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Punk à singe

En janvier 2015, jai donné une conférence sur le punk à science-po, à linvitation non de science-po, mais de Nicolas, étudiant là-bas et punk-rocker absolu. A la sortie, un type presque aussi vieux que moi ma filé un exemplaire de la revue Amer, quil dirige et publie, et ma proposé un entretien par mail.
Impuls
é quelques semaines plus tard, lentretien est devenu une conversation, voire une correspondance. Au fil des mois et des échanges, lidée est venue de publier lensemble sous la forme dun livre hébergé par Les âmes dAtala, petite structure éditoriale de mon interlocuteur.
Ce livre,
Punk à singe, est disponible dans certaines librairies, et commandable par cette voie :

http://zamdatala.net/publications/punk-a-singe/

Prenant élan sur la conférence et sur Deux singes ou ma vie politique, on y parle de punk, de Nietzsche, de bourgeois, de flics, de corps, de libéraux, de féminisme, de libertaires, dautogestion, de grimaces, de joie, de grimaces de joie. Et danimaux.

En voici les premières pages

*

Si pour moi Justine est le titre dun roman de Sade, la première chose qu’évoque dans mon esprit le nom de François Bégaudeau est le souvenir dun groupe punk-rock français des années quatre-vingt dix nommé Zabriskie point. Mais si vous demandez à dautres personnes, plus jeunes, beaucoup vous répondront que Justin(e) leur évoque au contraire le nom dun groupe punk actuel tandis que François Bégaudeau est le blase dun écrivain et journaliste reconnu, ce qui, au final, est une manière comme une autre de nous passer les uns et les autres au carbone 14, une génération nous séparant. Cest donc en vieux con que je suis allé écouter lauteur de Jouer juste et dEntre les murs qui donnait justement en janvier dernier une conférence sur le punk dans lantre du savoir lillois, lInstitut d’Études Politiques de la rue de Trévise, dans le quartier Moulins. Et effectivement, ça donne un coup de vieux. La dernière fois que javais vu François à Lille, je crois que c’était en mars 94, alors quil partageait laffiche avec les Toxic Waste [en fait non, c’était le 17 janvier 1998 au Rockline avec les Toxic et Sourire Kabyle]. Je me souviens avoir bu des bières en la compagnie des Zabs sur le trottoir de la rue de la Monnaie, dans le Vieux-Lille bourgeois, devant le bar Le Thémis où jouaient pêle-mêle à cette période des groupes comme Uk Subs, AOS3, Asian Dub fundation et toute la flopée de formations punk-rock qui étaient alors à la mode avant quune vague crust et hardcore nous emporte. Autant dire que depuis, de leau a coulé sous les ponts… et dans mes veines. Cest donc avec un peu dappréhension nourrie de quelques a priori, je dois bien le dire, que je mapprêtais à suivre dans une salle de lI.E.P. un cours magistral sur un genre musical et une scène que je nai jamais quittés, et ce dispensé par un mec que je nai pas revu ailleurs qu’à la télévision, de manière fortuite, ou au cinéma, dans ladaptation éponyme de son roman Entre les murs où il jouait son propre rôle de professeur de français quil était devenu et pour lequel ils avaient reçu, lui et Laurent Cantet, le réalisateur, la palme du festival de Cannes 2008. Bref, je mattendais au pire. Mais la catastrophe na pas eu lieu, même si je suis resté perplexe au sortir de la communication. Et plutôt que de dégainer un surin, jai préféré lui serrer la main et lui proposer de prolonger ce moment de réflexion autour de ce qui pouvait peut-être encore nous rapprocher lui et moi, à savoir un certain goût pour les mots, la musique punk et la passion politique. Comme quoi, oui, jai pris un coup de vieux, ce qui est mieux que de prendre de la bouteille, ou plutôt son tesson. François, sans que je le menace, a gentiment ou poliment – accepté la proposition bien que le moment où jai choisi dentamer lentretien tombait plus ou moins en même temps que la sortie et donc de la promotion de son nouveau roman, La Politesse. Depuis, je me suis enquillé plusieurs de ses livres, quelques uns de ses articles et jai même ressorti mes vinyles des Zabs que je n’écoutais plus, leur préférant certains standards oi ! et mes vieux disques de rocksteady ou de punk hardcore ; lui a laissé à Nantes lexemplaire du dernier Amer que je lui avais refourgué ce soir là à Lille. Nous en sommes là.

Les âmes : Dans les vieux trucs que jai ressorti pour préparer cet entretien, jai exhumé mon exemplaire du fanzine béthunois Génération No Future, le numéro deux, acheté chez Rockmitaine, où figure une interview des Zabs réalisée en 1996 par celui-là même qui montera le label Dirty punk quelques mois plus tard. Tu y déclarais, comme à ton habitude, entre deux réponses un poil agaçantes autant quagacées : « Ah ! Il y a deux trucs que les gens ne connaissent pas du tout dans le monde, cest le marxisme et le punk. Et cest incroyable comme ce sont deux choses qui font parler, alors que les gens ny connaissent rien, que personne ne sait ce que sait le punk. Donc des blaireaux qui font de la radio ils nous interviewent alors quils écoutent de la fusion ou de la pop et nous disent : « Ah les punks, vous navez même pas de crêtes ». Alors déjà tes mort de rire. Après cest : « Alors les punks, No Future ?! ». Cest vraiment la culture Quid RTL : cest marqué punk, donc devant il y a marqué no future. ». Cest assez marrant de relire ces quelques lignes approximativement retranscrites par lami fanzineux, car cest à peu près dans les mêmes termes que tu commences ta conférence sur le punk, presque vingt ans plus tard, comme quoi tu nas pas changé davis sur le sujet. Ou que tu ressasses. Mais comme cette fois cest dans un lieu très sérieux, et que ton sujet ne lest pas pour un sou aux yeux de la plupart des clampins qui le fréquentent (et bien que les colloques consacrés au punk se multiplient dans les universités françaises depuis quelques mois), tu enrobes la pilule en tamusant à donner un tour vaguement universitaire et donc très légitime à ton propos, en proposant trois catégories de connaissances courantes de lhomme ordinaire, à savoir [1] ce que je connais bien ou très bien et dont je peux jacter sans me tromper, [2] ce que je connais pas du tout et dont généralement je ne parle pas, et [3] ce que je connais vaguement, ce qui me permet la plupart des fois de dire nimporte quoi. Or, et cest lun des exemples que tu prends et qui nous intéresse, pour la majorité des personnes que nous côtoyons, le punk fait partie des choses dont elles ont une connaissance vague et à propos desquelles elles disent généralement des conneries. Tout cet appareillage, sous des atours scientifiques, ne lest pas, mais permet dintroduire le sujet de manière légère, ce qui est déjà pas mal.

Pour nombre de nos contemporains, il reste incontestable que le punk, à raison parfois, est associé aux mots crêtes , no future , révolte , marginal , Angleterre , éventuellement à une date (1977), et à quelques noms de groupes comme les Clash ou les Sex Pistols. Quelques mots ou notions donc et un vague sentiment de violence, connecté à un vague sentiment de refus pour reprendre ta formule. Face à ces approximations, tu aurais donc pu, fort de ton passé de punk-rockeur et de ton présent dintellectuel de gauche, faire ton sachant. Tu aurais pu faire le type catégorie [1] qui règle son compte à la catégorie [3] et humilier la connaissance vague quont la majorité des gens sur le punk, tout en reconnaissant que cest lamentable et petit (tu es de gauche quand même), mais que ça peut se comprendre, parce que cest très pénible daimer autant que tu laimes le punk, et den entendre parler toujours aussi mal. Tu aurais pu exorciser vingt cinq ans dhumiliation entre les murs de science-po (belle revanche), mais au lieu dadopter cette attitude ressentimentale, arrogante et condescendante de sachant devant un auditoire qui nattendait que ça, tu as fait du Bégaudeau, ce qui nest pas très différent diront les mauvaises langues, cest-à-dire que tu as cité Rancière pour expliquer que toi, tu nes absolument pas un maître es-punk, mais que tu as rencontré ce mouvement à l’âge de 16 ans, en 1987, que cela fait donc presque trois décennies que tu as un compagnonnage avec le punk rock, que tu las pratiqué – ce qui est toujours mieux pour le comprendre – et donc que tu parles à ce titre là, en tant quamateur et amoureux et non en tant quexpert. Tu ne te poses pas en spécialiste du punk, mais tu te revendiques comme le spécialiste mondial de ton propre rapport au punk.

118 Commentaires

  1. Il fout un drôle de malaise quand même ce texte de Tanxx

    enfin on sait ce qui a déclenché les nuits debout

    thanks,

  2. Je viens de lire l’article de la dessinatrice Tanxxx sur votre conférence pour le livre « punk à singes ». C’est quoi votre version par rapport à Despentes ? Merci.

    « là où j’ai failli intervenir, c’est quand il a dit que Despentes était pas vraiment de gauche voire carrément…(?) j’en suis restée coite. Ne pas parler du tout de l’éthique punk, partir d’un groupe fabriqué de toutes pièces (Sex Pistols) sans aborder cette question, et reprocher à une écrivaine quelque chose qu’on ne lui demande pas c’est fort d’arabica : Despentes écrit, elle ne fait pas de musique, mais la musique est omniprésente dans son écriture. »

    http://tanx.free-h.fr/bloug/archives/8865

    • Tout ce qui est dit ici est d’une approximation totale et mériterait une réponse que je n’ai pas envie de fournir.
      Je note juste que cette femme m’appelle « universitaire », qu’elle n’a évidemment rien lu de moi puisqu’il lui faut la page Wiki pour trouver un truc -où elle trouve ce qui l’arrange-, et surtout pas Punk à singe qui était disponible à un prix libre dans la librairie où elle est passée.
      Je signale aussi que j’ai du parler une minute de Despentes, et encore, à la suggestion d’une personne qui en livrait le nom comme écrivain punk.
      Je signale enfin qu’elle ne parle pas de la conf à science-po de la veille, où elle n’était pas, et où les présents savent que j’ai parlé pendant une demi-heure des femmes dans le punk -de même qu’il en est question longuement dans Punk à singe.
      C’est très bien tout ça : ça nous rappelle que la sphère majoritaire n’a pas le monopole de la connerie.
      PS : Si ma position sur Despentes t’intéresse, sache que je lui ai consacré un texte de huit pages dans Transfuge.

      • @François Bégaudeau: en effet, elle n’a rien lu rien compris et se croit futée .

      • @François Bégaudeau:
        J’ai découvert le blog de Tanxxx avec la polémique à Angoulême sur « les femmes dans la BD » car je ne comprenais pas sa position.
        Merci François B. d’avoir pris le temps de me répondre. Car cela me confirme une intuition que Tanxxx, je pense, ne peut finalement qu’écrire en étant « contre », systématiquement « contre » mais à la sauce qui l’arrange. Le silence est donc la réponse la plus juste.
        PS : Transfuge/Despentes/Begaudeau yes !! merci pour l’info et au plaisir de te lire, Hélène M.

        • Je suis allé quand même préciser deux-trois choses sur son site. Livrer quelques informations disons.

          • @François Bégaudeau: Tanxxx a lu ton commentaire. Mais aujourd’hui elle ferme les commentaires sous l’article en question !! Tout en s’assurant de ne surtout pas afficher ton commentaire (ni le mien d’ailleurs).
            Bizarrement je suis étonnée par son attitude. Alors que finalement, comme tu l’as souligné, cette façon de t’appeler « universitaire », de lire ta page Wiki plutôt que tes livres, ect… et bien tout cela s’est juste elle.
            Que du blabla.

          • moi que du blabla ca m’irait si c’était celui d’un tutoriel maquillage

          • non pardon, pas maquillage -sexisme
            un tutoriel perceuse

          • le commentaire peut être remis sur la page facebook de Tanxxx, où le même article figure à la date du 31 mars

          • @FJuliette B:
            Merci Juliette. Mais je ne suis pas inscrite à facebook donc se sera sans moi.

          • @chut: @: je pensais surtout à la petite mise au point de François.

          • @François Bégaudeau: Tanxxx a levé sa censure, ton commentaire apparait, clair et efficace. Tiens donc, vous avez dit bizarre ?…

            http://tanx.free-h.fr/bloug/archives/8865#comments

        • la perceuse ça me fait penser à un truc rigolo que j’ai lu sur facebook :

          Mon connard de voisin qui tape à ma porte à 4 h du mat…
          J’ai failli me blesser avec ma perceuse avec ses conneries.

          et comme on parlait de magnifiques mécanismes de défense avec chut, aaaaah il est beau celui-là.

          • @anne-laure: pipi de rires ! Merci d’avoir relevé.
            Bon à part ça, c’est sûr que pour François B. c’est juste moins drôle de ne pas pouvoir s’expliquer. Il fout un drôle de malaise quand même ce texte de Tanxx et c’est pourquoi je voulais son avis.

        • @Chut: c’était pour t’inciter à t’inscrire sur facebook parce que des fois y a des trucs rigolos.

          • @anne-laure: bien joué. Mais j’ai un tempérament addict (mais je me soigne !) alors je préfère ne pas commencer avec Facebook car je sais que cela me plairait, mais trop.

    • @Chut: hoouuuu la vilaine fifille qui se met sur sa défensive de fifille.

      • @anne-laure:
        Je ne sais pas, je n’ai pas trop envie de juger les gens. Je trouve ça plutôt beau tous ces gens avec leurs petites défenses. On fait comme on peut dans la vie. Je zappe le blog de Tanxxx et je découvre celui-ci, les hasards de la vie.

        • @Chut: je suis d’accord, moi aussi je trouve ça beau la plupart du temps.
          J’avais bien compris votre délicate intention.
          Ceci dit il ne s’agissait pas de juger mais d’analyser.
          Et c’est pas de chance mais sur ce site se trouve la pire féministe que la terre ait jamais portée.
          Désolée, pas pu me retenir.
          J’espère ne vous avoir pas trop brutalisée.

          • @anne-laure: je comprends mieux, merci pour les précisions.

        • @Chut: moui.
          bon et c’est qu’en plus faut pas toucher à mon bonobo chéri.
          j’en ai presque honte mais non.

        • @Chut: c’est de la solidarité bonobine quoi.

    • @Chut: mais je peux aller un peu plus loin si vous voulez parce que je n’arrive pas à dormir parce que je devais manger du saucisson.
      Je ne sais pas ce vous en pensez vous, du point de vue de cette dessinatrice.
      Je vous donne mon point de vue, ma petite hypothèse.
      On entend dès le début qu’elle adhère à l’écriture de despentes et c’est tant mieux pour elle.
      Moi j’ai jamais lu et peut-être que ça me plairait j’en sais rien, c’est pas le sujet.
      Pour le coup il me semble qu’elle est grognon qu’on critique ce qu’elle aime et qu’elle tombe là où il ne faut pas tomber.
      Et c’est le truc qui m’énerve.
      Rien à voir avec le saucisson finalement.
      Elle tombe dans la connivence entre femmes, ce qu’on peut appeler autrement: la solidarité féminine.
      J’ai envie de dire la solidarité aveugle mais peut-être que toujours la solidarité aveugle.
      C’est à dire qu’elle décide alors de se mettre contre le discours de françois ( bégaudeau ), de ne plus l’entendre, et de l’identifier comme un gros méchant mâle dominant.
      Ce qui lorsqu’on est un peu renseigné est très déplacé de la réalité car françois est un bonobo.
      Il est plus à plaindre qu’ à blâmer si j’ose dire.
      Ce genre de posture qui consiste à faire groupe de femmes contre les hommes ne mène à rien d’autre qu’ à perpétuer la guerre.
      Il faut imaginer que du côté des hommes , les femmes solidaires ça fait complot.
      ça rend fébrile voire agressif.
      Du côté des femmes, privilégier les liens entre elles aux détriments des liens qu’elles ont aux hommes c’est bien prendre les hommes pour des cons, ne pas les considérer comme des égaux, ce qui est un non sens si on se dit féministe.
      Je sais pas si vous me suivez.
      Si je puis ajouter pour m’expliquer encore un peu ,que moi perso je ne me sens pas solidaire des femmes.
      Je sais c’est dégueulasse.
      Mais je ne veux pas qu’on m’assimile au groupe des femmes tout comme on m’assimilerait aux chinois si j’étais vietnamienne.

      • « Ce qui lorsqu’on est un peu renseigné est très déplacé de la réalité car françois est un bonobo.
        Il est plus à plaindre qu’ à blâmer si j’ose dire. »
        Gros rire

  3. en attendant la vidéo de la conf, un vieux lip dub du sciences po bordeaux
    http://www.dailymotion.com/video/xeljee_lip-dub-sciences-po-bordeaux_creation

  4. partagé en réf. dans le punk à singe: Frédéric Lordon – La révolution n’est pas un pique-nique. Analytique du dégrisement (à propos de la ligne de crête)
    https://www.youtube.com/watch?v=4PEJlSvVZaY

    • @shash: pour accompagner frédéric, côté lada, on cite john waters&les cockettes aussi https://www.youtube.com/watch?v=rfU9WOaJrNk

    • @shash: je reprends mon poste, excusez le retard, coincé dans l’ascenceur après que le réveil ait pas sonné

      – et puis ceci https://www.youtube.com/watch?v=ytIqj1wFm04 en p.183,

      dans les lignes à propos de l’intellectuel à la française, à propos de certain esprit où chaque chose a une place, et une seule place ; l’agencement systémique qui fige des identités organiques.

      Ce passage est bien riche, traînant ici on en est pas surpris mais encore plus averti, merci,

      Descendents – Bikeage https://www.youtube.com/watch?v=C7WanzlOvGg

      • comme quoi il n’est absolument pas nécessaire d’être blanc, binocleux et habitant de Paris 7 pour etre un pauvre intellectuel à la française

        • @François Bégaudeau: tu précises encore, merci

          – j’en profite: c quoi giffe?
          … / Et effectivement, tant mieux si c’est la vie qu’ils ont envie d’avoir et tant pis pour leur giffe sinon. / …

          et bpm? beat punk mezzo?

          • y a vraiment écrit giffe?

          • c super punk hein? :- )

            . giffe et bpm pourquoi? c griffe? giffle? biffle?

            Descendents – I’m Not a Punk https://www.youtube.com/watch?v=ocAgDqHYPWs

          • je sais, c guiffe en chti, comme dans garre à t’guiffe et ici, tant pis pour leur guiffe sinon.

            bon, t’y es presque, d’ici au 26/04 par là, tu te fondras dans la cassonnade là haut :- )

            et bpm alors, sérieux, c une vraie question,

        • @François Bégaudeau: ok trouvé -> battement par minute,

          je reprends en 191 now, à +

          • voilà
            t’es totale autonome

          • quand même ça fait un peu peur

  5. … / Deux singes a failli s’appeler Les idées, parce qu’au fond j’y raconte
    comment un idéophile précoce en vient peu à peu à concevoir un dégout des idées, qu’il délaisse en se rendant disponible à la multiplicité du vivant / …
    p.76-77, pas dala, mars 2016,

    :- )

    • @shash: ça me plaît aussi d’y lire p.75
      … / **Mais l’écueil est connu : à la sortie d’un livre, on est amené à produire à l’oral les phrases* que précisément le livre s’est employé à éviter. / …

      (c’est à propos du … / « Mon livre est féministe, dis-tu, dans le sens où j’y défends l’idée que les femmes sont plus fortes que les hommes, aujourd’hui ». / … de l’interlocuteur Lada ) qui amène FB à écrire

      … / Relisant la phrase que tu cites à propos de Fin de l’histoire, et ce « les femmes sont plus fortes que les hommes », j’ai comme envie de m’enterrer. Quelle bêtise. Quelle généralité de merde. C’est justement pour diviser et émietter ces généralités qu’on s’en remet au récit. Heureusement ce livre est meilleur que cette bribe d’entretien. Fin de l’histoire se propose justement de décrire une puissance singulière, en laissant à peu près de coté les grandes idées sur les hommes les femmes blabla. [Mais l’écueil est connu : à la sortie d’un livre, on est amené à produire à l’oral les phrases que précisément le livre s’est employé à éviter**] / …

      * phrases qui peuvent alors être glosées, reglosées sans que celui qui s’en empare ne remonte aux lignes aux vraies, celles éditées, qui sont à l’origine de la question posée dans un entretien,

      – La publication de cette conversation punk à singe, jusqu’à sa p.75 du moins, aurait pu faire contenu du La politesse de François Bégaudeau aussi tiens, reste à voir dans quelle partie, je continue tout doux,

      • @shash: et alors j’t’ai encore mieux parlé de la lutte des classes de la lutte des classes de la lutte des classes de la lutte des classes

        … / Quand il s’agit d’exprimer publiquement des choses, à l’oral ou à l’écrit, j’essaie toujours de partir de ce qui me semble le socle commun idéologique des récepteurs.
        En l’occurrence,et compte tenu de l’ignorance quasi unanime de cequ’est véritablement le marxisme, je crois pouvoir
        dire que, très majoritairement, le concept de lutte des
        classes est entendu comme : lutte effective des opprimés
        contre les oppresseurs. Or la lutte des classes c’est cela,
        mais ce n’est que partiellement ou incidemment cela.
        Évidemment c’est le mot “ lutte ” qui induit en erreur,
        et cause cette vision parcellaire du concept. Alors je fais
        mon boulot de rectification dialectique, ou simplement
        de réinformation : je rappelle que la lutte des classes ne
        désigne pas d’abord un type d’événement où des dominés
        luttent effectivement contre des dominants, mais un fait
        de structure. Ce que dit Marx, c’est que la société est très
        largement mue par le heurt de classes, c’est-à-dire, en
        première main, par l’ensemble des stratégies de la classe
        dominante pour éviter la révolte, contenir la colère, et
        maintenir le statu quo de ses privilèges. C’est-à-dire pour
        compenser le déséquilibre quantitatif – il y a infiniment
        plus de dominés que de dominants, infiniment plus de
        travailleurs (ou de travailleurs en souffrance comme
        les chômeurs) que de gens qui possèdent les moyens de
        production. Alors les dominants, hantés (selon le terme
        de Marx) par le spectre du prolétariat, et n’écoutant que
        leur peur de perdre leurs biens usurpés sous l’assaut de
        cette armée qui s’ignore, s’activent pour les conserver.
        Soit par des actes explicitement coercitifs (arsenal
        législatif, surveillance policière, division de la classe
        ouvrière, précarisation qui désarme, etc), soit par le soft
        power (par exemple l’école qui relégitime les inégalités
        sous couvert de les supprimer) ou le très soft power qui
        consiste à distiller des progrès sociaux pour maintenir
        une soupape de sécurité, pour ne pas dépasser le seuil de
        tolérance etc. Droite dure, droite molle, social-démocratie
        (sachant qu’un gouvernement, par exemple l’actuel,
        peut endosser alternativement ces trois vêtements). C’est
        ainsi que toute l’histoire moderne peut se lire (l’historien
        Guillemin en est un génial narrateur dans ses émissions de
        télé consultables en ligne) comme une suite d’initiatives
        des dominants pour faire passer la pilule de l’inégalité, et
        neutraliser les masses opprimées. La social-démocratie,
        qui arrive lamentablement à péremption, c’est ça: on
        donne des droits pour acheter la paix sociale (ce qui ne
        réduit pas à zéro le bénéfice concret de ces droits, comme
        les logements sociaux, les prudhommes, les minima
        sociaux, etc). Cela se fait sous la pression soit passive,
        soit active, des opprimés. Le passif, ce serait la classe en
        soi : les opprimés sont nombreux et humiliés, à ce titre
        mieux vaut ne pas les énerver. L’actif, c’est la classe pour
        soi, celle qui prend conscience d’elle-même et s’organise
        pour changer la donne, par des grèves, des mouvements,
        des manifs, des insurrections etc. Ce dernier aspect, c’est
        la lutte des classes telle que communément admise. Mais
        donc ce n’est qu’un aspect de la lutte des classes, que je
        minore dans mon propos par souci de rectification, mais
        que je ne minore pas dans mon esprit, étant très attentif,
        depuis toujours, aux mouvements d’émancipation d’où
        qu’ils viennent (et c’est ici que l’analyse structurale des
        classes se double d’une attention portée aux individus
        qui s’échappent de leur assignation sociale ; Rancière
        comme complément de Bourdieu.) / …

        et en chantant les zab’s https://www.youtube.com/watch?v=CBOwsBJzSVg

    • @shash: je déteste pas patouiller dans tout ça,

      • ça me fait bien plaisir
        patouiller est le mot
        et je crois qu’on a là un exemple en acte -en actes de parole- de la stimulation punk

  6. j’avance tout doux dans le punk à singe,
    même si pas si surprise, j’ignorais que iacub en était des femmes concrêtes du pour un féminisme pragmatique de la bande de filles,

    – je termine punk à singe et je suis une aventure puis je me l’offre, allez

  7. Dans le Punk à singe, p.68 un steakeresque … / Et pour enfoncer le clown / …
    8- D
    https://www.youtube.com/watch?v=NsVMNmn1Tv8

  8. voulez vous que je vous raconte comment je l’ai lu ?
    d’une part je l’ai fini ce matin.
    d’autre part j’ai remarqué que j’avais eu quelques difficultés à finir les parties écrites par celui qui ne s’appelle pas nicolas, parce que trop de références musicales et littéraires qui ne me racontaient rien qui m’envahissaient les yeux, c’ est à dire que cela me ralentissait dans la lecture, voire me stoppait si j’étais trop nase, ce qui n’était pas plus mal ainsi je pouvais faire des pauses. Me fumer une clope, me servir un verre de sirop d’anis, le boire, aller me coucher. Dormir. Ou autres.

    • je n’en suis qu’au 1/3 de ce PAS et je suis pas loin d’être d’accord (aleleyouya)

      un peu style-genre à étaler un peu sa science quand même l’anonymous,

      ferait partie de la catégorie 1 ou 2, je sais plus – vais re-lire en + d’avoir assisté à la dite-conf les catégories begaudiennes à propos tiens –

      • @S A T: … / C’est assez marrant de relire ces quelques lignes
        approximativement retranscrites par l’ami fanzineux,
        car c’est à peu près dans les mêmes termes que tu
        commences ta conférence sur le punk, presque vingt
        ans plus tard, comme quoi tu n’as pas changé d’avis
        sur le sujet. Ou que tu ressasses. Mais comme cette fois
        c’est dans un lieu très sérieux, et que ton sujet ne l’est
        pas pour un sou aux yeux de la plupart des clampins
        qui le fréquentent (et bien que les colloques consacrés
        au punk se multiplient dans les universités françaises
        depuis quelques mois), tu enrobes la pilule en t’amusant
        à donner un tour vaguement universitaire et donc très
        légitime à ton propos, en proposant trois catégories de
        8
        Punk à singe
        9
        Punk à singe
        connaissances courantes de l’homme ordinaire, à savoir
        [1] ce que je connais bien ou très bien et dont je peux
        jacter sans me tromper, [2] ce que je connais pas du
        tout et dont généralement je ne parle pas, et [3] ce que
        je connais vaguement, ce qui me permet la plupart des
        fois de dire n’importe quoi. / …

        du coup, ché pas trop où le mettre en fait, pas vraiment les moyens de le classer, vu que j’y connais peu en classement

        • en mieux allez:

          … / C’est assez marrant de relire ces quelques lignes
          approximativement retranscrites par l’ami fanzineux,
          car c’est à peu près dans les mêmes termes que tu
          commences ta conférence sur le punk, presque vingt
          ans plus tard, comme quoi tu n’as pas changé d’avis
          sur le sujet. Ou que tu ressasses. Mais comme cette fois
          c’est dans un lieu très sérieux, et que ton sujet ne l’est
          pas pour un sou aux yeux de la plupart des clampins
          qui le fréquentent (et bien que les colloques consacrés
          au punk se multiplient dans les universités françaises
          depuis quelques mois), tu enrobes la pilule en t’amusant
          à donner un tour vaguement universitaire et donc très
          légitime à ton propos, en proposant trois catégories de
          connaissances courantes de l’homme ordinaire, à savoir
          [1] ce que je connais bien ou très bien et dont je peux
          jacter sans me tromper, [2] ce que je connais pas du
          tout et dont généralement je ne parle pas, et [3] ce que
          je connais vaguement, ce qui me permet la plupart des
          fois de dire n’importe quoi. / …

          p.7 et 8, punk à singe, conversation avec, mars 2016, LADA.

      • @S A T:

        un peu style-genre à étaler un peu sa science quand même l’anonymous,

        je ne sais pas si c’ est la nature du geste, je dirais plutôt une envie de mettre en valeur un monde culturel dont on parle peu. Un monde qui le passionne apparemment.
        C’est pas inintéressant mais j’aurais aimé plus d’anecdotes qui expliquent qui est cet interlocuteur mystère, prolo punk littéraire , j’ai pas tout compris.

        • @anne-laure: comprends pas ce que tu entends par « qui expliquent qui est cet interlocuteur mystère » ? à l’exception de son nom, il donne énormément d’éléments biographiques non ? (fourmies, profession des parents, goûts musicaux, passage par hypokhâgne, RSA, maison d’édition, comment il a rencontré bégaudeau à lille, etc.)

          • @Juliette B: ouais ouais je suis d’accord, il en dit pas mal sur lui mais alors il faut croire que ça m’ a donné envie d’en savoir plus.
            Peut-être parce qu’étant donné que françois se racontait beaucoup j’attendais de même pour l’autre. Histoire d’être égalitaire sur ce plan là.
            Tu l’as fini ou what ?
            Nan mais parce qu’y à une petite anecdote à propos de la police que j’ai trouvé pas mal du tout.
            Qui ne parle pas de lui mais du monde réel des anarchistes et ça m’intéresse.

          • @anne-laure: oui fini; tu parles de la caméra ?

          • @Juliette B: enfin quand je dis que françois se racontait beaucoup c’ est aussi que l’autre se servait déjà beaucoup de ce que disait françois dans les deux singes et dans la conf punk, et donc ça nous faisait une double-dose de françois si je puis dire.

            François dont je me suis pas encore lassée je précise pour lever les doutes.
            La fin de ma lecture l’a prouvée.
            C’est assez extraordinaire quand on y pense.

          • @Juliette B: ouais la caméra planquée dans l’école Montessori.
            Que les anarchistes soient perçus comme des terroristes j’étais déjà au courant mais à chaque fois je trouve que c’ est fort de café.

          • @anne-laure: putain c’est moi qui vais le devenir: mon voisin du dessus chante ave maria accompagné au piano depuis une demi-heure – j’en peux plus.

          • @Juliette B: ça te donne envie de casser du bourgeois ?
            Putain t’es en train de devenir anar juliette.

            ( bon allez vais faire le ménage moi )

          • @anne-laure: je rigole

          • @Juliette B: ouais c’est un bon moyen pour lui faire sentir la matière au bourgeois , lui faire éprouver sa puissance qu’il ne puisse plus s’en passer.
            A bons coups d’battes dans sa gueule.

          • A bons coups d’battes dans sa gueule.

            vla l’empathie

          • @shash: c’est pour son bien puisqu’il ne demande que ça, le bourgeois.
            Sauf qu’il ne le sait pas encore.

          • j’aime assez le sax dans les tympans perso

          • @shash à tirer au sort: perso j’ai toujours eu du mal avec cet instrument qui sonne comme un canard qui s’la pète grave.
            Préfère l’allemand et les nœuds-paps immaculés.
            Et les cymbales bondieu, les cymbales.
            Et les violons Oh oui les violons.

          • Et les violons Oh oui les violons.

            je file pisser

          • Daft Punk – Get Lucky feat. Pharrell Williams violin cover https://www.youtube.com/watch?v=JxSxANly_ZE

          • @shash: ah ouais pas mal.
            Tenez, comme ça on a chacune le notre.

          • @shash: j’aime bien le gros qui fait pouet pouet, il est rigolo, mais franchement le petit se la pète grave non ?

          • style genre à appeler sa bande ouais

          • style genre à appeler sa bande ouais

            et à débarquer à la capitale pour faire chier

        • @anne-laure: ah peut-être,
          j’en poursuis la lecture dans cet état d’esprit alors
          enfin, j’essaie, merci,

        • ah peut-être, j’en poursuis la lecture dans cet état d’esprit alors enfin, j’essaie, merci,

        • @anne-laure: il n’empêche que – si j’osais – , pour vous qui tournez autour de

          prolo punk littéraire

          – je sais plus comment vous catégorise parfois François Bégaudeau (solitaire libertaire anarchiste?), mais je lis souvent une sorte d’espèce d’agressivité fortement dosée menace dans certaines de vos lignes,
          un peu le genre plus petite de la famille ou du groupe qui sait que son daron ou grand frère ou grande sœur rappliquera dès qu’elle brait, mais je me trompe surement,

          une sorte de mode d’existence du groupe qui croit que le rencontrer à l’autre bout du trottoir en fera changer
          la philosophie de bande oïe oui,
          pas vraiment potache ou si peu,

          • @shash à tirer: ah merde pardon j’avais pas repéré qu’on était samedi.
            Désolée.

          • @anne laure: place et parole de l’expert que par grosse flemme on laisse avoir ben raison

          • @shash à tirer: Je ne comprends pas où vous voulez en venir.
            Désolée, à demain , bisou bisou.

          • Désolée, à demain , bisou bisou

            on transmet

            sinon, le charabia, on dira que c’est la fièvre ou le manque de repairs/père mais d’après vous, ça ne serait pas que le samedi, bon.

            Je lis votre beat on the gueule du bourgeois comme chiqué de menace oui, comme un jour de jadis – un samedi donc – où vous me parlâtes de votre père je crois bien mais soit, soyons redondante, ce ne sont que délires d’alcooliques psychotiques comme on sait bien,

            Des bourgeois, il faut plutôt envahir tous les espaces, y jouir, se démerder pour qu’ils deviennent pas les seuls visibles, si on leur admet une certaine puissance, plutôt les affaiblir en les surfréquentant sans les beater forcément – même pas gâcher les fleurs –

            * Par ailleurs, dans l’échange Geoffroy2L/François Bgodo, je suis assez captée, sans être étonnée, par le passage sur l’attention quasi religieuse durant les laïus plaidoiries quand la parole est au psypro ainsi que par le développement sur la situation, le contexte relevant souvent du mauvais hasard, de l’environnement subi par une personne à ce moment là en fait e qui est trop souvent peu pris en compte comme responsabilité collective, ce qui fait que l’accusé est bien unique responsable au final et de façon individuelle des faits/acte/crime qui lui sont reprochés, bon ok,
            je fais de la mauvaise ratatouille de tout ça un peu, en tout cas, c’est pas rien d’écouter ce truc sur la tv transfuge et
            son livre a l’air d’être bien précieux.

            / par ailleurs, à mon tour et de mon côté, désolée pour l’importunage. /

    • @anne-laure: c’est marrant je pensais que les références littéraires sur les animaux (au moment de l’évocation du caniche mort dans 2 singes) te plairaient particulièrement, en particulier l’histoire géniale du manchon auquel le mec hésite à ajouter deux faux yeux en souvenir de l’animal;

      sur la musique, je pense que j’en connais encore moins que toi mais comme les références citées ne perdent jamais le fil du propos qu’elles veulent illustrer, ça ne m’a pas dérangé; les pauses je les faisais en allant écouter sur youtube les groupes ou morceaux évoqués.

      l’extrait sur fridriech que tu m’avais cité venait d’un certain Colson lui-même cité par Les âmes, non ?
      et sinon, qu’est-ce qui ça t’a plu ? ou fait autre chose

      • et sinon, qu’est-ce qui ça t’a plu ? ou fait autre chose

        comme elle était joliiiie cette invitation dialogique si polie à continuer entre soi

      • particulièrement (un particulier ça suffit)

      • @Juliette B: mouais non bof bof ça m’ a pas emballée.
        C’était grossier non ?
        Bien appréciée en revanche de trouver le morceau choisi des deux singe à propos du caniche.
        Je l’avais presque oublié.

        La citation de colson ( chaipakissécemec ) n’est pas clairement posée tu ne trouves pas ?
        Après c’ était le feux d’artifices des guillemets, j’ai rien compris.

        Je te dirais peut-être plus tard ce que j’en pense de tout ça mais pour l’heure faut que je fasse chauffer des galettes. Avec du beurre dedans.
        Héééé oui madame.

        • @anne-laure:
          C’est sans doute parce qu’il y a des guillemets dans les guillements que tu trouves ça pas clairement posé. Les âmes cite Colson, qui cite quelqu’un que je suppose être Friedrich;
          Affirmative et forte etc. serait donc une citation de ton friedrichou.

          voilà le passage:

          Colson écrit à ce propos dans un texte sur la dimension nietzschéenne de l’anarchisme : « En se déterminant, la volonté de puissance tend à unir et hiérarchiser les multiples forces du chaos. Elle ne les détruit pas, ne les réduit pas, ne résout pas leur différence ou leurs antagonismes à la façon de la dialectique hégélienne. ”Affirmative et forte,
          la volonté de puissance assumera la variété, la différence et la pluralité”. »

          Sinon, grossier non j’ai pas trouvé; un peu décadent certes: un homme capture une caniche blanche prénommée barbara et la fait teindre en noir pour s’en faire un joli manchon.
          …et d’ailleurs je t’ai dit des conneries au dessus parce que les faux yeux ce n’est pas pour le manchon/caniche, mais pour une femme écrabouillée afin d’en faire un tableau, les deux gestes de compression d’un vivant pour en faire un objet esthétique se ressemblant.

          pfff fatiguée, je vais manger mes râbles de lapin grillés tiens

          • @Juliette B: Quoi !? tu manges du jojo lapin ?
            Ah bah tu vois j’avais rien compris à l’histoire des yeux verts, je croyais effectivement que c’ était pour mettre sur le manchon en peau de caniche.
            J’ai peut-être un peu bâclé ma lecture j’avoue , mais fallait pas commencer par me gaver hein.
            J’aime assez que l’écriveur prenne soin de moi.
            J’y suis habituée maintenant. On ne peut plus revenir en arrière.

            Allez on se la remet :

            Affirmative et forte, la volonté de puissance assumera la variété, la différence et la pluralité.

          • c’ est aussi que l’autre se servait déjà beaucoup de ce que disait françois dans les deux singes et dans la conf punk, et donc ça nous faisait une double-dose de françois si je puis dire.

            oui, d’ailleurs FB le pose en
            p.71-72 dans ce PAS édité chez LADA en mars 2016, avant de retisser de la pensée invité riche tout de même par son correspondant:

            …/ FB : Tu suggères gentiment que mes réponses sont courtes, et un peu elliptiques. Comprends ma situation :tes “questions” sont en très large partie des synthèses d’idées que j’ai pu développer ici et là, notamment dans
            la conf à laquelle tu as assisté et dont tu m’as demandé les notes. A cela, par définition, je n’ai pas grand chose à redire ! Sur ces bases, on va toujours se retrouver avec des “questions” trois fois plus longues que les “réponses”.
            Mais ma foi ça me va bien. C’est toi qui bosses.
            Au passage, je te rassure, la concision ne se couple pas forcément avec la brièveté. On peut avoir un texte de 200 pages cousu de phrases concises, tricoté de style dense.
            Et tes interventions ici me semblent tout sauf bavardes.
            Elles sont même le contraire, très roboratives, abordant de multiples points fondamentaux pour moi. Je suis donc obligé de trier, de choisir, et peut-être de simplifier la discussion. En tout cas de la ramener à quelques axiomes simples. / …

            1) FB a donc volontiers filé ses notes, ok.
            2)

            et dans la conf punk

            vous étiez où dans les gradins lillois du science po?

          • 1) FB a donc volontiers filé ses notes, ok.
            @anne laure:
            2)

            et dans la conf punk

            vous étiez où dans les gradins lillois du science po?

          • @shashounette:

            vous étiez où dans les gradins lillois du science po?

            je n’étais pas dans les gradins puisque j’étais dans le caleçon de françois à lui sucer la bite.
            De là vous en conclurez soit que françois quoiqu’il arrive jamais ne se déconcentre soit que je ne suis pas douée en suçage.

            Non mais franchement shash est-ce qu’il ne serait pas plus agréable que vous compreniez par avance le sens de vos questions afin de m’épargner l’effort de tenter de comprendre vos futilités absconses.
            Je suis sûre que vous en laisseriez un paquet de côté, que vous les garderez pour vous.
            Ainsi vous aurez moins honte de vous.

            Si je dis que ce qui est dit dans l’échange se trouve en partie dans la conf punk c’ est que cela est dit dans le texte et plusieurs fois.
            C’est aussi bête que ça.

            Aaaah qu’est-ce que je peux aimer les dimanche moi dis donc.

          • j’étais dans le caleçon de françois à lui sucer la bite.

            c’est donc pour cela que le micro, posé sur la table où était accoudé François Bégaudeau, va et venait constamment, o kaaayyyy

            et un mystère de résolu, je vais pouvoir endimmancher mon coeur en ce jour de printemps, merci bien.

    • me servir un verre de fond de sirop d’anis avec de l’eau par-dessus.
      Pardon. J’ai omis de préciser.
      Sinon c’ est un peu fort.

  9. je trouve remarquable la prise en compte dans les prises de « parole » de Les âmes, de ce que dit François,une étude précise,et informée ,nourrie par la lecture de Deux singes. Pas de déperdition, de légèreté, et François peut lui aussi approfondir et avancer. Bel échange, j’imagine quel plaisir vous avez du avoir tous les deux de correspondre à ce niveau. Beau travail pour vous et vos lecteurs.

  10. ça y est ! il est arrivé.
    « achevé d’imprimer,
    comme un singe en hiver
    la crête au vent, ou presque… »

    et des dessins de singes qui font des pirouettes.
    Comment résister.

  11. « Suivre une piste, c’est laisser courir tous ses sens. Inquiéter chaque organe. »
    Pierre Adrian, La piste Pasolini.

  12. Chic : c’est exactement ce que j’ai envie de comprendre en ce moment. Et découvrir. Je pars de loin,alors tout est possible.merci François.

  13. c’est tout toi ça de rendre perplexe un vieux punk !

    on va lire ça, avec plaisir je n’en doute pas
    et peut-être comprendre au passage comment on est soi-même passé à côté de cette musique à un âge où on aurait pourtant pu/dû tomber toute crue dans sa marmite

    (t’as raison NOFX c’est bien pour rattraper le coup)

    • – un extrait ?
      – oh oui un extrait s’il te plait
      – un peu que ça m’plait

      1. Analogiquement à notre homme qui casse une
      vitrine, une foule d’opposition, même hérissée de
      pancartes “ Tous dehors ! ” est concrètement traversée par
      des forces affirmatives. Elle est traversée par de l’énergie.
      Une foule d’opposition, c’est toujours du désir à l’œuvre.
      C’est toujours une poussée de vie. Et de fait, la vie s’y
      multiplie, s’y augmente. Dans une foule d’opposition je
      marche, je cours, je chante, je crie, je casse, je me prends
      des coups, je me prends la pluie, je me prends des coups
      de soleil, je me prends une merguez, c’est fou ce que je me
      fais prendre dans tous les sens. Je vis comme jamais, plus
      que jamais. Une foule d’opposition est, le plus souvent,
      une fête du vivant – pour peu que les mégaphones n’émettent pas que du Manu Chao.

      Ce qui me mène au
      point 2.
      2. La promotion du oui passe souvent par des non
      partiels. Nietzsche a très bien vu cette petite torsion :
      le oui consiste souvent à dire non au non. Voir le
      bestiaire nietzschéen : le oui vitaliste, qui est placide
      comme un âne, doit se faire guerrier comme le lion pour
      lutter contre les forces de mort. Si l’on considère que le
      capitalisme est une puissance de mort, alors toute force
      qui s’y oppose est du coté du vivant. La seule politique
      qui m’intéresse, c’est celle qui défend la vie, c’est-à-dire
      la complexité, le foisonnement, le peuple tout court et
      le peuple en soi, contre toutes les forces qui prétendent
      restreindre le vivant, comprimer les corps, uniformiser
      les quotidiens – ce que Deleuze subsumerait par le
      terme contrôle. Cette lutte est tout à fait homothétique
      de celle que je mène contre l’Un sur le plan des idées et
      des discours. Pour moi tout ça c’est pareil, c’est la même
      énergie. Une même défense de cette pauvre petite vie que
      tant de forces accablent. En dernière instance, je n’ai
      qu’un socle idéologique, qui est un tempérament foncier
      et s’ancrerait dans des choses très intimes chez moi, c’est
      le vitalisme.
      Pour boucler la boucle de cette trop longue réponse, je
      dirais que je ne suis féministe qu’en tant que le féminisme
      s’inscrit dans une option vitaliste plus générale.
      Et pour raccrocher à notre sujet, je dirais qu’au bout
      du bout un morceau de punk-rock me transporte parce
      qu’il propose un inégalable taux de compression de vie.
      Un morceau de punk-rock c’est de la vie qui vous saute
      à la gueule, comme un tigre tendre et féroce. Comme un
      tigre né d’un âne et d’une lionne.

      Punk à singe p:80

      • @Juliette B:vivement qu’il arrive dans ma boite aux lettres.

      • Les pages qui suivent juste après – celles du garçon qui dialogue avec François Bégaudeau – me ravissent aussi et je me demande pourquoi il n’a pas de nom, intervenant seulement sous le nom de sa petite maison d’édition.

        une raison à cet anonymat ?

  14. Je me confesse; j’ai jamais réussi à écouter du punk post-80s…

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