis non ce n’est pas si con de poser la question morale, et à ce titre j’ai trouvé très pertinente la discussion morale impulsée ici
          toute la question résidant dans l’équilibre des forces
          instigateurs et monteurs et diffuseurs, nous sommes, avec Claire, en position de force
          pour autant y a-t-il abus de pouvoir? c’est la question

          • @François Bégaudeau:

            La position de force est à mon sens une question d’équilibre.
            Avez-vous outrepasser votre potentiel préjudice en tant qu’entité forte?
            Moi je répondrais que non dans le sens où il n’y a pas eu humiliation, et répartie exclusivement contextuelle.
            Mais c’est à la justice de trancher.
            Charles?

            Pardon je —————>[]

          • @François Bégaudeau: je ne vois dans ce reportage que des personnes qui ont beaucoup d’énergie, de l’énergie qui circule

          • @François Bégaudeau:
            J’arrive un peu tard dans le débat, j’étais ailleurs. Abus de pouvoir, est-ce la seule question à se poser devant ce film dont certaines séquences m’ont choquée, celle avec l’handicapé, le foutage de gueule des lectrices de Pankol, peut-être que le format court du film accentue cette impression de manque de respect des gens, d’une certaine agressivité devant ces choix de lecture « populaires ».
            Il me semble que tu pensais différemment il y a qq années.
            j’ai retrouvé une itw (par S. Bourmeau) parue sur Médiapart au moment de la sortie de l’antimanuel de littérature, en 2008.
            extrait:
            FB : Prenez les festivals littéraires, où je n’avais jamais foutu les pieds avant d’y être invité : on s’y amuse bien, on y rencontre des amis, mais si on tend l’oreille aux débats, éclate avec évidence le spiritualisme dominant dans ce milieu. Son auto-religiosité. Son narcissisme de groupe. Dans le livre je compare cet entre-soi à celui des aristocrates de la Fronde. Bon, je n’y connais pas grand-chose en Fronde, mais assurément la corporation littéraire se vit souvent comme une aristocratie (du goût, des sentiments, de la morale) assiégée et menacée par l’offensive de la vulgarité d’époque, qu’elle vienne du pouvoir ou du peuple. Au fond, si vous les écoutez bien, ils n’ont pas grand-chose d’autre à reprocher à Sarkozy que sa vulgarité ou son inculture. C’est-à-dire qu’on lui reproche de ne pas être écrivain (alors que Mitterrand, hein, quoi qu’on dise c’était une pointure). C’est aussi ça le narcissisme de groupe : en vouloir à tout ce qui n’est pas littéraire. D’où une profonde détestation du peuple (qui ne se déclare jamais telle bien sûr), de ses goûts (Marc Lévy!), de ses loisirs (foot, téléréalité, centre commercial), de son corps (sur quoi danse-t-il, c’est quoi ces survêts?).
            (suite sur Médiapart pour ceux que ça intéresse)

            N’y-a-t-il pas un peu de ce narcissisme de groupe dans ton attitude d’intervieweur moqueur? En 6 ans, ton regard s’est-il déplacé par rapport à cette corporation littéraire?
            Pankol peut-elle cohabiter avec Begaudeau?
            As-tu changé???

          • Je ne vois pas où il y a détestation. Il y a discorde. Il y a dissensus. Tu voudrais que je dise quoi? « Oh, Pancol, super lecture, grande écrivaine, c’est vraiment original de la lire, avec Echenoz je la mets au-dessus de tout le monde ». Et pour autant je n’ai pas envie de dire : mais comment peux-tu lire une merde pareille? Donc je prends la diagonale comique.
            Et oui souvent le comique se moque. Bien sur que je me moque. Comme je me moque de tout ce qui ressemble à des réflexes impensés, ou à des plis d’absurdité (j’achète parce que ça se vend ; je fais la queue alors que ça me fait chier ; je viens au Salon du livre rencontrer Michel Delpech)
            La sortie ci-dessus contre l’aristocratie littéraire, tu en retrouveras un écho dans cette video (l’échange avec madame brunch à saint-germain). Preuve que je n’ai pas bougé sur ce point. D’etre un pourfendeur infatigable de cet aristocratisme ne veut pas dire que j’adhère à la littérature d’une Pancol. On peut refuser l’un et l’autre -et d’ailleurs ils ne sont pas si opposés qu’on le dit ; et même souvent complices : vieille complicité de la classe dominante et de la petite-bourgeoisie (dont madame brunch est un parfait exemple : fille d’ouvrière qui, ascensionnée par l’école et la lecture, se donne comme point d’aboutissement d’existence d’organiser des brunchs littéraires à saint-germain-des-prés, et s’aveugle sur les clivages de classe)
            Complicité contre quoi? Contre des textes qui pensent par les formes. Contre la littérature. Le littérature est mineure, donc elle est par nature la perdante de l’histoire. Je le disais ici récemment : en musique en cinéma en littérature, j’ai fait dans le mineur, et donc j’ai toujours perdu. Et c’est une bien heureuse défaite.
            Je réponds méthodiquement à ton post, mais je te dirai plus frontalement, et par respect pour l’intelligence que je postule en toi, que ce post m’agace. Il sent la moraline, et est intoxiqué par la faible, si faible, question de « tu as changé » (entendre : tu n’es plus le même, ceci ou cela t’a corrompu, t’es passé du coté des gros, blabla, paradigme préféré de Marc-Olivier Fogiel.)

          • PS : Pour info : en 6 ans le gap entre cette corporation et moi est devenu implacablement, mathématiquement, un canyon
            Je finis en ce moment un livre qui conte cette discorde irréconciliable

          • @François Bégaudeau: je ne sais pas si je répond au bon endroit..
            deux points
            1- Il ne s’agit pas de porter aux nues Pancol évidemment, mais d’avoir un peu d’indulgence pour ces femmes qui lisent ses livres et qui pourraient un jour, on ne sait jamais, passer à autre chose, peut-être même à Echenoz. Soyons optimistes. Je viens de lire 14, c’est d’une telle limpidité, il me semble que tout le monde peut être captivé par cette écriture.
            2- Sur la morale, la moraline comme tu dis, voire le politiquement correct, tu as peut-être raison, je ne suis pas tout à fait convaincue. J’ai revu le film, il m’a moins heurtée, mais ces situations m’apparaissent le plus souvent plus tristes et affligeantes que drôles, à part les petites filles à la fin, la fille au chapeau, la femme au gateau il est vrai.
            Je me réjouis d’apprendre que tu publies bientôt un nouveau livre, surement encore un régal pour les fidèles lecteurs dont je suis.
            Enfin, j’espère bien que c’est la dernière fois que tu nous parles de cet épouvantable guignol de MO Fogiel.

          • Ton 1 décolle clairement de la vidéo. Où as-tu vu qu’il n’y avait pas d’indulgence pour ces filles? J’ai vraiment l’air de les brutaliser? Revois un peu le truc.
            La question spéculative de l’optimisme ne m’intéresse pas, et je citais Echenoz, non comme lecture noble et possiblement accessible, mais parce que c’est mon auteur contemporain préféré. Il est d’ailleurs déjà beaucoup lu.
            La video est triste? Ce serait une bonne nouvelle. C’est toujours une bonne nouvelle qu’un objet puisse etre drole et triste.
            Et comme toi j’espère bien que c’est la dernière fois que quelqu’un parle ici comme Marc-Olivier Fogiel.

        • @Pleutre: C’est quoi ton Top 3 ? En ce qui me concerne, j’ai du mal à départager. J’ai toujours beaucoup aimé. La seule vidéo -dans ce registre- qui m’a moins fait rire, c’est « Pour en finir avec une rumeur persistante ». Problème de timing. Pas le temps, là, mais j’y reviendrai.

        • @Pleutre: Je ne suis absolument pas d’accord. Dès qu’on a affaire à autrui, il n’est pas con de faire appel à la morale.
          A ce titre, je déteste les gens qui font de l’humour pour l’humour au détriment d’autrui sans se poser un instant la question de ce qu’a ressenti la personne dont il se moque. Dans certains cas je trouve ça même franchement dégueulasse (quand on se moque de la faiblesse de quelqu’un par exemple).
          Mes amis et moi aimons bien nous foutre de la gueule des gens dans la rue. Il nous arrive de se dire entre nous quand nous voyons des personnes dont le style et le comportement pourraient laisser penser qu’ils sont homos: « Et ben alors, on suce des queues? » (avec une voix aigue, c’est du pur second degré) . Evidemment, on le ne dit pas à la personne et la règle est que la personne ne puisse pas l’entendre. Pourquoi? Parce que sinon c’est de l’homophobie. La personne « victime » ne va pas forcément détecter le second degré et pour elle ça pourra être une agression homophobe de plus. Voilà donc un exemple de morale au sein de lh’umour.

          • @Charles: est ce que la question n’est pas : où on place la censure : je peux m’interdire de penser,je peux m’interdire d’exprimer ma pensée,je peux m’exprimer en choisissant des conditions(c’est apparemment ce que tu dis de votre groupe de copains), je peux m’exprimer sans limite. Le 3ème cas semble le plus correct,il donne de la liberté d’expression sans blesser. C’est peut-être la situation par ex de personnel soignant dans un hôpital, qui se défoule sur le dos des patients en dehors de leur présence.On a envie de dire que c’est sain.
            Réserve : est ce qu’on arrive toujours à se contrôler?Est ce qu’à s’autoriser à se foutre de la gueule des gens sans qu’ils s’en rendent compte n’entretient pas vis à vis d’eux une distance qui ôte la possibilité de les traiter complètement hors de cette moquerie? N’alimente pas une habitude de jugements généralisants et non respectueux ,échappant à l’intention potache initiale ?

          • @Charles: En ce qui concerne cette vidéo, je crois qu’il faut distinguer trois éléments : celui qui produit le rire, les personnes à qui il s’adresse et nous qui sommes spectateurs. Que celui qui produit le rire s’interroge en terme de morale, ça me paraît normal. François l’a fait, l’a expliqué ici. Je pense que c’est très clair. Maintenant, concernant ceux à qui il s’adresse : ils ont quand même des indices parfois énormes qui devraient les orienter vers un gag (les seins de Pancol par exemple). Mais je n’incrimine pas du tout leurs réactions « premier degré ». Peut-être que parmi ces gens, certains/certaines ont pensé quelques minutes après: « Ah oui, en fait, c’était un gag, cette histoire de Concept Tivi, ce pseudo-journaliste ». Il y a plein de facteurs qui peuvent expliquer qu’on ne réagisse pas sur l’instant : d’abord l’interlocuteur, la crédibilité avec laquelle il joue le rôle qu’il s’est assigné, la présence d’une caméra qui peut avoir une fonction inhibitrice aussi, etc. La question que je me pose est la suivante : est-ce que des gens ont repéré le gag ? Au sujet des récepteurs eux-mêmes, c’est plus complexe -comme toujours pour l’humour-. Nos échanges le montrent : il y a ceux qui vont interroger la morale des situations (« fallait-il questionner untel ou une telle, parce que quand même c’est limite ? ») tout en riant -ou moins- et ceux qui vont interroger la valeur intrinsèque des situations, indépendamment de ce qui préside moralement à leur existence (puisqu’il n’y a pas ambiguïté). Je ne dis pas qu’il ne faut pas se poser la question de la morale : je dis simplement que si on veut, en tant que spectateur, juger des caractéristiques « pures » de cette séquence globalement comique, les interrogations morales me paraissent interférer.

          • je signe aussi
            il faut en somme toujours préciser sur quel plan on se situe
            si je veux étudier le comique de cette vidéo, je laisse la morale de coté
            mais ça n’exclut pas de questionner moralement cet objet voué à circuler parmi des (millions d’)humains
            De même je serais bien tenté, prochainement, d’étudier de près le génie comique Dieudonné (intact, quoi qu’on dise, quoi qu’en disent ceux qui pensent que l’immoralité d’un homme affaiblit sa puissance comique), et pour cela il faudra laisser un temps de coté la « question Dieudonné ».

          • @Patricia: Je suis d’accord avec toi. Concernant la réserve, à partir du moment où l’intention potache est clairement signifiée, il n’y a aucun problème. Pour les gens qui sont interrogés, je répète : il y a plein de signes de « potacherie ». Mais on peut toujours faire le malin, en se disant, « moi j’aurais repéré », on peut tous se méprendre sur l’identité d’un gars qu’on croit journaliste TV et qui ne l’est pas.

          • je signe

  8. Tu as été très cool avec ton papa et ta maman et tu veux connaître le concept secret du fake salon du livre 2014 on y était des 2 singesproductions?
    –> c’est ton moment, kifes sec:

    .ce jour-là, François remplaçait fabien fait iéch de virgin tonic et ça se passait à la foire de paris, benh voui

  9. @Pleutre: tu trouves désolant que ces gens ne se rendent même pas compte du ton de François. Il me semble que ça pose,entre autres, la question – bouteille-à -encre du goût .Terme que je trouve abominable et pourtant terriblement efficace pour classer les gens.

    • @patricia: J’ai pas compris ce que tu voulais dire.

      • @Pleutre: je me trompe peut -être mais quand tu dis : »De ces personnes qui m’ont touchés de par leurs interventions honnêtes, maladroites et retenu. Et de ne pas pouvoir m’empêcher de trouver ces gens un peu stupides, puisqu’à aucuns moments, dans ce laps de temps serte court ils ne se sont posés des questions sur le ton de François, puis sur eux-mêmes, et encore moins sur le salon du livre, par extention. »,je comprends que tu repères de l’insuffisance chez ces gens,qui ne sont pas capables de sentir ce que signifie le ton de François,et en même temps ces gens te touchent avec leur maladresse.Il me semble que quand tu dis « ne pas pouvoir m’empêcher de etc… »c’est que quelque chose te dérange . Tu ne peux t’empêcher de constater que ceux qui viennent au salon du livre pour voir NKM par exemple sont loin de la littérature,et le ton du reportage fait que c’est drôle. Alors à la fois on rit et d’une certaine façon on est embêté de rire: la lecture, le choix des livres,les motivations créent des séparations.C’est ce que j’appelle avec des pincettes le goût.
        Tu diras si je suis à côté de la plaque.

        • @patricia: C’est tout à fait ça. Je réitère juste que c’est sur l’instant. Spéculer à partir de çà ne m’intéresse pas, pour la bonne et simple raison que je m’en fou.

          Et oui, ça me gène. C’est d’autant plus drôle. De voir quelque chose de con, de te demander si ça l’est vraiment, d’en arriver à la conclusion que oui, et de t’en vouloir un peu parce que tu es condescendant.

          Après, je ne mets pas ça sur le compte du goût, puisque je met le point de force sur l’interaction, et non pas sur ce que les gens aiment ou pas. Je ne connais pas Pancol par exemple, je serai encore plus mal placé que les autres.

          • @Pleutre: Je vais même encore plus loin, au risque de me faire fustiger.

            Je ne comprend pas la démarche de François dans ces ITW, je ne sais pas ce qu’il en attendait, ce qu’il voulait montrer. Il se fou de la gueule tout le monde, pour notre plus grand plaisir, un peu comme les fait divers. Ca vie et c’est totalement what the fuck, pour moi. D’où le cotés Punk.

          • @Pleutre: « D’où le cotés punk ». c’est méchamment réducteur. J’y reviendrai, si jamais.

          • J’ai toujours trop peu de temps pour intervenir. Mais je peux livrer quelques faits qui éclaireront la démarche.
            Le mercredi 19 mars, Claire me dit : samedi j’ai une caméra et une accredit de presse, on fait un truc au Salon? Moi je dois y etre pour une dédicace BD à 17h, je me dis ok pourquoi pas.
            Qu’est-ce qu’on va faire? Sais pas trop. Spontanément je pense à une sorte de visite guidée où j’expliquerais à la caméra le salon du livre en montrant une queue de dédicaces, un débat, le coin sandwich. Mais je me dis qu’on a déjà fait des trucs approchants. Alors il me vient l’idée de faire le journaliste, d’interroger des gens, avec comme accroche : « qu’est-ce que vous avez acheté comme livre ». Dans la voiture en y allant, Claire et moi trouvons le nom concept tivi, la tivi du concept. Qu’est-ce que ça veut dire? Rien.
            L’idée est donc de produire du rire, et c’est tout. Aucune intention de dénoncer ceci ou montrer cela. Et surtout pas, Hélène, de démarche « citoyenne » (je déteste l’usage autoerotique de ce mot, et il me semblait que le petit texte d’intro présentait assez d’indicateurs d’ironie (Anelka-Pleynel, rapport à la cité grecque, etc)
            On se lance, et on tombe sur quatre Pancolienne. Et sur des gens qui prennent en photo delpech ou pensent que Kiarostami se fait pas chier à se prétendre cinéaste avec son film en cinq plans fixes. Et sur un fan de NKM. Et sur etc. Le reste est improvisation.
            Ce n’est qu’au moment du montage que des décisions sont prises qui dessinent une orientation.
            Voilà pour les faits. Je reviens bientot sur la question morale.

          • ah oui il faudrait d’abord demander les faits avant tout, comment ça s’est passé/fait la vidéo, avant d’imaginer qu’il y a eu telle ou telle intention de la part de ceux qui ont fait la vidéo(démarche citoyenne, mise en scène).
            ici c’est très improvisé/spontané finalement. ce qu’il y a à recueillir c’est l’effet immédiat (la drôlerie), après on peut encore parler de la situation itweur/itwé, questionner un rapport de force (quelles forces/faiblesses de part et d’autre). ça ne m’étais pas venu à l’esprit qu’on était dans le champ de la morale.
            on rit, on ne rit pas alors que la séquence se veut drôle, on rit à moitié (on rit mais on est un peu gêné de rire) : j’ai trouvé qu’au niveau récepteur (celui/celle qui regarde la vidéo), c’était intéressant, ça faisait apparaître comment les individus sont complexes, impurs, tout en nuances. je ne découvre pas ça, j’en trouve seulement ici une illustration, .

          • Donc sur l’équilibre des forces. Plusieurs éléments de domination inégalitaire :
            1 l’idée et le dispositif est de nous, absolument pas concerté avec ceux qui s’y trouveront impliqués.
            2 j’aborde des gens qui, comme dit Charles, « n’ont rien demandé ». et je les fais parler sur des choses sur quoi ils n’ont pas forcément réfléchi
            3 je commence et conclus à ma convenance
            4 au montage nous retenons ce que nous voulons, coupons quand nous voulons
            5 la video est diffusée sans consultation de ceux qui y apparaissent
            Tout cela nous met dans une position de force extrêmement problématique
            Qu’est-ce qui peut contrebalancer :
            -au montage on essaye quand même de ne pas charger la barque, comme on l’avait fait avec les Jeunes sarkozystes. Par exemple on a largement écourté la séquence handicapé, qui devenait gênante. On a beau déstester les infirmes, on a une morale.
            -moi même je m’expose. je m’expose à passer pour un connard qui se fout de la gueule des gens (on m’a rapporté certains commentaires twitter dans ce sens)
            -ils n’ont rien demandé? certes, mais ils sont absolument libres de refuser de parler (c’est pour ça qu’on commence le montage par un refus)
            -et dans la foulée : de même que nous n’avons pas inventé la sinistre betise de nos sarkozystes, ce n’est pas moi qui invente le brunch littéraire à saint-germain des prés (mais la littérature c’est transclasse bien sur), ni la Pancolmania, ni le chasseur d’autographes et de photos, ni, plus généralement, ce Salon qui est du livre et non de la littérature. Prendre les gens à égalité, c’est aussi poser une règle avec eux : tu lis Pancol? libre à toi, mais alors moi je suis en droit de te demander d’en répondre. Je te demande pourquoi tu l’aimes, tu pourrais me répondre qu’elle a de l’acuité psychologique, qu’elle t’évoque Sarraute, qu’elle peint bien les milieux bourgeois. Mais non : tu me dis : c’est bien raconté. Tant pis pour toi chérie. Je t’aime bien, t’as une bonne tête, j’irais bien pique-niquer avec toi, mais sur les livres tu as renoncé à penser. Et si t’en as honte, eh bien tu peux commencer demain, j’ai des textes à te faire lire.
            Une chose doit etre dite : si j’arrive à assumer ce rapports de forces en ma faveur, c’est qu’il est lui même une rectification d’un autre rapport de forces en ma défaveur. Dans cette video je parle aux vainqueurs. Je parle à ceux qui dominent le biotope ou j’évolue : lecteurs de Pancol qui la font reine, lecteurs de best-sellers parce qu’ils se vendent bien, type très intéressé par l’invitation d’écrivains étrangers mais qui ne lit pas un roman français dans l’année, mécènes qui promeuvent des manuscrits d’écrivains en devenir sans aucune considération de leur contenu, petite-bourgeoise consolidant le lien mortifère entre littérature et salon de thé.
            Nous avons perdu, il ne nous reste qu’à rire de notre absolue défaite.
            Cet aspect ne règle pas la question. Mais il est essentiel

    • @patricia: je corrige : « terme que je trouve abominable parce que terriblement efficace pour classer les gens ».

      • @patricia:

        Il me semble que ça pose,entre autres, la question – bouteille-à -encre du goût

        C’est plus cette phrase qui m’échappe, surtout « bouteille-à-encre du goût ».

        • @Pleutre: je dis que le mot « goût » est une bouteille à encre, parce qu’il implique tellement de choses qu’on a du mal à s’y retrouver : si on essaie d’expliquer,on se retrouve vite noyé et dans le brouillard.

          • @patricia: Je ne connaissais pas cette expression, merci =)

    • @patricia: Par déduction, je ne juge pas les gens, et les cataloguent encore moins, je dis juste qu’à cet instant T leurs réactions m’a paru stupide, pour illustrer le cotés tragique quant au post de Charles. Ce fait m’incluant dans la dîte tragédie, pas au sens grec.

  10. Comment s’appelle la tivi?
    concept tivi ?
    Que recherche son anim?
    du concept sur par exemple
    le pourquoi être au salon du livre,
    le pourquoi acheter un livre en particulier,
    le pourquoi porter un chapeau sur lequel on a pourtant pas que des bons retours

    Dans qui veut épouser mon fils? ien a plein du concept, comme récemment chez une meuf qu’un fils conceptualise up to perfection là où l’anim de concept tivi en trouve une qui en a acheté so too much des livres

    Et quid du concept 1 minute pour répondre à?
    1 minute pour dire pourquoi être venu au salon du livre? pour dire pourquoi avoir acheté tel livre?
    Je dirais que ce concept me rappelle le crash-test ciné de canal pour les films qui viennent de sortir avec des journalistes qui roucoulent dans les
    jouissif
    délicieusement trash
    raté
    big crash
    n’y allez pas
    au secours
    encore

    Ici, chaque rencontré veut parler, veut partager son truc, veut profiter du micro invisible qu’on lui tend et du filmage de lui-même qui lui est offert et il imagine même pas qu’on puisse ne lui donner qu’une minute de temps de parole; alors, c’est l’anim et lui seul qui extrait au forceps du
    super best seller
    coup de gueule
    vraie conversation – ah erreur: il arrive une fois à choper un « vraie gentille » about Kathrin –

    – Sinon, j’aime particulièrement aussi l’échange avec la mangeuse de tarte à l’abricot,
    elle a l’air bonne en plus

    • super Shash, tu me rappelles des itwés que j’avais complètement oubliés : la fille au chapeau en carton, l’homme handicapé qui a 1 mn pour parler : pauvre hom, c’était perdu d’avance, comme dans le western la fillette qui a 3 balles pour sectionner la corde passée par des hors-la-loi autour du cou de son père sherif, Pleutre a raison, il y a du tragique ou plutôt du tragi-comique (pas de mort d’homme)dans cette vidéo
      comme toi je suis sensible à cette avidité des gens à être filmés, sondés, au détriment peut-être d’une curiosité a minima portant sur le vis-à-vis(c’est quoi cette tv ? c’est qui cet animateur qui donne des conseils de littérature (faudrait penser à alléger le style du récit qui viendra après les 3 premières lignes) ? c’est qui cet animateur qui connait tous les auteurs invités au brunch littéraire ? ). les gens restent dans l’unilatéral (répondre aux questions, capter les traits d’humour, parfois ils s’autorisent : « vous ne me ferez pas dire ce que je n’ai pas dit ») ; cela dit, ça va vite et la vitesse bouscule un peu la réflexion

    • @shash: j’aime la concentration, la gentillesse, avec laquelle tous acceptent de répondre
      et ça les fait marrer aussi
      se disent peut-être aussi surtout que quand même, ce mec doit faire son taf, pour un truc-sorte de tv en ligne allez, on va l’aider, faut qui ramène un truc, en plus, il est plutôt bogoss – et la fille derrière la cam aussi – allez, on va se laisser faire pour une fois
      en plus, ça f’ra plaise aux enfants, aux copains quand je leur montrerai ma tronche en ligne

      – C’est plutôt ça qui fait que j’ai plaisir à la remater encore et encore et cette vidéo

      Cet anim de concept-chez pas quoi depuis, ils l’ont sans doute tous déjà oublié

      bogoss quand même,

      • et j’ai appris ce we que boloss était le contraire de bogoss. tu savais ça ?

      • j’aime bien comment tu perçois les gens itwés shash
        ça parle pour toi, ta propre gentillesse
        je me disais aussi que notre façon de réagir au foutage de gueule en pointillé de François face à des gens assez modestes, classe populaire ou moyenne, révélait peut-être
        notre propre humanité (comme j’y vais)
        notre propre positionnement face à une série de personnes plutôt classe populaire (les sitistes sont dans l’ensemble et pour ce que j’en sais ou en devine plutôt classe moyenne – ou +), et à leur rapport aux livres et à la culture
        j’aime bien ta réaction shash
        (le post qui essaie de faire passer l’idée de lutte des classes dans la perception de la vidéo et ne veut pas mettre un peu la merde)

        • @Helene: tu sors

          • t’as raison, un lundi on m’attend un peu ailleurs que sur begaudeau.info

          • à vite :- D

    • j’ai bien aimé « Y’a 4 procès : un pénal, un civil et un aux affaires sociales. »

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