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Cher Philippe Val

Philippe Val a d’abord été clown, en duo avec Patrick Font. Certains détracteurs disent qu’il ‘a jamais cessé de l’être. C’est un peu facile, et inexact. Il semble qu’au contraire, sous sa houlette, les conférences de rédaction de Charlie Hebdo n’étaient pas du tout drôles.
Philippe Val a été aussi président de France Inter. C’est un poste de pouvoir. C’est beaucoup de déjeuners et de diners, mais le soir il rentrait vite pour écrire des livres, sa passion. Le dernier, Malaise dans l’inculture, appelle la République à être républicaine. Trois pages y sont consacrées au film Entre les murs, prix du meilleur son au festival de Lima (Pérou).

 


Bégaudeau répond à Val par TRANSFUGE-magazine

64 Commentaires

  1. « Malaise dans l’inculture » soumet une formidable proposition : un enseignement de l’humour, avec son histoire glorieuse, qui va de Cervantès à Wolinski, en passant par Coluche (mais pas Choron, faut pas déconner). Elle s’intègrerait dans une matière composite, nommée « Education démocratique ». Elle serait notée, et l’évaluation pourrait être éliminatoire jusqu’au bac. Sans rire.

  2. @belette :  » il fait l’article de lui-même, tu veux dire que c’est un provocateur et qu’il a pleine conscience de ce qu’il dit ? »
    Pas vraiment. je dirais que c’est un homme de pouvoir,conscient de son pouvoir, vigilant pour le garder,faisant selon les circonstances le roquet,le renard, l’ours, le lion…L’important n’est pas le contenu mais l’effet produit par sa performance. D’où les gestes qui renforcent le propos, qui lui donnent de l’intensité…à la radio.
    Mais je ne suis vraiment pas bonne dans l’analyse politique, ce que je dis là n’est qu’impression personnelle.

    • @patricia: ok j’y suis ; je ne peux m’empêcher de le percevoir comme quelqu’un de dangereux, de qui il faut s’éloigner.

      • @belette: …ou se rapprocher si tu veux faire carrière.

      • @belette: oui, ça me va bien l’idée de s’éloigner de ce type dangereux.
        pour moi, c’est un imposteur. jamais compris sa prose : je lis ses phrases mais rien ne vient, aucun sens,je me demande s’il se comprend lui-même, que des raccourcis, des mots clés, des citations de collégien (Voltaire).
        imposteur, et donc sur la défensive, toujours prêt à masquer le fait qu’il n’a pas les moyens de ses ambitions (figurer parmi les analystes de la société réputés, on dirait)
        je pense qu’on lui fait de la place dans les média, entre autres raisons, parce qu’il fait partie de ceux qui le veulent le plus, tout simplement

  3. Réponse de Val datée du 12 mai :
    « François Bégaudeau, l’auteur du livre dont est tiré le film, a fait une vidéo pour me répondre sur ce sujet. A ses yeux, si je tiens ces propos, c’est parce que je ne connais rien et que je suis un con, c’est une vieille technique stalinienne. Il confirme par ailleurs qu’ils ont essayé de provoquer des réactions antisémites lors du tournage, mais qu’ils n’ont rien eu, à part, dit-il, quelques allusions sur le fait que les juifs ont de l’argent… Mais enfin, c’est la base même de l’idéologie nazie ! C’est pour cette raison qu’Ilan Halimi est mort ou qu’une femme s’est fait violer récemment en région parisienne ! Et face à cela, je le reconnais, je ne sais pas quoi répondre. Il est là, le malaise dans l’inculture, le souci de la perception de la réalité. Il y a une très grande séparation entre notre milieu et les gens. L’opinion, la façon de penser et de concevoir la réalité n’est pas du tout la même dès que l’on sort de notre petit cercle. Si les journaux se vendent mal et que la production culturelle décline, c’est justement parce qu’ils sont loin de la façon de fonctionner des gens. Je pense que si l’on perçoit la réalité le plus nettement possible, nous avons l’opportunité de régler certains problèmes, mais si nous refusons de l’analyser telle qu’elle est, alors nous n’avons aucune chance car les choses vont empirer. »

    C’est drôle comme le fait de dire « notre milieu et les gens » discrédite totalement ce qu’il nomme « le souci de la perception de la réalité ».


    http://www.lopinion.fr/12-mai-2015/fracture-entre-l-opinion-elites-est-coeur-declin-culturel-24154

    • @Acratie: Merci Acratie pour cet article.
      Je vois aussi une contradiction entre :
       » Je crois qu’il s’agit là d’un élément essentiel. Nous ne sommes pas là pour faire plaisir, pour flatter les gens, pour dire ce qu’ils ont envie d’entendre. »
      et
      « . Il y a une très grande séparation entre notre milieu et les gens. L’opinion, la façon de penser et de concevoir la réalité n’est pas du tout la même dès que l’on sort de notre petit cercle. Si les journaux se vendent mal et que la production culturelle décline, c’est justement parce qu’ils sont loin de la façon de fonctionner des gens. »
      J’ai l’impression que cet homme est surtout centré sur lui-même, et qu’il bidouille les choses pour que son compte soit toujours bon. Je l’ai vu récemment dans une video de radio (je vais essayer de la retrouver) : il m’a semblé qu’il produisait une sorte de gesticulation émotionnelle qui remplaçait le vide de ce qu’il exprimait en paroles.

      • @patricia: « … ils n’ont rien eu, à part, dit-il, quelques allusions sur le fait que les juifs ont de l’argent… Mais enfin, c’est la base même de l’idéologie nazie ! C’est pour cette raison qu’Ilan Halimi est mort ou qu’une femme s’est fait violer récemment en région parisienne !  »

        Un collégien dit que les juifs ont de l’argent, l’idéologie nazie inclut le fait que les juifs ont de l’argent, donc le collégien est un Fofana en puissance. Ce sont les raccourcis de Val que je trouve criminels.

        • @Acratie: Les raisonnements de Val sont à peine dignes de figurer en commentaire d’une vidéo youtube. Je ne comprends pas comment ce mec peut être pris au sérieux et être considéré comme l’élite ou un quelqu’un qui pense. C’est d’une indigence à pleurer.

          • @Charles:
            …/ C’est d’une indigence à pleurer. /…
            je crois que tu es chaud pour le dernier Garrel,

          • Val est indigent… et best-seller
            et invité partout
            et sans doute l’un des hommes les plus influents et puissants du champ médiatico-intellectuel

          • @François: Certes, mais je me console en disant qu’il n’est pas vraiment pris au sérieux.

          • Je crois que son cas est tout à fait édifiant pour éclairer un certain état de la scène des débats : d’un coté une sphère médiatico-politico-intellectuelle où un type comme lui a ses entrées partout, et peut sans aucune objection décliner ses conneries fielleuses. De l’autre, une sphère cousue d’espaces minoritaires hétérogènes (blogosphère complotiste, maquis réac-fasco, marges libertaires ou décroissantes ou néo-marxistes, etc), qui ne regarde même plus la première, ou qui la regarde avec une incrédulité absolue. D’un côté Val et Bruckner et Minc en philosophes éclairés et écoutés, de l’autre des millions de gens qui les détestent ou les ignorent. Rois ici, bouffons là.
            Il y a des espaces où les deux sphères se mélent, par exemple l’émission de Taddéi, où passent de temps en temps des Bricmont, Fassin, Lordon, ou des Dieudonné, Soral, et autres figures de la droite contestataire. Mais c’est très rare.

          • « Rois ici, bouffons là », exactement.

          • @Charles: Oui tu as raison. Un mec comme Emmanuel Todd est un peu à cheval entre les deux je trouve.

          • exactement comme sa pensée
            montre le fond catho-autoritaire du républicanisme, mais continue à croire en la République
            s’en prend à l’euro mais du point de vue de la nation
            pense en termes de classes mais ne fera jamais le saut marxiste
            etc

          • sur ses insuffisances, voir son très bon dialogue avec Badiou, sur Mediapart

      • @patricia: voici l’émission évoquée : par ex une tirade vers les 16 minutes.Et la radio filmée montre la gesticulation.
        http://www.franceculture.fr/emission-les-matins-prix-du-courage-a-charlie-hebdo-boycotte-peut-on-s-accorder-sur-la-liberte-d-exp

        • @patricia: est-ce ce passage que tu mentionnes ? « Aujourd’hui c’est le pouvoir qui nous protège pour qu’on puisse exercer cette liberté (d’expression). Il met à disposition des policiers qui protègent nos vies. C’est le contraire, ce n’est plus contre le pouvoir qu’il faut se battre mais contre une partie de la population qui s’est radicalisée […]. Le danger ne vient plus du pouvoir, le danger vient de quelque part dans le peuple. » Quels commentaires en fais-tu ?

          • @belette:dans cette tirade, je voyais surtout la gesticulation qui est destinée à rendre intense et important un discours confus.
            Que pense-t-il de ce qu’il dit, Que c’est dommage? que c’est inquiétant?Faut-il se battre? Qu’est ce que ce « quelque part »? qu’est ce que ce peuple?
            C’est ce que j’appelle « tout et le reste »,surtout destiné, avec le ton et les gestes, à donner l’impression que LUI a sur la situation – qu’il rend confuse – une analyse ,et qu’il s’engage avec ses tripes intellectuelles dans cette analyse, et dans la situation.
            Pour reprendre une expression d’hier de François, il fait l’article de lui-même.

          • @belette: ok j’y suis, il fait l’article de lui-même, tu veux dire que c’est un provocateur et qu’il a pleine conscience de ce qu’il dit ?

    • …/ Quelqu’un qui lit a déjà un gros pourcentage de sa vie qui est sauvée, car celui qui lit est heureux. /…
      et de me reprendre après avoir lu ça encore un peu du
      … /cessons de vouloir absolument arroser les gens de culture (voir la métaphore des poireaux inventée par Franck Lepage). S’ils en veulent, qu’ils viennent. S’ils n’en veulent pas, tant pis. Pas un drame. Mille autres vies possibles.
      inventons d’autres dispositifs, consentis, désirés, joyeux, collectifs, si possible en marge des pouvoirs publics. Autogérons notre joie. Et si nous sommes trois, pas grave, au moins nous serons trois désirants et allègres. C’est toute ma partie III. Qui est une sorte de ZAD littéraire tracée sur la carte en vingt fragments. /… extrait du papier de Strainchamps sur bibliosurf,

    • @Acratie:
      C’est vraiment une réponse minable que celle de Val.
      Ainsi François Bégaudeau lui aurait dit dans la vidéo « Tu dis ça parce que tu n’y connais rien, tu es un con » et ce serait une « vieille technique stalinienne » ???

      Mais dire à qui vous critique « Tu es un con » n’est en rien une technique classique du stalinisme. Les procès staliniens n’accusent pas les gens d’être des cons. Staline n’exterminait pas les gens sous prétexte qu’ils étaient cons. Bien au contraire.
      Dire « tu es un con » n’est même pas une technique, d’ailleurs. Juste un argument ad hominem. Qui en a jamais fait une technique ?

      On se dit alors que Val est en pilotage automatique. Qu’à la moindre contrariété il répond ça.
      Le boulanger se trompe en lui rendant la monnaie ? « Ah, voilà donc une vieille technique stalinienne ». Un type lui marche sur le pied dans le métro ? « Vieille technique stalinienne », un type lui parle de près après avoir mangé du maroilles ? « Vieille technique stalinienne » !

      Mais non, bien sûr, en réalité il ne fait pas ça en général, ce serait absurde. Il le fait juste avec Bégaudeau, au lieu de lui répondre sur le fond.
      Et c’est très intéressant. Parce que chercher à disqualifier quelqu’un en le rapprochant arbitrairement d’un repoussoir quelconque, afin d’éviter de répondre précisément à ses questions précises, ça c’est très exactement une vieille technique stalinienne.

      • @Juliette B: Rapport à ta dernière phrase : oui c’est une technique, stal ou pas, c’est une technique minable pour médiocriser l’autre, pire que le disqualifier. Aucun intérêt.

  4. Bonjour François Bégaudeau,

    J’ai été très heureux d’écouter votre vidéo, et je me suis réjoui que vous remettiez cet idiot de Val à sa place, qui n’a je pense même pas l’intelligence d’être malhonnête.

    Néanmoins je voudrais rajouter quelque chose aux propos que vous avez tenu, qui concerne  » l’antisémitisme  » des banlieues.

    J’ai un problème avec ce concept « d’antisémitisme  » qui est aujourd’hui beaucoup trop confus à mes yeux. Comme j’aime tout autant le réel que vous, j’ai observé que l’on faisait une distinction entre le racisme contre les arabes, l’islamophobie, d’avec la juste critique laïque et républicaine par exemple du « communautarisme musulman ».

    Or tout l’objet de ma réflexion est de signifier que ces trois appréciations différentes, sont impossibles à faire avec la communauté juive. Autrement dit l’accusation « d’antisémitisme » est portée à tout va, contre n’importe qui, semant une sorte de terreur psychologique.
    Je pourrais vous citer un nombre incalculables de personnalités irréprochables qui se sont faites accuser d’antisémitisme, y compris des personnalités juives.
    Certains extrémistes pro-israéliens se font un plaisir d’user de ce terrorisme psychologique à tord et à travers. Je pense que cela peut avoir comme conséquence et notamment dans les banlieues une certaine radicalisation du discours.

    Le sentiment de haine que certains jeunes de banlieues peuvent éprouver à l’égard des juifs est au moins aussi fort que le sentiment de haine de certains jeunes juifs à l’égard de certains musulmans.

    Moi je trouve qu’il y a deux poids deux mesures en somme, et que beaucoup de jeunes s’en rendent compte… Je trouve ça légitime qu’ils s’indignent et souvent même quand ce ne sont pas des hystériques extrémistes, certains arrivent quand même à les accuser d’antisémitisme.

    Si un certain antisionisme dérape vers une judéophobie, c’est qu’il est pratiquement impossible d’être judéocritique.
    Je pense par exemple qu’il y a un repli communautaire, nationaliste et une augmentation des sentiments islamophobes chez une part de la communauté juive, et malheureusement de la part de personnalités médiatiques qui se revendiquent comme juives.

    Les tabous, les non-dits, créent les théories du complot et la haine.

    Vous avez été contraint face à un crétin de vous justifier de n’être pas un islamo-gauchiste donc un idiot utile de l’antisémitisme et ça c’est dommage quand même. C’est une demi-victoire à mon sens.

    A partir du moment où on a ouvert la boîte de pandore en critiquant la communauté musulmane, le Coran, les islams en dérapant très souvent sur les mœurs, les coutumes donc finalement l’origine culturelle, il ne faut s’étonner que certains demandent le droit d’en faire de même avec la communauté juive. Donc non seulement les musulmans s’en prennent plein la tronche depuis le 11/09/2001, mais en plus on les traite régulièrement d’antisémites alors qu’ils ne font que répondre à une islamophobie prégnante chez certaines personnalités juives très pro-israéliennes.

    Dans de nombreux pays musulmans, les juifs ont vécu tranquillement avec les musulmans pendant des siècles. Depuis le 11/09, les musulmans sont accusés de tous les maux de la terre et pas dans les écoles par des gosses des 14 ans !! à la télé et dans les journaux par des gens sérieux… ou prétendus tels…

    Ca c’est aussi le réel François.

    Mon opinion est en fait très simple : Soit on permet dans l’expression publique d’être judéocritique et de pointer du doigt les dérives haineuses et nationalistes d’une partie de cette communauté de façon républicaine et laïque, soit on arrête avec l’islam de le faire à tord et à travers.

    Si je vous explique tout cela, c’est qu’on perd beaucoup trop de temps à « se laver » ou « se justifier » d’accusations de gens qui n’ont peut-être pas les mains sales mais en tout cas qui puent le racisme et la haine !

    • Je ne veux pas entrer dans ce débat dont je considère qu’il n’a que trop pollué les discours depuis dix ou vingt ans. Et qui tourne toujours à quelque chose comme : « c’est lui qu’a commencé ». Ou au fameux « deux poids deux mesures », point godwin de ce genre de débats de merde, immense tube des années 2000 dont n’importe quel esprit sain devrait décider l’hygiénique révocation.
      Je n’ai pas fait cette réponse pour me justifier. Je l’ai fait pour m’amuser, et incidemment pour que Val la mette un peu en sourdine.
      Il y a de l’antisémitisme parmi les arabes, il y a de l’arabophobie parmi les juifs (et parmi bien d’autres). Dans les deux cas c’est grotesque. Et le moyen le plus sur d’anémier son cerveau. Le moyen le plus sur, et c’est bien ce qui m’importe, d’étouffer les problématiques de classes.

      • Merci pour votre réponse François Bégaudeau.

        Libre à vous ne pas rentrer dans ce « faux débat » qui est bien éloigné de la réalité de la lutte des classes !
        Néanmoins, je suis une philosophie différente de la vôtre car j’estime qu’aucun questionnement n’est en soi révocable en lui-même, surtout si le problème concerné n’a pas trouvé de réponse satisfaisante.

        « Et le moyen le plus sur d’anémier son cerveau. Le moyen le plus sur, et c’est bien ce qui m’importe, d’étouffer les problématiques de classes. »

        Voilà des propos que j’embrasse de tout mon cœur !
        C’est pour cette raison que je vous ai écrit. Parce que si vous ne voyez pas que la lutte contre  » l’antisémitisme « , les références récurrentes au IIIe Reich, le devoir de mémoire, la sacralisation de la Shoah, empêche tout être sain d’esprit et raisonnable de basculer dans une grille d’analyse sociale plutôt que morale, mémorielle.

        J’honore votre combat pour la lutte des classes, et votre mépris pour tous les racismes. Mais intelligent, perspicace et courageux comme vous l’êtes, je suis convaincu que vous comprendrez aisément que la lutte antiraciste produit les mêmes effets (du moins sur la nécessité de réfléchir la question sociale) que ne le font les discours racistes.

        Ce sont ces raisons qui me font penser que la question que je vous ai soumise est importante.

        Quand est – ce que vous vous attaquerez aux associations antiracistes, à toute cette gauche morale qui a renoncé à la question sociale et qui masque la réalité des rapports de classe par une lutte contre la haine ?

        Veuillez me pardonner si vous avez déjà effectué ce travail dans un de vos livres ou un de vos films. Je me ferais un plaisir dans ce cas de l’acheter et de profiter de votre sagacité et de votre sagesse.

        • Je crois que nous avons un but commun : remettre en avant la problématique de classes. Et je crois tautologiquement que la meilleure façon de le faire, est… de parler de classes. De ramener un certain nombre de problèmes à une affaire de rapports de classes. Et non pas de s’échiner à pointer les faiblesses de l’antiracisme.
          La preuve que l’incrimination des « associations antiracistes » nous éloigne encore davantage des rapports de classes, c’est qu’elle est factuellement prise en charge, depuis dix ans, par des intellectuels de droite voire d’extreme-droite que la question sociale n’effleure pas une seconde. Je pense bien sur à Finkielkraut, qui a quand même eu cette phrase géniale : « l’antiracisme est le communisme du 21ème siècle » (et par là il entend : le nouveau totalitarisme). A bien regarder, cette stigmatisation des associations antiracistes a toujours pour soubassement une pensée réactionnaire. Dans le cas de Finkielkraut, elle est le cheval de Troie du racisme anti-arabe. Dans le cas de Dieudonné, dont j’admire grandement l’art comique et dont j’ai suivi de très près les positionnements idéologiques, elle est clairement le cheval de Troie de l’antisémitisme (selon un raisonnement en escalier : 1 les associations antiracistes comme la Ligue des droits de l’homme insistent beaucoup sur l’antisémistisme et moins sur l’arabophobie 2 elles sont en fait au crochet du lobby sioniste 3 deux poids deux mesures, concurrence mémorielle, business de la shoah, blabla).
          Et alors l’antiracisme devient, dans la bouche de ces gens, un fléau pire que le racisme… Ce qui n’est pas le moins stupéfiant des retournements discursifs auxquels nous assistons depuis quinze ans.
          Nous sommes bien d’accord pour lutter contre la gauche morale. A condition de le faire comme la gauche radicale, sociale, marxiste, libertaire, l’a toujours fait, et ce depuis « L’idéologie allemande », en 1840 : en montrant que cette gauche morale participe du mou scrupule postchrétien, et qu’elle est la meilleure manière qu’a trouvé la bourgeoisie pour être de gauche sans remettre en cause les rapports de production. Partant de là, il serait possible d’intégrer la question du racisme à ce combat. Car le problème de la gauche morale n’est pas tant l’antiracisme (désolé mais par éducation je me sens quand même mieux auprès des antiracistes que des racistes), mais d’avoir déconnecté cette question de la question sociale. Or elle est y pour une large part connectée, puisqu’en général les gens qui essuient le racisme appartiennent à des populations récemment arrivées dans un pays, et donc mécaniquement aux populations les plus pauvres. Un certain racisme recoupe parfaitement la haine des pauvres dont parle Rancière. C’est cela qui doit nous importer. Le reste nous égare et contribue au gros glissement droitier de la scène politique et intellectuelle.

          • PS : « la lutte antiraciste produit les mêmes effets (du moins sur la nécessité de réfléchir la question sociale) que ne le font les discours racistes ».
            C’est un peu schématique non? A quoi pense-vous au juste? Aux associations qui, à Calais, donnent des couvertures et de la bouffe aux migrants qui végètent dans la jungle en attendant d’attraper un camion pour l’Angleterre, et tachent de contenir la montée d’une colère mauvaise chez les gens du coin? De ceux qui font à peu près le même boulot à Lampedusa? Du réseau d’Education sans frontières qui empêche les flics de choper des élèves en classe pour les foutre en centre de rétention?
            Non vous ne parlez pas de ça. Parmi les centaines d’assoces qui se démènent pour soutenir les prolétaires migrants, vous n’extirpez que les deux ou trois associations très médiatiques qui ont la facheuse tendance de voir de l’antisémitisme partout, façon Val. Alors il faut arreter de dire « les associations antiracistes », mais dire la LDH, ou les deux ou trois autres. Ce sera plus clair, plus sain, et moins insultant pour tous ceux que j’ai mentionnés.

          • Merci encore pour votre franche réponse.

            Oh moi je me sens tout aussi éloigné des racistes que des antiracistes François, car j’ai une conception humaniste des choses avant même mon attachement à la question sociale. Je crois que l’on peut tout aussi bien promouvoir la question sociale et dans le même temps critiquer ceux qui inconsciemment ou consciemment font tout pour la faire disparaître du débat.

            Je voudrais insister sur la nocivité de l’antiracisme, dont la perversité est bien plus fine que vous ne semblez le concevoir.

            Si vous connaissez bien Dieudonné, vous devriez voir aisément que tout son discours judéophobe est construit sur une rhétorique antiraciste. Il incarne une réaction dialectique historique au retournement idéologique de la gauche antiraciste depuis le 11/09, à la faveur de la lutte contre l’intégrisme, le terrorisme, l’islam radical dont effectivement Finkielkraut est certainement le parangon.

            Parler avant tout de la question sociale oui d’accord. Mais vous aurez certainement du mal à vous faire entendre dans la mesure où depuis 30 ans, on a appris et inculqué aux jeunes français d’origine immigrée à cultiver leurs différences et faire valoir leur identité ethnico-culturelle plutôt que leur condition sociale. Je sais parfaitement que cette critique est faite par Zemmour que je n’aime pas, mais sur ce point il a raison.

            A mon sens il est tout aussi nécessaire d’attaquer les racistes que de combattre la gauche morale qui crée du racisme indirectement dans la perspective saine de revenir à des débats plus intelligents.

            Je veux bien que toute la droite soit remplie de crétins, mais en ce qui concerne la question sociale, le problème vient de la gauche. C’est elle qui a abandonné cette lutte au profit des questions raciales, c’est elle qui a trahit !

            Le fait est qu’une bonne partie des musulmans aujourd’hui en France voient peu de différences entre la dérive de Charlie Hebdo depuis Val et Fourest, d’avec un Zemmour ou un Finkielkraut, et même d’avec certains discours du FN.
            Et je comprends très bien leur sentiment.

            Si vous ne pouvez admettre que la sacralisation de la Shoah est un des piliers de la gauche antiraciste et moral, alors l’antisémitisme va certainement augmenter.

            Je vous explique mon raisonnement. A partir du moment où il y a un tabou, qu’il est impossible pour des intellectuels raisonnables de parler de ces sujets sereinement, qu’ils se refusent même d’aborder le sujet alors l’extrémisme et les théories du complot ne vont faire que prendre de l’ampleur. En sachant que derrière tout cela il y a un climat de psychose contre le terrorisme et les 100 bonne femmes qui se baladent en niqab dans les rues de France.

            Si vous ne connaissez pas encore bien le terme, je vous encourage à aller lire la définition du « néoconservatisme » sur Wikipédia. Vous verrez qu’à l’origine cela ne provient pas des républicains américains, mais d’une partie de la gauche américaine.

            PS: je n’ai pas pour but de vous convaincre ou de m’amuser. J’ai simplement envie de vous faire partager quelques réflexions. Peut-être que certaines d’entre elles vous seront profitables, d’autres non ! Ce n’est pas grave !

            Cordialement !

          • Redisons des choses simples:
            1 Dieudonné est antisémite. Ou alors si lui ne l’est pas, je pense que le mot n’a plus aucun sens et doit etre supprimé du dictionnaire. En gros ça n’entache pas son génie (je dis en gros, parce que je constate quand même que son obsession a tendance à restreindre sa gamme comique depuis deux ou trois ans)
            2 A quoi je reconnais un antisémite? A la fixette. A l’obsession, justement. Dieudonné ne parle plus que de ça. Et ramène tous les sujets à un seul principe explicatif : les juifs dominent le monde (c’est l’article 1 de la charte antisémite). Au nom de quoi il promeut désormais des alliances entre cathos et islamistes. Lui que son esprit libre portait à flinguer tous les dogmatismes insiste maintenant dès qu’il le peut sur « Jesus prophète de l’islam ». Et le fait très sérieusement, dans des conférences et débats où il n’a plus du tout en tete de faire rire (voir entre mille exemples sion dialogue avec Tasin) Quelle déliquescence.
            3 Que son antisémitisme ait été peu à peu attisé par la persécution débile dont il fait l’objet, je veux bien l’admettre. Mais je ne comprends pas pourquoi vous tenez tant à le dédouaner de toute responsabilité. De même que je ne vois pas bien l’intéret de dédouaner totalement les jeunes arabes antisémites -qui, à vous entendre, ne feraient que répondre à une agression à leur égard. Rassurez-moi, vous n’êtes pas antisémite?
            4 revenons à la gauche morale. J’ai dit ce que j’en pensais. Mais il se passe quand même un truc étrange : vous reprochez à Val exactement ce qu’il reproche à ce qu’il appelle aussi gauche morale. Les contenus seuls diffèrent : à Val vous reprochez de traquer partout l’antisémitisme en oubliant l’arabophobie. A la gauche morale Val reproche de voir partout de l’arabophobie et de nier l’antisémitisme grimpant. Oui étrange. Mais surtout vous faites de Val l’embleme de la gauche morale, alors que, comme je le suggère dans la video, il est justement en train de s’en séparer pour achever sa mutation devenir en néo-conservateur. Vous avez beau jeu de rappeler que les néo-cons américains venaient, pour certains, de la gauche. Il n’empêche qu’une fois qu’ils le sont, ils votent républicain, et travaillent dans le cabinet de Bush. Et Val a voté Sarko en 2007 et revotera pour lui en 2017.
            5 Ainsi vous en arrivez à résumer la gauche morale à quelques sinistres individus (Val, Fourrest, etc), qui ne cessent de faire des procès à la gauche.
            Quid alors, dans votre pensée, de la gauche, la vraie? Pourquoi n’y faites-vous pas une part? Pourquoi ne relevez vous pas du tout ce que je dis des centaines d’associations de gauche qui sont incontestablement du coté des migrants, des populations de banlieue, des prolétaires, et auxquels nos amis Val et Fourrest ne cessent de reprocher leur supposé angélisme ? Rassurez-moi, vous etes bien de gauche?
            6 Vous vous dites très concernée par la question de classes. Mais vous ne relevez pas du tout ce que je dis sur l’évidente solidarité objective de la cause anti-raciste et de la cause prolétaire. Votre dernier post sent un peu la fixette. Mais vous allez me détromper, j’en suis convaincu.
            7 Revenons enfin à ce qui seul devrait nous intéresser, à savoir le réel, la vie des gens, la vie des pauvres. Franchement, trouvez vous que la vie réelle des prolétaires se trouverait moins pénible si demain les néo-cons cessaient de taxer tout le monde d’antisémite? S’il était un peu plus possible de critiquer Israel sans se faire taxer d’antisémitisme? Si Bricmont, ce grand anarcho-marxiste, n’état pas emmerdé quand il défend la liberté d’expression de Dieudonné? Si Dieudonné pouvait parler librement sans etre banni (comme je le souhaite)? Si la loi Gayssot était abolie (comme je le souhaite -je suis même pour décriminaliser le négationnisme, si vous voulez savoir)? Une fois tout ca réalisé, comme je le souhaite, qu’y auront gagné les prolétaires? Rien, évidemment. Ils vivront dans les mêmes logements de merde et se feront pareillement pressurisés par leurs employeurs ou par le Pole emploi.
            Je le redis : si vraiment les classes populaires vous importent, le sujet de l’antiracisme, bien que non-dérisoire, devrait vous apparaitre très secondaire.

          • @François Bégaudeau: « Un certain racisme recoupe parfaitement la haine des pauvres dont parle Rancière. » Aurais-tu un texte, une conférence à m’indiquer ?

          • @François Bégaudeau: discussion passionnante, édifiante

          • oui j’attends le rebond, en subodorant qu’ll n’y en aura pas

          • Merci pour cette vidéo/Begaudeau claire et efficace et c’est discussion passionnante.

            Pour Dieudonné, france cul. : Les ambivalences venimeuses du comique Dieudonné :

            http://www.franceculture.fr/emission-tire-ta-langue-les-ambivalences-venimeuses-du-comique-dieudonne-2015-07-05

            Quand même ça m’a fait drôle de voir dans « Si dieu existe » du dessinateur Joann Sfar (ils sont très copains) l’intérieur de la maison de Ph.Val, déco super bourgeoise pour le peu qu’on peu en voir. Mutation néo conservateur optimal.

          • oui, un parcours sans faute
            merci pour le lien france-cul, vais écouter

  5. oublié de cliquer en bas

  6. Je choisis le passage où tu parles de précision, que tu illustres par le propos de l’élève : les juifs, c’est les patrons.
    Antisémitisme, sionisme,sémite, juif,Israél, israélien, israélite…
    Musulman ,nord africain, arabe, maghrébin,issu de l’immigration…
    Grande confusion. Légèreté? défaut de connaissances? Il est étonnant que si peu de gens incriminent la question du langage,et qu’un sale feuj beuglé dans la rue soit commenté comme un retour de l’antisémitisme,surtout quand les commentateurs ,pris comme experts,écrivent dans des journaux et parlent à la radio ou à la télévision.Ignorance ou cynisme?
    Est-ce qu’il est plus important, utile, opportun de rester dans l’erreur et de la nourrir,que de la traiter?
    Est-ce un fond de commerce trop juteux pour qu’on y renonce?
    Est-ce que mettre de la complexité empêcherait d’être le bon client qu’on appelle à s’exprimer dans les débats?
    Sûr que Val ne perdra pas une minute à te lire ou à t’écouter. Mais c’est important que tu poses la question en ces termes.

  7. C’est ce qu’on appelle de la rigueur joyeuse. Pour répondre à l’approximation sinistre.

  8. Dissoudre l’approximation par la précision, renvoyé un intellectuel à sa maigre condition de faiseur d’opinion à défaut d’être documenté. C’est parfait.

    Mon passage préféré c’est quand tu expliques que tu as voulu provoquer l’antisémitisme et que tu n’as rien obtenu de probant chez les acteurs-élèves.

    C’est magique.

    Je suis bien content de cette réponse.

    • Tant qu’on peut s’amuser

    • @<a: Donc l'idée de ce test :j'écris le mot juif au tableau et je vois ce qui se passe, c’était pour voir si cette impro pouvait répéter, même assez artificiellement, la scène écrite dans le livre Entre les murs, si le film pouvait reprendre cette scène ? Seulement comme ça ne vient pas, comme le matériau récolté est pauvre malgré la provocation, personne ne force l’adaptation, et cette scène qui n’est pas le réel du film disparait d’elle-même. Perso ça me plait beaucoup de savoir ça. Mais la scène n’a pas échappé aux journalistes de Télérama présents ce jour-là si j’ai bien compris, et qui l’ont interprétée à leur manière.Pourraient être concernés par cette mise au point ceux-là aussi.

      Dans cette réponse à Val il n’est pas dit que l’antisémitisme est absent des collèges, au contraire il est même clairement exprimé par la lecture de la page 132 de Entre les murs, Philippe peut jubiler ou boire sa honte, c’est selon, car de toute évidence l’antisémitisme, quand il s’exprime, n’est pas occulté par l’auteur, aussi angélique soit-il. Ce rappel du livre et le rapprochement avec les impro sont révélateurs de ce qu’est une création collective et c’est bien plaisant à entendre, c’est frais, autant que les Wampas en gracieuse conclusion, rien à voir avec une quelconque propagande, ou un glissement vers la « bien pensance politiquement correcte à tendance angélique. »

      Le passage de Deux singes sur le 11 septembre et le ressentiment antisémite de la gauche pour inviter Val à se pencher sur la complexité c’est bien tenté et aussitôt annulé par un Bégaudeau tout à coup pas si angélique, à verser comme dit Hélène dans Misère des intellectuels.

  9. tiens, le site qui devient espace pour un droit de réponse oral, filmé d’une 15ne de mn. pourquoi pas ? on est bien sur begaudeau.info, non ? et ce sont 3 infos données par François Bégaudeau à Philippe Val. ce serait intéressant que P Val se déplace ici, prenne connaissance du point de vue de François et éventuellement s’exprime en retour, quoique le droit de réponse de François est si bien ficelé qu’on ne voit pas bien ce qu’il y aurait à objecter. à voir.
    petite leçon : d’où il ressort que dans la vie, en particulier publique, il est crucial d’être précis. et de bonne foi. et décentré.
    et puis ce droit de réponse pourrait être une nouvelle illustration à verser à la série « misère des intellectuels » développée sur le site.

  10. Je trouve que tu es vraiment un très bon psychologue françois, mais qui suis-je pour énoncer une évidence pareille ?
    Moi non plus je n’ai jamais été présidente de radiofrance, ni d’un club de pétanque de sainte gilles croix de vie d’ailleurs.

    J’aime bien quand tu dis galaxie.

    • saint plutôt que sainte d’ailleurs.
      Je sais pas pourquoi j’ai féminisé le gilles.
      Je crois que je suis pourrie de lapsus en ce moment.

    • Reste un truc qui m’intrigue, sur le fond psychologique de l’intellectuel et nous en avons déjà sans doute parlé ici , depuis le temps, et j’ai oublié, mais je me demande ce qui motive celui qui émet une opinion à ne pas regarder le réel.
      Pour le cas de ce philippe, comme le dit patricia, faut voir le contexte : peur de perdre sa posture sociale dominante, peur de ne pas vendre son livre, peur de ne pas être invité à la téloche à la radio etc, peur de ne pas être écouté, regardé ( des trucs très primitifs), peur de ne pas pouvoir combattre , on peut développer encore.

      On peut se poser la question des motivations plus intérieures, et on pourra regarder par-delà ce philippe, ce qui se passe pour nous qui avons des opinions avec plus ou moins de convictions.
      Ces motivations ont à voir avec le besoin de sécurité psychique je pense.
      Requestionner le réel en permanence c’ est requestionner ses opinions et donc perdre de la cohérence dans ses idées.
      Se retrouver dans la complexité des paradoxes du réel qui aurait tendance à diviser la cervelle.
      Est-ce que cela n’aura pas quelque chose à voir avec la peur de devenir fou ?
      La peur de perdre de la consistance.
      Faut pas trop avoir confiance en son corps pour éprouver cela.

      • et puis bien sûr, éviter de regarder le réel c’ est ne pas vouloir se rendre compte qu’on se trompe, qu’on fait des erreurs, qu’on est faible, une merde qui ne comprend rien à la vie.
        Dis-je en ce jour parfait.

      • « Est-ce que cela n’aura pas quelque chose à voir avec la peur de devenir fou ? »
        Il faut quand même voir que Val a d’abord été un clown anar. C’est plus précisément cela qu’il s’emploie maladivement à conjurer depuis 25 ans.

        • @François Bégaudeau: Ah.
          Je ne connais pas grand chose de la vie de ce monsieur val et j’avoue que ma curiosité n’est pas très excitée.
          ( oui philippe , saches le et j’en suis désolée , mais tu ne m’excites pas )

          Ceci dit je veux bien émettre quelques hypothèses sur pourquoi un corps passe de l’anarchisme à l’intellectualisme. C’est une affaire assez intrigante :
          Petit a : parce qu’on devient responsable ?
          Petit b : parce qu’on devient chef de famille ?
          Petit c : parce qu’on devient riche ?
          Petit d : parce qu’on tombe amoureux du pouvoir ?
          Petit z : parce qu’on a perdu son nez ?

          • Au mois c’est un cas. Il ne faudrait étudier que des cas.
            Je pense que tes a, b, c et d sont des effets plutot que des causes. Il y a changement d’affects (ce type qui détestait ce pouvoir se met à ne jurer que par lui), mais qu’est ce qui le fait changer d’affects?
            Hypothèse 1 : en fait il n’y a pas changement d’affects : détester le pouvoir était une façon de l’envier -danger intime des troupes anarchistes parfois un peu trop pbnubilées pas les flics pour etre honnetes. J’appelle ca l’anarchisme règlement de comptes avec papa. Et c’est une pensée de l’ordre. Me suis beaucoup friter avec. Honte de l’anarchisme.
            Hypothèse 2 : il y a changement d’affects. Et alors là on ne peut pas y aller avec des paquerettes à la main parce qu’un changement d’affects, c’est du lourd, ca induit une vraie déflagration. je vois alors deux pistes :
            -extinction de puissance. Val, dont chacun sait qu’il était le moins drole des deux -et on le voit bien dans l’extrait télé-, sent qu’il ne va pas faire long feu sur le comique. Il faut qu’il se trouve un capital social de rechange. Il laisse donc le rire et garde les idées. Reprise de Charlie trois ans plus tard et orchestration du virage républicain (les idées, les valeurs) de ce journal libertaire.
            -les affaires de pédophilie de Font. Précisons : Font a tripoté certaines des jeunes filles de son école de spectacle. L’affaire est sortie à la fin des années 90, et le mec a fait huit ans de tole. Moi je me dis un truc : Val, son compère, est au courant de ces tripotages dès les années 80. Il porte en silence cette part obscure de l’esprit libertaire (je dis part obscure pour aller vite parce qu’évidemment dans mon esprit la chose est beaucoup plus complexe). Le porte comme une faute qu’il s’agira dès lors de rédimer en se purgeant de toute sa part libertaire. J’ai l’air de délirer mais devant un tel revirement, un tel délire, une hypothèse délirante s’impose.

          • @françois: Mais tu sais bien que je suis une véritable machine à accueillir tous les délires mon françois bégaudeau d’amour.
            Elle est intéressante ta théorie.
            Si je comprends bien , lorsque le libertaire n’est plus très sûr de sa morale il se planque sous la morale républicaine et il y perd ce qui faisait sa puissance.
            La base. La morale libertaire (la morale de la vie, par delà le bien et le mal etc )
            C’est une autodestruction volontaire en quelques sortes. Une régression.
            Par peur de la police, de la justice, du jugement dernier.
            Ouais, ça se tient.

        • L’hypothèse 2 je n’y crois pas du tout.

          Hypothèse 3 délirante pour revirement délirant :
          Val ne s’aime pas. Il cache cette fragilité sous de l’orgueil. Au début, il a une colère en lui qu’il exprime en étant contre le pouvoir (amour/haine ?). Mais peu à peu le pouvoir flatte son ego et panse sa faille : il devient addict au pouvoir, il lui en faut de plus en plus !!

          Et comme sa colère doit quand même sortir, il se cherche d’autre boucs émissaire. Le truc c’est d’être « contre », ça lui permet d’exister. Et les médias adorent, hop, shoot de pouvoir.

          Il finira sur une île déserte, avec Onfray qui jouera à Thoreau, en se disant qu’il aura beaucoup fait pour l’humanité mais que vraiment, les humains sont trop cons. Son édifice est en bêton.

          • Oui ça me parait assez crédible
            même si je suppute qu’avant l’ile, il passera par pas mal de cases de dominants (et par exemple celle de ministre de la culture si la droite repasse)

          • @François Bégaudeau: Ou à l’
            Education Nationale. Il a déjà un programme, une nouvelle matière et un coefficient. http://www.dailymotion.com/video/x2m8so7

    • @anne-laure: Les Galaxies me font marrer aussi

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